tag:blogger.com,1999:blog-47782326072041225902023-11-15T22:05:03.263-08:00Sage GaminSamuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.comBlogger215125tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-72529512981470580002013-12-04T06:09:00.002-08:002013-12-04T06:22:24.471-08:00CRITIQUE des Contes urbains 2013 à La Licorne : une soirée qui donne envie de frencher l’humanité !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKHzM_tEjokGAN779aaSIWRNSfGilzgkDlV6HDY0ru-QsE62AnqAUyBLuDU8ELKu4mU0BZceMrcErerVODDMCACY4OYTSYrhrltF6GnaUGK3_ck4BZn4E2JrI1kfIZfHvbxr_IYO5-z0g/s1600/MARIE-EVE+MILOT_contes+urbains.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKHzM_tEjokGAN779aaSIWRNSfGilzgkDlV6HDY0ru-QsE62AnqAUyBLuDU8ELKu4mU0BZceMrcErerVODDMCACY4OYTSYrhrltF6GnaUGK3_ck4BZn4E2JrI1kfIZfHvbxr_IYO5-z0g/s400/MARIE-EVE+MILOT_contes+urbains.jpg" width="265" /></a></div>
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<span style="color: #073763;">Déjà plus de sept ans que je demeure à Montréal et que les Contes urbains font partie de mes traditions du temps des Fêtes. Un an après une édition qui m’avait déçu, voilà que mon incontournable de décembre a retrouvé toute la verve et la magie qu’il lui faut pour marquer ma tête et mon cœur jusqu’à la nouvelle année. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Les six textes racontent la ville, les Fêtes et la vie avec un soupçon de trash, quelques pincées d’onirisme, deux ou trois claques de lucidité et un édredon de réconfort.</span></div>
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<span style="color: #073763;">La soirée s’ouvre sur « Madame Renard », de Julie-Anne Ranger-Beauregard. Récitée par une Rachel Graton touchante, forte et vulnérable, l’histoire a l’étoffe des légendes animalières qui décrivent l’homme à travers les époques. Un récit de résilience et de romantisme d’autrefois qui éblouit de splendeur.</span></div>
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<span style="color: #073763;">Arrivent ensuite Hubert Proulx et « Saucisse Bacon », le texte de Martin Bellemare qui nous ramène dans un monde de nostalgie paternelle et de fertilité un peu trop ancré dans le détail, le concret et la familiarité pour suivre efficacement le conte précédent. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Catherine Trudeau agit tel un point d’orgue à la première partie en nous plongeant dans « Votre crucifixion », un brillant texte de Rébecca Deraspe sur le gouffre sans fond de la culpabilité parentale et du jugement de ceux qui « savent ». Campée aux alentours du Cinéma Beaubien en pleine période des festivités, l’anecdote est rapidement transformée en cauchemar aux dimensions titanesques. Incarnation parfaite de la mère québécoise, Trudeau nous livre une histoire à l’exagération jouissive et rafraichissante sur un sujet mille fois traité. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Au retour de la pause, on retrouve Hubert Lemire, d’une vérité fragile et pure. Il nous invite dans son appartement, là où son colocataire gai (tout comme lui) vit une peine d’amour foudroyante, à l’ère des sites et des applications mobiles de rencontres. Rythmé, percutant, touchant et très ancré dans le réel, le texte d’Olivier Sylvestre repart la soirée en force.</span></div>
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<span style="color: #073763;">L’élan est quelque peu freiné par le conte « Ruby pleine de marde », dans lequel l’auteur Sébastien David décrit la joute que se livrent deux êtres que rien n’aurait dû rassembler : une fillette détestable et un homme qui se fait passer pour le coloc de son amoureux dans une famille arriérée. Malgré quelques brillants éclats dans le propos et l’interprétation juste et honnête de Mathieu Gosselin, le texte manque d’originalité et de surprise.</span></div>
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<span style="color: #073763;">À la toute fin, le coup de grâce. Récité par Marie-Ève Milot, une actrice qui vous parle droit dans le cœur, le conte « Ce qui dépasse » d’Annick Lefebvre est l’un des plus beaux que j’ai entendu à La Licorne au cours des dernières années. Après nous avoir ému en énumérant les ingrédients et les techniques de cuisine d’autrefois qui font défaut à nos soirées jeunes et branchées, Milot réfléchit avec tendresse sur l’individualisme d’aujourd’hui, se remémore les moments de grâce où la collectivité à pleurer et exulter au cours de la dernière année, en plus d’insister sur la nécessité de se rappeler du « nous », dans toute sa beauté. </span></div>
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<span style="color: #073763;">On alterne entre nostalgie et rêves pour le futur, on passe des rires aux pleurs, et on sort du théâtre avec l’envie de frencher l’humanité !</span></div>
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<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gami</span>n</div>
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Mon roman, « À CAUSE DES GARÇONS » est en librairies partout au Québec depuis le 25 septembre 2013 : http://editionsdruide.com/livres/nouveautes/a-cause-des-garcons/</div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-25135265553600832832013-11-15T07:49:00.003-08:002013-11-15T07:52:13.528-08:00CRITIQUE de « La clôture de l’amour » au Quat’Sous : la mise à mort du couple<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhp3XPCL7fKA85TI412m04UJlNOU1k1zuITFal42ySU-pJeiY8yDTcolN9XPkr4b3DewHq3iNsEwncY_kwYEboMQkXsh4pVY5_cu191wm-6EPeh8fiHBu8I3hkIzLMgllKpHrNVVUukz8E/s1600/_0031295+copy.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhp3XPCL7fKA85TI412m04UJlNOU1k1zuITFal42ySU-pJeiY8yDTcolN9XPkr4b3DewHq3iNsEwncY_kwYEboMQkXsh4pVY5_cu191wm-6EPeh8fiHBu8I3hkIzLMgllKpHrNVVUukz8E/s640/_0031295+copy.JPG" width="640" /></a></div>
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<span style="color: #073763;"><b>En assistant à une représentation de La clôture de l’amour, que Maude Guérin et Christian Bégin ont qualifiée de défi olympique, les spectateurs ont effectivement l’impression d’assister à un décathlon où deux anciens amoureux tentent d’aller plus haut, plus loin et plus fort afin de mettre à mort le couple qu’ils ont déjà formé. </b></span></div>
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<span style="color: #073763;">Stan est un metteur en scène. Audrey est une actrice. Après des années d’amour, de couple et de parentalité, les voilà au point de rupture. Chacun leur tour, ils se balancent au visage leurs quatre vérités (x 1000), avant de se quitter. Composé de deux monologues d’une heure, le texte de Pascal Rambert exige des acteurs une écoute exemplaire, un corps pleinement habité et un non verbal bien dosé.</span></div>
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<span style="color: #073763;">Le personnage de Christian Bégin entre sur scène en signifiant à sa belle d’autrefois qu’il se sent prisonnier dans la toile qu’elle aurait supposément tissée autour de lui. Intello assumé, il fait partie de ces humains qui utilisent les mots pour attaquer, blesser et tenir à distance. Il se vautre dans les théories conceptuelles pour exprimer sa réflexion : une succession d’idées qu’il veut rationnelles et déconnectées du cœur. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Tout dépendant de votre perception face à l’amour, au couple et à la vie, il se peut que vous trouviez carrément insupportable cet homme, ses mots, son venin, ses répétitions, son corps déglingué, ses mouvements de bras incessants, sa façon désespérée de s’attacher aux choses plutôt qu’aux sentiments, sa volonté de blesser, de crier son désamour et d’aspirer tout ce qu’il y avait entre elle et lui pour laisser le vide… en elle. Christian Bégin a, de toute évidence, tout le talent nécessaire pour rendre justice à son Stan. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Vient alors la libération, la réplique d’Audrey, l’émotive, la vraie, la femme blessée, celle qui ne comprend pas qu’on puisse balancer de telles paroles au visage de qui que ce soit, encore moins de l’être qu’on a jadis aimé. D’abord complètement vidée émotivement, elle reprend tranquillement ses forces, lui répond, l’accule au pied du mur, lève le voile sur les contradictions de Stan, son absence d’intériorité, son mépris. </span></div>
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<span style="color: #073763;">Réputée pour son intensité et sa force dramatiques d’une incommensurable puissance, Maude Guérin se révèle une fois de plus à la hauteur. Son émotivité, sa vérité pure, son lot de nuances dans ses réactions, sa voix, sa rythmique, ses intonations et son non verbal rendent Audrey beaucoup plus humaine et accessible que le Stan volontairement et pertinemment cérébral de Christian Bégin. </span></div>
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<span style="color: #073763;">La clôture de l’amour est fascinante, tant par la force de son écriture que par le génie de ses interprètes. Toutefois, la pièce peut s’avérer très éprouvante pour les spectateurs. Malgré les efforts du metteur en scène pour faire respirer la pièce avec l’insertion de pauses et de mouvements, le propos et la charge émotive du texte finissent par nous étouffer et nous tenir à distance. Les sentiments sont à ce point exacerbés sur scène qu’on en vient à se refroidir, à partir dans la lune ou à se déconnecter de nos propres émotions.</span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Cette idée de mettre en opposition deux monologues pose également problème. Bien que le théâtre ne serve pas seulement à représenter la réalité, cet échange sans interactions verbales a le même effet que les théories et les concepts de Stan : il nous tient à distance des émotions. Des répliques livrées du tac au tac, plus convenues dans la forme, auraient sûrement permis au texte brutalement lucide de Rambert d’atteindre des niveaux dramatiques encore plus élevés.</span></div>
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<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #073763;"><b>Mon roman, « À CAUSE DES GARÇONS » est en librairies partout au Québec depuis le 25 septembre :</b> http://editionsdruide.com/livres/nouveautes/a-cause-des-garcons/</span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">La Clôture de l’amour</span></div>
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<span style="color: #073763;">11 novembre au 6 décembre 2013</span></div>
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<span style="color: #073763;">Quat’Sous</span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-5287652499659004062013-11-01T06:03:00.003-07:002013-11-01T06:45:16.245-07:00« La traversée de la mer intérieure » : la politique qui va droit au cœur (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8nuzukCzSYri1JJhNAtsFFwuBV8mx3KOrINxYJW40mT6HUr9zMSv1G0vWzYOTUm0kmVgcbArynMtn3XrVgtohmTjNMzD4NagmO8MxYo3ZYcEtvEBaXI_8ApKyFnDFSzVLwawppXlfwzk/s1600/Traversee613m.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="422" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8nuzukCzSYri1JJhNAtsFFwuBV8mx3KOrINxYJW40mT6HUr9zMSv1G0vWzYOTUm0kmVgcbArynMtn3XrVgtohmTjNMzD4NagmO8MxYo3ZYcEtvEBaXI_8ApKyFnDFSzVLwawppXlfwzk/s640/Traversee613m.jpg" width="640" /></a></div>
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<span style="color: #073763;"><b>Même si les téléjournaux croulent sous les nouvelles au sujet des élections municipales, des scandales au Sénat, de la commission Charbonneau et du projet de la Charte des valeurs québécoises, le Théâtre Jean Duceppe a trouvé le moyen de mettre à l’affiche une pièce qui tourne autour de la politique et qui réussit à nous captiver, nous émouvoir et nous surprendre.</b></span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Le dramaturge Jean-Rock Gaudreault a imaginé l’histoire de Rosaire Bouchard (Michel Dumont), ancien député provincial du comté de Roberval, assurément péquiste, et ex-maire de Péribonka, au Lac-Saint-Jean. La pièce s’ouvre sur le retour du vieux Jeannois, après un voyage autour du monde où il a tenté de « retrouver » sa femme, récemment décédée. En continuant de panser ses plaies au chalet du couple, il fera appel à sa complice et infatigable organisatrice électorale, Solange Lemieux (Pauline Martin), pour devenir à nouveau député. Véritable électron libre qui n’a jamais eu la langue dans sa poche, l’homme recevra la visite d’un conseiller politique (Pierre-François Legendre) de la haute direction du parti, qui veut s’assurer de la bonne tenue du vieux renard, à l’ère des réseaux sociaux et des courses à l’intégrité. </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">La pièce de Gaudreault regorge de thématiques aussi intéressantes que pertinentes : la confrontation des générations sur les méthodes électorales, la vision de la région et de la grande ville (en évitant la caricature), et plus spécialement, l’héritage sociétal et politique des baby-boomers. Cette génération qui a trouvé la machine à imprimer de l’argent, qui a inventé le concept de liberté 55, qui a investi dans la famille une fois que le taux de natalité avait atteint 1,2 enfant par famille et dans la santé en réalisant que la population (eux-mêmes) vieillissait. Le jeune conseiller politique lancera même une phrase percutante au vieux Rosaire : « Vos idées sont dépassées, vous le savez, mais vous êtes encore trop nombreux pour que ça change… »</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Le rêve d’un pays québécois, l’environnement, l’emploi, les stratégies internes de parti politique, le charisme des candidats, les vieux rêves d’hommes au crépuscule de leur existence et une vision nuancée de l’amour sont également des sujets abordés avec lucidité, acuité, originalité et sensibilité dans cette création québécoise.</span><br />
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">En plus de miser sur un texte à la fois profond, rythmé, confrontant et très divertissant, La traversée de la mer intérieure peut compter sur un quatuor d’acteurs inspirés. Marc Legault joue un vieux philosophe aussi brillant que perdu, mais toujours émouvant. Pauline Martin et Pierre-François Legendre sont tous les deux investis, vifs, drôles et fort complices avec Michel Dumont, qui mène le bal. </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Capable d’interpréter un Rosaire Bouchard fort et vulnérable, torve et bourré d’humanité, l’acteur possède une telle présence qu’on voterait pour lui s’il se présentait sous n’importe quelle bannière politique, tant il dégage une énergie inspirante, puissante et réconfortante. </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Du très, très beau théâtre. </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin </span></div>
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<span style="color: #073763;"><b>Mon roman, « À CAUSE DES GARÇONS » est en librairies partout au Québec depuis le 25 septembre </b>: http://editionsdruide.com/livres/nouveautes/a-cause-des-garcons/</span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;"><b>LA TRAVERSÉE DE LA MER INTÉRIEURE </b></span></div>
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<span style="color: #073763;">30 octobre au 7 décembre 2013 - Duceppe</span></div>
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<span style="color: #073763;">http://duceppe.com/piece/la-traversee-de-la-mer-interieure</span></div>
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<span style="color: #073763;">*Crédit photo : François Brunelle</span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-27430906694302078762013-10-25T06:10:00.001-07:002013-10-25T06:10:50.470-07:00« Les cendres bleues » à la salle J-C Germain : le génie du premier amour (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOCWfr3aYbTPeJElUrnzj7xjOxef21qPYIz9CisoaY7V6-T7QhuEj9DvtoOFAtIg-5e4avRPxLkZC9CQ42k1OILYvXQaG7VXBZ2jk46OhAnL_HG7QgpXnEXh5qjLSW3ILvr1b-6yVgpQk/s1600/Les+Cendres+bleues_5_photo+Julie+Artacho_m%C3%A9dia.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOCWfr3aYbTPeJElUrnzj7xjOxef21qPYIz9CisoaY7V6-T7QhuEj9DvtoOFAtIg-5e4avRPxLkZC9CQ42k1OILYvXQaG7VXBZ2jk46OhAnL_HG7QgpXnEXh5qjLSW3ILvr1b-6yVgpQk/s640/Les+Cendres+bleues_5_photo+Julie+Artacho_m%C3%A9dia.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>L’un avait six ans et demi, l’autre en avait vingt et des poussières. Leur histoire est à la base de la pièce « Les cendres bleues », un récit poétique d’une beauté foudroyante, qui est présenté à la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">On pourrait y lire une histoire de pédophilie, y déceler les restants d’un amour sale, y voir le début d’une relation condamnée, mais la virtuosité de Jean-Paul Daoust nous laisse d’abord entrevoir un objet de pureté. Une incartade de la vie où l’innocence de l’enfance rencontre le désir de l’adulte. De brefs instants où les caresses ne sont pas plus douloureuses que les baisers ne sont volés ni violents. Un amour qui nous semble consentant, aussi consentant puisse-t-il être lorsqu’il implique un enfant aveuglé par la marque d’affection, le regard d’intérêt et l’initiation aux plaisirs charnels.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Le premier tiers de cet objet théâtral nous laisse le temps de goûter au talent de Jean-Paul Daoust, à sa maîtrise des mots, des consonances, du rythme, des images et des métaphores. On prend plaisir à le suivre dans cette histoire où la grandeur des premiers sentiments est décortiquée avec la précision d’un chirurgien des émotions. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La suite du spectacle plonge les spectateurs dans une ambiguïté davantage marquée face à ces actes pédophiles. Non seulement le texte évoque-t-il les tribulations entre le garçon et l’homme avec une mise en perspective un peu moins sereine, mais les effets du casting et de la mise en scène de Philippe Cyr viennent accentuer le malaise que l’on peut ressentir lorsqu’il est question de ces gestes interdits.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">L’écart d’âge et de raison qui sépare les deux « amoureux » nous frappe en plein visage grâce à des détails : les deux plus jeunes acteurs (Sébastien David et Jonathan Morier) ont des voix plus graves, synonyme de « maturité » vocale, alors que le plus vieux (Jean Turcotte) a une voix plus aigüe que les deux autres, dont plus « enfantine ». Créant des contradictions étranges tout au long de la pièce, ces oppositions prennent encore plus d’ampleur quand on constate que certains bouts du récit évoquant une perception plus dramatique des événements sont captés au vol par Jean Turcotte, alors que Morier et David nous racontent davantage l’effervescence des débuts et des premiers émois. L’effet est tout aussi dérangeant lorsque les trois acteurs livrent certaines portions de textes avec des niveaux d’émotions différents, alors qu’ils devraient se laisser porter par un même élan. Plus le malaise s’installe, plus les mots de Daoust nous hypnotisent et nous ramènent dans un tourbillon de langueurs.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Au final, on quitte la salle avec le désir infini de lire l’œuvre entière du poète et l’impression que le texte aurait gagné à être davantage adapté pour la forme théâtrale, avec des rôles mieux définis et des dialogues plus « officiellement » établis.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Les cendres bleues – 22 octobre au 9 novembre 2013</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/cendres</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">*Crédits photos : Julie Artacho</span></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-91735696543825469922013-10-11T11:28:00.002-07:002013-10-12T06:47:09.273-07:00« La belle au bois dormant » des Grands Ballets : un conte de fées désenchanté… (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiux1ruoIV9LpMsp7onjzC73tqWv3iYdoRl4PNK_mXXJN0fmqZLO6_Wp41rTzkLISRukZ95itNkJqUvcrcs9B9eYCZ6Zg4cVjp_XTAcUX_xO9uzCx6fuhS9vZInUvHUWAFSC90XEk-_6Ao/s1600/o-BELLE-AU-BOIS-DORMANT-570.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="412" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiux1ruoIV9LpMsp7onjzC73tqWv3iYdoRl4PNK_mXXJN0fmqZLO6_Wp41rTzkLISRukZ95itNkJqUvcrcs9B9eYCZ6Zg4cVjp_XTAcUX_xO9uzCx6fuhS9vZInUvHUWAFSC90XEk-_6Ao/s640/o-BELLE-AU-BOIS-DORMANT-570.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #0c343d;"><b><br /></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b style="color: #0c343d;">En adaptant « La belle au bois dormant » en version tragico-trash-burlesque, le chorégraphe Mats Ek a le mérite de dépoussiérer un classique et d’attirer un jeune public, sans délaisser les habitués du ballet traditionnel. Toutefois, certaines avenues prises pour raconter l’histoire sont à ce point déplacées et incompréhensibles qu’elles plombent un spectacle qui aurait pu être sublime. </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Dans cette version présentée au Théâtre Maisonneuve du 10 au 22 octobre 2013, les spectateurs ont souvent droit à des passages chorégraphiques dotés d’une symbolique extrêmement forte et précise. Le flirt des parents de la princesse Aurore, leur complicité grandissante, l’acte de procréation, l’accouchement digne d’un film de science-fiction sous les yeux des fées Émeraude, Or, Argent et Rubis, ainsi que leur sérénité à toute épreuve, 16 ans plus tard, lorsque leur adolescente joue les rebelles. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Refusant de participer à un pique-nique familial, la jeune fille s’enfuit en voiture et se fait courtiser par différents hommes très typés. Dans cette fable sur les choix auxquels nous faisons face dans la vie, la princesse se tourne finalement vers la fée Carabosse, ici représentée par un trafiquant de drogue, qui la plonge dans l’univers de l’héroïne, faisant du légendaire fuseau une seringue. Les danseurs représentent les effets de la drogue avec une force d'évocation envoûtante et percutante. Bien que la première partie du spectacle ne contienne pas autant d’éclats que la deuxième, on y remarque la présence fort appréciée de cette chose que l’on appelle la cohérence. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>***Les prochaines lignes révèlent un simili punch de l’adaptation***</b></span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">L’œuvre de Mats Ek bascule complètement lorsqu’un danseur caché parmi les spectateurs se lève dans la salle, rouge de colère, ne comprenant pas ce qui se déroule sur scène et n’acceptant pas de voir la princesse s’enfoncer dans un « sommeil » hallucinogène, sans que ses parents ou ses fées marraines n’interviennent. Ne possédant qu’une seule nuance dans son jeu, le danseur-acteur-spectateur interpelle autant les personnages que les musiciens dans la fosse et les spectateurs dans la salle. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Réagissant à ses plaintes, les fées-pierres-précieuses lui présentent quelques pas de danse qui tranchent complètement avec l’histoire qui nous était racontée jusque-là. La situation empire lorsqu’un cuisinier vient faire un numéro pour nous enseigner comment trancher un (vrai) poisson. Même si le cuistot est interprété par un danseur-acteur, Jean-Sébastien Couture, qui sait jouer, qui possède le sens du timing et qui sait composer avec les réactions du public, le passage n’apporte strictement rien à l’histoire, sinon quelques moments de divertissement, de dégoût et d’incompréhension. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Les chorégraphies de groupe, bien que trop peu nombreuses, sont visuellement saisissantes. La majorité des danseurs des Grands Ballets sont à la fois impressionnants techniquement et crédibles dans leur interprétation. La musique de Tchaïkovski est superbement intégrée à l’histoire résolument moderne qui nous est racontée. L’idée de revisiter un classique en s’accordant une liberté totale de création est tout à fait louable. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Mais au final, on déchante. Complètement. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-63397421014658169232013-09-18T05:35:00.001-07:002013-09-18T05:35:07.357-07:00« L’Ouest solitaire » au Prospero : les dérives de la haine fraternelle (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2cbtE6d-D50KF6Ygagc5ZiZVPe0uq00i0FPjdBjZSLxH-TMoGVFk96oeutLyvhfk9ciwIZpuSug9LEyrxMgUDMgCPE1ZeeAjSwtXgiRsZhImzSCymQ5upwTs3Q-qk8m_Qcut-wnAqbSo/s1600/OuestSolitaire_credit_JeanFrancois_Noel-627x382.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="390" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2cbtE6d-D50KF6Ygagc5ZiZVPe0uq00i0FPjdBjZSLxH-TMoGVFk96oeutLyvhfk9ciwIZpuSug9LEyrxMgUDMgCPE1ZeeAjSwtXgiRsZhImzSCymQ5upwTs3Q-qk8m_Qcut-wnAqbSo/s640/OuestSolitaire_credit_JeanFrancois_Noel-627x382.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>Alors que les fidèles de La Licorne sont habitués depuis des années aux découvertes théâtrales signées par de brillants auteurs écossais et irlandais, les amateurs du Prospero peuvent également faire de même en allant voir une œuvre du dramaturge irlandais Martin McDonagh. Avec juste ce qu’il faut de poésie sale, de vérité brute, de violence psychologique et d’absurdité, « L’Ouest solitaire » décape et surprend. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Merveilleusement bien traduit par Fanny Britt, le texte de MacDonagh plonge les amateurs de théâtre dans un bled perdu : un village considéré comme la capitale mondiale du meurtre, où sévissent entre autres un curé désemparé vivant au moins une dizaine de crises de foi par semaine, une jeune fille qui alterne entre l’ironie et la mélancolie pour se construire une identité, et deux frères qui ne cessent de se faire souffrir.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Sous le sceau de l’absurdité, de l’humour noir, du sarcasme bien entraîné et de réplique assassine, le duo de frangins démontre sans retenue jusqu’où peut mener la haine fraternelle. Coups pendables, vols, mensonges, insultes, batailles, rien n’est trop violent ni trop méchant pour ces deux êtres brutalement humains. Malgré l’énormité de leur situation et même s’ils vivent au creux du détour du trou du cul du bout du monde, ces deux hommes ressemblent à bien des frères et des sœurs qui n’ont que faire du respect et de la bonne entente. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Même si la salle intime du Prospero est à déconseiller à toute personne un tant soit peu claustrophobe et qu’elle provoque des échos désagréables lorsque les comédiens crient, le lieu confère à l’histoire une proximité non négligeable. Bien malin celui qui restera indifférent à ces frères qui se haïssent même en dormant, à cette jeune fille désabusée et à ce prêtre blasé. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Malheureusement, plusieurs répliques se perdent au vol en raison d’une diction relâchée par moment et d’une tendance à bouger meubles et objets avec fracas pendant des portions de dialogues. Le jeu inégal de Frédéric-Antoine Guimond n’arrive pas plus à nous émouvoir, tant les émotions qu’il insuffle à son curé semblent forcées. Malgré tout, la distribution demeure la force du spectacle. D’une vérité aussi enlevante que dérangeante, Marc-André Thibault, Lucien Bergeron et Marie-Ève Milot offrent de solides prestations. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Théâtre Prospero</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">17 septembre au 5 octobre 2013 </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">*Crédit photo : Jean-François Noël</span></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-78795474580491439992013-09-14T06:42:00.000-07:002013-09-14T06:42:00.270-07:00PLOMB à l’Agora de la danse : la fulgurance de l’émotion (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8jIQSRgHYltZ1Bn_jA0LhmvfX0VmNcNyNjuL5ngQCklfG_WSRTrUiM9K9CTfEU9Vq8RChQi9ySeExueMOvk5EWjFiA3GDnQxq3Uj-p2gg7w2bFhUm2E6rgRAv5iNQEJskhc9ZabMdgTQ/s1600/agoradeladanse-13-plomb-virginie-brunelle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8jIQSRgHYltZ1Bn_jA0LhmvfX0VmNcNyNjuL5ngQCklfG_WSRTrUiM9K9CTfEU9Vq8RChQi9ySeExueMOvk5EWjFiA3GDnQxq3Uj-p2gg7w2bFhUm2E6rgRAv5iNQEJskhc9ZabMdgTQ/s400/agoradeladanse-13-plomb-virginie-brunelle.jpg" width="282" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><b>Si le travail de Virginie Brunelle a parfois eu des airs de ressemblance avec celui de Dave St-Pierre à ses débuts, force est d’admettre que la signature de la chorégraphe est aujourd’hui personnelle et presque aussi puissante. PLOMB est une habile démonstration de son talent et de sa sensibilité.</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Présentée à l’Agora de la danse jusqu’au 21 septembre, sa nouvelle création met en oppositions les différents pôles d’une relation, qu’elle soit amoureuse, amicale ou charnelle. D’abord, les débuts euphoriques, extatiques et grandiloquents, ces débuts où les sensations sont plus fortes, les mouvements plus amples et les sourires plus ravageurs. Une période dansée sur une musique pimpante et swinguante datant d’une époque où la nostalgie embellit le beau pour mieux effacer le laid. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Après l’effervescence des débuts vient inévitablement la descente abrupte vers la réalité, ce moment où le corps n’est pas tout à fait revenu sur terre, mais où la tête n’est plus tout à fait dans les nuages. Une période d’entre-deux suivie de retrouvailles physiques, incontournables et incontrôlables. Un corps à corps aussi nécessaire que dangereux, une fusion toute-puissante qui fera mal et qui causera une série de petites morts. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">L’œuvre de Brunelle aborde aussi la séduction, l’évaluation des candidats, l’espoir d’être considéré, l’envie de provoquer la situation, les amis qui tentent de prévenir le choc, la femme qui s’approche et qui jauge, avant de subir la fureur du mouvement de l’un et de goûter à la puissance rassurante de l’autre. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Vient alors ce moment où l’on retombe, cet instant où l’on donne une autre chance à la vie et à l’amour, cette période où l’on recrée les mêmes mouvements, où l’on confronte les mêmes peurs, où l’on trébuche sur les mêmes obstacles, obligés de nous relever et de retomber sans arrêt, jusqu’à ce que quelque chose se passe, jusqu’à ce qu’un point de non-retour soit atteint, que les choses changent ou qu’elles ne veuillent plus jamais espérer d’exister. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Tout au long du spectacle, de nombreux tableaux imaginés par Virginie Brunelle sont inspirés, émouvants, captivants et construits sur des images claires et puissantes. Certains duos éblouissent les spectateurs avec un mélange de force brute et de vulnérabilité, de confrontation et de laisser-aller, de pouvoir et de protection. La jeune femme possède un langage chorégraphique et théâtral qui force l’admiration. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Malheureusement, les quelques dialogues viennent plomber le rythme et l’émotion habilement mis en place précédemment. Ne maîtrisant pas suffisamment les fondements de la projection, de la diction et de la conscience de leur voix dans leur corps et dans l’espace, les quelques danseurs à qui l’on demande de jouer les acteurs ne passent pas le test de la transmission des émotions. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Il est également décevant de constater à quel point les danseurs de sexe masculin sont sous-utilisés, comme c’est le cas si souvent avec plusieurs chorégraphes. Servant trop souvent de soutien (ou de faire-valoir) aux danseuses, en les soulevant, en les faisant tourner ou en provocant des réactions physiques vachement intéressantes dans leurs corps à elles, les messieurs engagés dans PLOMB n’ont pas une partition à la hauteur de leur talent. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Au final, on retient une fulgurance dans l’émotion, une lecture relationnelle habile et touchante, mais certains procédés qui méritent encore recherche et raffinement.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-58372279906385568172013-09-13T05:38:00.002-07:002013-09-13T05:38:35.468-07:00« La Vénus au vison » chez Duceppe : la surprise de la rentrée théâtrale ! (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQujKlNrHOdZADohjukq2rfakOwoA5ZDMRTSXLestTwSb9KbfxaOpnuqHTlSThFf9XCfcMiQkTGMOLbvpPZiLyUdT35vap780TrUTRChceEyuCmlwpORK1NNVp6AVEvOZHsiwOmqdbBes/s1600/Venus+0857.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="434" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQujKlNrHOdZADohjukq2rfakOwoA5ZDMRTSXLestTwSb9KbfxaOpnuqHTlSThFf9XCfcMiQkTGMOLbvpPZiLyUdT35vap780TrUTRChceEyuCmlwpORK1NNVp6AVEvOZHsiwOmqdbBes/s640/Venus+0857.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b style="color: #073763;">Dieu qu’ils auront tort, ceux qui oseront se passer de « La Vénus au vison », parce que le titre de la pièce présentée chez Duceppe sonne comme le nom d’un film cheap des années 70. Non seulement le texte de l’Américain David Ives est-il une véritable surprise d’intelligence et d’humour, mais il est joué par des acteurs qui nous offrent des interprétations de très haut calibre. </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Essayer de résumer La Vénus au vison peut s’avérer aussi simple que complexe, tant les couches de cette histoire sont multiples. Heureusement pour nous, le metteur en scène Michel Poirier et ses deux interprètes, Hélène Bourgeois-Leclerc et Patrice Robitaille, ont tout fait pour en tirer une œuvre d’une clarté saisissante. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Dans la pièce, Thomas, auteur et metteur en scène ayant écrit une adaptation du roman de Leopold Sacher-Masoch, La Vénus à la fourrure, recherche désespérément une actrice afin de jouer Vanda, une jeune femme du 19e siècle à la fois féminine, sexy, profonde et puissante. Un amalgame qui est, selon lui, impossible à retrouver chez les actrices modernes dont la maturité serait aussi avancée que celle d’une fillette de 6 ans. À bout de ressources, épuisé d’avoir auditionné plus de trente interprètes de suite, il recevra finalement la visite d’une retardataire, elle aussi prénommée Vanda, qui est prête à tout pour obtenir le rôle. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">D’abord peu concluante, leur rencontre se poursuivra sur une enfilade de situations et de réflexions extrêmement lucides, riches et pertinentes sur la séduction, le pouvoir, l’amour, le couple et les rapports de force entre hommes et femmes. En interprétant des extraits de la pièce écrite par Thomas, en s’interrompant pour se questionner et opposer leurs points de vue, et en jouant au même jeu que les personnages de la pièce, l’auteur et l’actrice inverseront les pôles du pouvoir à chaque instant. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Robitaille et Bourgeois-Leclerc sont ici en parfaite maîtrise de la situation, passant du langage québécois familier au français normatif avec grande dextérité, en plus de maintenir une cohérence infaillible dans leurs dialogues et leurs comportements. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Absente du théâtre depuis des années, Hélène Bourgeois-Leclerc semble pourtant y avoir passé toute sa vie. Spontanée, un brin malengueulée, ratoureuse, femme fatale et follement déjantée lorsqu’elle interprète Vanda l’actrice, elle est ensuite suave et noble quand elle joue Vanda le personnage, en plus être impériale, mangeuse d’hommes et toute puissante en se glissant dans la peau de Vénus. Les spectateurs ne se sont d’ailleurs pas gênés pour l’applaudir après certaines répliques, spécialement lorsqu’elle changeait brusquement et volontairement de niveau de langage, avec un timing parfait. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">À ses côtés, Patrice Robitaille n’est pas en reste. Tout en nuances, trouvant le moyen de tirer son épingle du jeu en donnant la réplique à une actrice qui brûle les planches, Robitaille joue un homme intellectuel qui cache son insatisfaction face à la vie derrière un voile de fausse confiance et de prétention, à la fois dominé et dominant, fort et vulnérable, profondément mâle et un brin féminin par moment. Un bijou d’interprétation.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">La Vénus au vison est un véritable coup de cœur.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><b>La Vénus au Vison – Duceppe</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">11 septembre au 19 octobre 2013</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">*Crédit photo : François Brunelle</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmgcwObvOlZXSaeqwKB3Z7ewqp3ewvNlbJQ4spmqzaRXIh6MZm_5NqBEIArzAApEuqjMDIApCQEqVy1Coj8KELr4IxZ88vnb9tgeZ3P3BEW4ECBkBNgzbXAcde8ISrztVKEXfR5R8v2ew/s1600/Venus+0258.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="470" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmgcwObvOlZXSaeqwKB3Z7ewqp3ewvNlbJQ4spmqzaRXIh6MZm_5NqBEIArzAApEuqjMDIApCQEqVy1Coj8KELr4IxZ88vnb9tgeZ3P3BEW4ECBkBNgzbXAcde8ISrztVKEXfR5R8v2ew/s640/Venus+0258.jpg" width="640" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtUgTGPm-d0ug3xRmf5_mAJ4IDnKIIyUqmDqXtQknbW-RYruTxbVC_5voTmEt0jIGFngiWa6tpHuXVVrHubq0SYEfouz8LznmZJrqEw99t2qKvLH7Qv5WXOTiV4sDMjx7MLKEWRsBP6SA/s1600/Venus+0538.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="468" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtUgTGPm-d0ug3xRmf5_mAJ4IDnKIIyUqmDqXtQknbW-RYruTxbVC_5voTmEt0jIGFngiWa6tpHuXVVrHubq0SYEfouz8LznmZJrqEw99t2qKvLH7Qv5WXOTiV4sDMjx7MLKEWRsBP6SA/s640/Venus+0538.jpg" width="640" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJyBTVm4ei_koHUTuBbV0w0LKZVAG2DaLQktes-dqvnud24bd693RWo9thcGx9pA2uwgru_A6LPzhHuE4pyW6QEyGkxOs6Y-Pr_Pudh5djwn_Ie_PFLcz3zjbPjbEdfO0e8a84rxGd-LU/s1600/Venus+0312.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="428" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJyBTVm4ei_koHUTuBbV0w0LKZVAG2DaLQktes-dqvnud24bd693RWo9thcGx9pA2uwgru_A6LPzhHuE4pyW6QEyGkxOs6Y-Pr_Pudh5djwn_Ie_PFLcz3zjbPjbEdfO0e8a84rxGd-LU/s640/Venus+0312.jpg" width="640" /></a></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-77291785771801738142013-09-10T11:13:00.002-07:002013-09-10T11:13:25.713-07:00« Billy » au Théâtre La Licorne : quand les non-dits finissent par tuer (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0rhNmiXz3MJ00DIINXU9mnGaeF55yC047Mvo2M0_KGUGfoU695hi-Dzce-1RQr2Mthav3SCYQt2s6LnA18sybXeNcP7oVkUwj3rDx_8XKaw7KIfen4NBFCVyyS8E9wXshivFB3RTE_lM/s1600/billy-725x355.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0rhNmiXz3MJ00DIINXU9mnGaeF55yC047Mvo2M0_KGUGfoU695hi-Dzce-1RQr2Mthav3SCYQt2s6LnA18sybXeNcP7oVkUwj3rDx_8XKaw7KIfen4NBFCVyyS8E9wXshivFB3RTE_lM/s640/billy-725x355.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><b>Ce n’est pas pour rien que « Billy (les jours du hurlement) » a valu à Fabien Cloutier le Prix Gratien-Gélinas en 2011. Après avoir séduit le public avec Scotstown et Cranbourne, l’auteur revient à la charge avec un texte dangereusement brillant, écrit dans une langue acérée et sincère qui fait plus d’une victime. </b></span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">La maman d’Alice anticipe le moment où elle dira sa façon de penser aux parents de Billy, convaincue d’avoir affaire à un homme et une femme qui négligent leur garçon, trop occupés qu’ils sont à attendre leur chèque de B.S. et à s’acheter des beignes graisseux, pendant que leur petit attend, affamé, dans la voiture, les fenêtres fermées. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">De son côté, le père de Billy s’étouffe avec sa rage en imaginant ce qu’il dira à Martine, l’éducatrice en garderie de Billy et d’Alice, qui a pointé du doigt son petit quand est venu le temps de trouver un coupable à l’épidémie de poux. Outré que son enfant ait été la cible des accusations, alors que sa compagne vérifie la tête du petit tous les matins pour éviter de tels problèmes, le papa se sait victime de préjugés et n’entend pas laisser son garçon être la risée des amis de la garderie, ni de leurs parents. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Finalement, une employée de commission scolaire consacre le plus clair de son temps à écouter la radio, à juger les envies de ses collègues et à attendre un foutu babillard qu’elle a demandé il y a des mois. Un babillard que ne peut installer le préposé à l’installation et à l’entretien des outils d’affichage, ci-nommé le papa de Billy, tant que le système n’aura pas accepté la demande de la vieille radoteuse. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Champions du chialage, maîtres de l’inaction, fiers partisans des préjugés, apôtres de la non-communication, les trois personnages sont tellement peu enclins à ouvrir leur esprit et partager leurs points de vue qu’ils risquent d’en devenir malades. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Au rythme où s’enchaînent les coups de gueule et les déclarations-chocs, avec un humour et un sens de la répartie fabuleux, les spectateurs expérimentent une série de réactions : le sourire complice, l’éclat de rire libérateur, le front plissé plein de jugements, la honte d’avoir entendu ce qu’ils ont toujours pensé sans oser l’exprimer. Bref, ils comprennent que sans être des copies conformes des personnages qui s’époumonent sur scène chacun dans leur coin, ils ne sont ni mieux, ni pire que les membres du trio. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Dans une structure où les récriminations des trois personnages se chevauchent à un rythme infernal, le metteur en scène Sylvain Bélanger dirige ses acteurs de main de maître. À la fois touchants et forts en gueule, attachants et repoussants, profondément dérangeants et parfaitement représentatifs de notre société, les personnages interprétés avec justesse par Guillaume Cyr, Louise Bombardier et Catherine Larochelle risquent de s’imprégner dans notre imaginaire pendant longtemps. </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Une fois encore, Fabien Cloutier nous offre un portrait social lucide, drôle, émouvant, confrontant et explosif. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Billy (les jours du hurlement)</span></div>
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<span style="color: #073763;">Théâtre La Licorne – 9 au 27 septembre</span></div>
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<span style="color: #073763;">Théâtre Périscope – 15 octobre au 2 novembre</span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-41404696448096120092013-09-07T12:31:00.001-07:002013-09-07T12:33:01.816-07:00« L’Assassinat du président » : l’équivalent d’un BYE BYE du futur (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOieQ7xzOetOdvcO79Kzv6uX74PyVAJrYHLciyxXeUToL6DGcbcOg-eEvFM6-6bXfyvZEepVKPxV0zBIv6s4d7-nWKDjeCVZ4wzBdfQwLe2iNfedW9Ufowvrvn3aIA-HUuh7PGyxgxhMw/s1600/Ass.Pr%C3%A9sident.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="430" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOieQ7xzOetOdvcO79Kzv6uX74PyVAJrYHLciyxXeUToL6DGcbcOg-eEvFM6-6bXfyvZEepVKPxV0zBIv6s4d7-nWKDjeCVZ4wzBdfQwLe2iNfedW9Ufowvrvn3aIA-HUuh7PGyxgxhMw/s640/Ass.Pr%C3%A9sident.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
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<span style="color: #073763;"><b>Jouissive, libératrice et follement brillante, la pièce « L’assassinat du président » est un condensé d’absurdité, de critique sociale et d’autodérision qui offre aux spectateurs l’exutoire parfait avant de replonger dans un automne de querelles idéologiques et de vieilles magouilles mises à jour. </b></span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Imaginé par Guillaume Tremblay et Olivier Morin, qui nous avaient donné l’incomparable Clotaire Rapaille, l’opéra rock, L’assassinat du président transporte les spectateurs dans le Québec de 2022, alors que le gouvernement tient un référendum annuel pour éviter la chicane, convaincu que les camps du NON et du OUI ne feront jamais le poids face à l’écrasante majorité du PEUT-ÊTRE, portée par le caquiste François Legault. Après des années d’exil en Suisse, Gilles Duceppe revient en territoire québécois pour mener le pays à l’indépendance, inspiré par les paroles de son défunt père Jean Duceppe, secondé par le hip-hop franco-fier de Biz des Loco Locass et soutenu par les cours de diction de Serge Postigo. À son retour, l’ex-chef du Bloc québécois découvre une province où la culture se résume littéralement à une poignée de « comédies musicales de marde », se fait talonner par Pauline Marois qui tente de l’avertir des menaces d’attaque à la souffleuse qui planent sur lui et s’oppose à la vacuité du premier ministre canadien, Stéphane Gendron. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Les éclats de rire défilent, les instants de surprise se succèdent et les moments de réflexion s’incrustent un peu partout, laissant entrevoir un texte où l’intelligence et le sens du divertissement créent un rythme de croisière magistral. L’assassinat du président est un merveilleux exercice de défoulement et de rigolade qui n’épargne personne : les partis politiques reçoivent tous une dizaine de claques derrière la tête, la plupart des théâtres montréalais se font maltraiter et les goûts musicaux des Québécois en prennent pour leur rhume. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Franchement plus incisifs que les auteurs des « Revues et corrigées » présentées au Rideau-Vert depuis des années, Tremblay et Morin possèdent un humour et un sens critique qui feraient d’eux d’excellents candidats pour écrire de futures éditions du Bye Bye. Composant avec des moyens rachitiques, la production compense avec une débrouillardise pleine d’originalité et de candeur : des fruits broyés au mixeur symbolisent la mort d’un personnage, la partie poilue d’un ballet personnifie un chien d’une laideur légendaire et de nombreuses d’astuces de bruiteur nous font rigoler tout au long de la pièce.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Malgré quelques très brefs temps morts, L’Assassinat du président frôle le génie pendant les trois premiers quarts de la pièce. Au moment où les spectateurs ont le sentiment que la boucle a été bouclée et que les acteurs se tiennent devant eux pour recevoir des applaudissements nourris, une deuxième fin se met en branle. Inutile, n’ayant pratiquement rien de bon à offrir et poussant l’absurdité jusque-là parfaitement calibrée à franchir les limites de l’agréable, cette autre fin dresse un parallèle entre « Rise of the Planet of the Apes » et un désir d’émancipation et d’indépendance de la race canine. Acteurs et actrice reviennent sur scène « déguisés » en chiens, font des mauvais jeux de mots et essaient bien maladroitement de faire des liens entre la cause souverainiste, les réflexes de soumission des cabots et les défis de l’affranchissement et de la cohabitation des races. C’est lourd, c’est long et c’est ridicule.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Les spectateurs capables d’effacer ces vingt malheureuses minutes de leur mémoire auront la divine impression d’avoir vu de jeunes artistes aller au bout de leurs envies, libres de créer comme bon leur semble et d’imaginer une pièce aussi décomplexée que pourrait l’être le Québec souverain du futur. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin </span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Crédit photo : Toma Iczkovits</span></div>
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<span style="color: #073763;"><br /></span></div>
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<span style="color: #073763;"><b>L’assassinat du président – 3 au 21 septembre</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #073763;">http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/assassinat</span></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-58801166949999699512013-05-18T12:44:00.002-07:002013-05-18T12:44:19.443-07:00Critique de « Rêve » des Grands Ballets canadiens de Montréal<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZgU5V94DSBAMYgISWPWAhpjEBW7OKAH6knejHOUab96T7b6Pl4b6_styqVy1qjqBA1aedkAv10YNWIcPrJUeGcjJg0XeHwqNmcE2IaMzQckD4p8TOA3wvuk8jcFB6juVK55W52FDa_Sg/s1600/R%C3%AAve.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZgU5V94DSBAMYgISWPWAhpjEBW7OKAH6knejHOUab96T7b6Pl4b6_styqVy1qjqBA1aedkAv10YNWIcPrJUeGcjJg0XeHwqNmcE2IaMzQckD4p8TOA3wvuk8jcFB6juVK55W52FDa_Sg/s400/R%C3%AAve.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>Exactement deux ans après avoir renversé le public montréalais avec sa chorégraphie dans <i>Searching for home</i>, Stephan Thoss revient à la charge en plongeant les danseurs des Grands Ballets canadiens de Montréal (GBCM) dans l’univers onirique du « Rêve ». </b></span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Dès les premiers instants du spectacle, un agréable constat s’impose : il fait bon de retrouver les danseurs de la troupe montréalaise. Après avoir flirté avec deux spectacles aux directions artistiques mémorables, mais aux niveaux techniques qui laissaient à désirer, <i>Love Lies Bleeding </i>de l’Alberta Ballet et <i>La Lanterne rouge</i> du Ballet national de Chine, le public montréalais a pu remarquer à quel point les GBCM sont d’un niveau supérieur. Non seulement font-ils preuve d’un synchronisme presque parfait lorsque la situation l’impose, mais ils sont également capables de rendre une chorégraphie fichtrement plus relevée avec un mélange de grâce, d’incarnation et de splendeur. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Cette fois, les spectateurs sont invités dans un monde où rêves et cauchemars se côtoient, sans réelle trame narrative ou semblant de fil conducteur. Dans cette nouvelle création de Stephan Thoss, l’inconnu est roi, le concret cède sa place au flou, les frontières de l’imaginaire sont vivement rabattues au sol, l’inintelligible prend le dessus et l’œil du spectateur est témoin d’une succession de moments sublimes. S’inspirant à de nombreuses reprises du peintre surréaliste René Magritte (la pomme verte, le chapeau melon et tant d’autres symboles), la chorégraphie évoque à merveille l’une des citations célèbres de l’artiste belge : « Si le rêve est une traduction de la vie éveillée, la vie éveillée est également une traduction du rêve ». </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La musique vient magnifier la majorité des tableaux du spectacle. Tantôt angoissante et envoûtante à la manière d’un film de James Bond, tantôt doucereuse et langoureuse à la façon des plus belles histoires d’amour, la trame sonore de <i>Rêve </i>n’hésite pas à sombrer dans l’incongru et le malaise volontaire. La sélection des morceaux effectuée par Thoss et Daniel Lett permet d’ailleurs à l’ensemble de l’œuvre de nous surprendre et de regagner notre attention. L’exemple parfait étant le moment où la chanson « It’s a man world » surgit de nulle part, entourée de pièces plutôt classiques, agissant tel un défibrillateur sur un spectacle plombé à plusieurs reprises par une série de longueurs. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Outre ce bémol majeur, « Rêve » a tout pour récolter l’enthousiasme du public. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-19423344609339262352013-05-04T08:29:00.002-07:002013-05-04T08:29:32.948-07:00King Dave : le roi de la déchéance (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgx_U_Yc0-TvPCvXdXRMQe0EALqeot6VqRvSpDa3jxMBB3oc8Urb05LiZlUyjtL1zoGEjazNGAPypKrFO8f_DXezCda7TV7llIx2cumsnK4TOIDaOcrWesVx5qN2QltGX5hPEH7ow7OMZ0/s1600/30841_3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgx_U_Yc0-TvPCvXdXRMQe0EALqeot6VqRvSpDa3jxMBB3oc8Urb05LiZlUyjtL1zoGEjazNGAPypKrFO8f_DXezCda7TV7llIx2cumsnK4TOIDaOcrWesVx5qN2QltGX5hPEH7ow7OMZ0/s640/30841_3.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>Si vous n’avez jamais vu King Dave, courrez-y. Si vous l’avez vu il y a quelques années, retournez-y. Si vous connaissez des gens qui ont le théâtre en horreur, payez-leur un billet et faites leur comprendre à quel point la scène peut être un lieu aussi divertissant que confrontant.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Récompensé par les Masque du Texte original et de l’Interprétation Masculine lors de sa création au milieu des années 2000 et remonté en 2006 au Théâtre La Licorne, King Dave vient finir sa route dans la salle intime du Théâtre Prospero. Devant quelques dizaines de spectateurs à la fois, entouré d’un décor d’une simplicité désarmante, Alexandre Goyette enflamme la scène pendant 70 minutes. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Mi-homme, mi-adolescent, son personnage est le parfait symbole de la déchéance à petit feu. Ne sachant pas quoi faire de sa vie, se faisant battre par plus fort et plus nombreux que lui, et croisant la route d’une nouvelle rupture amoureuse, le jeune Montréalais tentera de reprendre les rênes de sa vie en obtenant vengeance, convaincu de sa nouvelle invincibilité. Malheureusement pour lui, chaque pas est l’occasion de s’enfoncer davantage, de comprendre qu’il ne s’en va nulle part et que ce qu’il croyait être le bout de la m**** n’est en réalité que le début d’un dépotoir existentiel. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Décrivant parfaitement bien la dérive d’un jeune sans avenir, la réalité brutale des gangs de rue et les réflexes de protection que tout urbain développe à différents degrés pour se protéger contre les mâchoires de la grande ville, le texte d’Alexandre Goyette est d’une intelligence et d’une lucidité incomparables. Sa langue est rythmée, hachurée, saccadée, bouillante de vérité et merveilleusement sale. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Seul sur scène, l’acteur enflamme les planches en rendant parfaitement bien chacun des personnages de son histoire. Doté d’une énergie folle, d’un charisme puissant et d’un incroyable sens du timing, Goyette happe chacun des spectateurs du début à la fin du spectacle. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Du grand théâtre. Pour tous. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">King Dave <br />Salle intime du Théâtre Prospero<br />30 avril au 18 mai 2013</span></div>
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<br /></div>
<br />
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-23857332880583943072013-04-26T08:17:00.002-07:002013-04-26T08:17:43.864-07:00Critique de la pièce « Survivre » : le petit bijou du Quat’Sous<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1dktOS0ZFSfkwkA9DHVh7Eg4d0jKvvrF8Iw6aSo1YW0IVAzifiLsp6UVDzucMDbBaNOvas73loCwbadTWwplWIHMBnQDsovu0lOIfLbqRNslJe5qpomOcv8PbX2rDLV1FXJkrq1g3n0c/s1600/Survivre_Yanick+Macdonald.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1dktOS0ZFSfkwkA9DHVh7Eg4d0jKvvrF8Iw6aSo1YW0IVAzifiLsp6UVDzucMDbBaNOvas73loCwbadTWwplWIHMBnQDsovu0lOIfLbqRNslJe5qpomOcv8PbX2rDLV1FXJkrq1g3n0c/s400/Survivre_Yanick+Macdonald.jpg" width="265" /></a></div>
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</div>
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<b><span style="color: #0c343d;">En présentant « Survivre », de l’auteur Olivier Kemeid, le Théâtre de Quat’Sous offre l’une des meilleures pièces de l’année. Rien de moins. </span></b></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Fait inusité, les spectateurs ont eu droit à une « première partie » offerte par l’auteur et comédien Simon Lacroix, qui s’est inspiré du décor de « Survivre » pour écrire l’équivalent d’un court métrage théâtral. En quelques minutes seulement, son histoire de concierges et d’espions nous captive et nous met dans un état d’ouverture et de bonne humeur qui sert merveilleusement bien la suite des choses.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Parmi les qualités innombrables de « Survivre », notons d’abord l’extrême efficacité du décor : un bureau beige, terne, rigide et peu accueillant, à l’image de chacun des personnages, qui sont habillés de couleurs parfaitement coordonnées à celles de leurs chaises de travail. Planqués dans un demi-sous-sol, six employés éteints, mornes et frustrés, tentent de survivre au vide de leur existence, qui n’a rien à envier aux animaux qui finissent à l’abattoir. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Leur quotidien n’est que tristesse et répétition. Jusqu’au jour où un étrange personnage atterrit dans leur univers, suscitant les passions, dévoilant les envies, provoquant les peurs enfouies et libérant tout ce qui se cache sous cette couche de beige, de bleu pastel et de vert mal de cœur. Symbolisant avec une justesse troublante l’aliénation du travail, l’absence de passion, la peur de soi et la peur de l’autre, le texte d’Olivier Kemeid est brillant. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Fidèle à son habitude, le dramaturge a ressenti le besoin d’insérer des élans poético-oniriques qui cassent le rythme, alors que ses idées et ses mots « simples » goûtent déjà suffisamment bon pour vivre par eux-mêmes. Heureusement, ces incursions sont brèves et peu nombreuses.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Impossible de ne pas mentionner à quel point la matière première imaginée par Kemeid est magnifiée par le travail d’Éric Jean. En chorégraphiant avec finesse les journées de travail punch in, punch out, en utilisant de façon fort ingénieuse les décors et les meubles d’où surgit constamment l’un des personnages et en dirigeant ses acteurs avec précision, rythme et homogénéité, le metteur en scène fait preuve d’un grand talent. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Totalement investis dans l’aventure, les acteurs André Robitaille, Renaud Lacelle-Bourdon, Sylvie Drapeau, Anne Casabonne, Laurie Gagné, Martine-Marie Lalande et Olivia Palacci composent une variété de personnages touchants, hilarants et fascinants. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">« Survivre » est une des belles surprises du printemps. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Crédit photo : Yanick Macdonald</span></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-3623732374998562822013-04-14T10:49:00.000-07:002013-04-14T10:50:21.721-07:00Le Diable Rouge : ode à la manipulation politique et sentimentale (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEil2yUQhp9M6N-hq-AYeHjmWlxBZGYR0o7ti5JoGP4lFzrEL3_fbgBNv08OutExU5sa9f0YI1OIutQGsrgbf0Br1unJ0MmRydfs7uREvbD2m658hWMvwahw_Fw25dCyuh1a3F76DsjUL8c/s1600/Diable.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="452" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEil2yUQhp9M6N-hq-AYeHjmWlxBZGYR0o7ti5JoGP4lFzrEL3_fbgBNv08OutExU5sa9f0YI1OIutQGsrgbf0Br1unJ0MmRydfs7uREvbD2m658hWMvwahw_Fw25dCyuh1a3F76DsjUL8c/s640/Diable.jpg" width="640" /></a></div>
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<br /></div>
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</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>Jusqu’où un monarque et ses ministres peuvent-ils aller pour gouverner ? Les aléas de l’amour ont-ils leur place dans les décisions d’un roi ? L’histoire du monde a-t-elle été uniquement dictée par de grandes entreprises de manipulations et une série de mariages de raison ? Voilà quelques-unes des réflexions qui risquent de se pointer dans la tête des spectateurs en assistant aux jeux de coulisses du Diable rouge, au Théâtre Jean Duceppe. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Quelques années après avoir incarné Henri II, le roi d’Angleterre dans Le Lion en hiver, Michel Dumont s’attaque à un autre grand personnage de l’histoire, le Cardinal Mazarin. Cet homme à qui Anne d’Autriche a confié le mandat de mettre fin à la guerre entre la France et l’Espagne en arrangeant un mariage entre le jeune Louis XIV, 21 ans, et l’infante d’Espagne, même si le futur roi Soleil est en amour avec Marie Mancini, la nièce du Cardinal. Rusé, fourbe et débordant d’idées torves pour convaincre les uns et flouer les autres, Mazarin doit également faire de Louis XIV un roi digne de ce nom : craint de ses adversaires politiques, priorisant la raison aux émotions, capable de trahir ses proches au profit de l’avenir de son pays et n’hésitant pas à s’entourer de quelques crapules pour faire avancer la nation. Ironique de voir les ressemblances entre la royauté de l'époque et la réalité politique d’aujourd’hui…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La pièce du dramaturge français Antoine Rault se concentre sur les sentiments et les tracas quotidiens des tout-puissants. On y découvre Mazarin mal en point, crachant et puant au réveil. Anne d’Autriche entichée de son Premier ministre. Louis XIV et Marie Mancini qui courent dans les jardins, épris d’une passion qui ne fait pas l’affaire de leurs aïeuls. Des scènes de tractations politiques, de chantage, de rébellion et de prises de bec. Heureusement pour les spectateurs, les acteurs ont le chic de rendre ce charabia parfaitement clair, en intégrant de façon tout à fait naturelle les conversations soutenues que se livrent rois et reines. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Fidèle à son habitude, Michel Dumont domine la distribution en interprétant un Mazarin tout en nuances. D’abord confiant, puissant, séducteur, manipulateur, et prenant un plaisir manifeste à imaginer de nouvelles magouilles, son personnage chancellera peu à peu, faiblira sous les effets de la maladie, verra sa voix de stentor s’emplir d’une toux rocailleuse, et finira par n’avoir qu’un seul souci : la trace qu’il aura laissée dans l’Histoire après sa mort. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">De son côté, Monique Miller offre une prestation tout aussi équilibrée en jouant une Anne d’Autriche dominante, déterminée et fragilisée par quelques instants amoureux, bien qu’elle ait depuis longtemps compris que l’amour a bien peu de place dans la gestion d’un royaume. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYVa0YQQpSs3arq6wEobu2lx3EYgP3y9Z-mk-le8yCE_aJS6lLgfzWlCVLhdTzFaGYEQn4SVs8cXl1_ziaUvijau-UPbbxh_sdtPsjJTlg_9210KfLJ0O5v57wLOgqjAZrst0e7KC7Ivk/s1600/Diable2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="452" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYVa0YQQpSs3arq6wEobu2lx3EYgP3y9Z-mk-le8yCE_aJS6lLgfzWlCVLhdTzFaGYEQn4SVs8cXl1_ziaUvijau-UPbbxh_sdtPsjJTlg_9210KfLJ0O5v57wLOgqjAZrst0e7KC7Ivk/s640/Diable2.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Magalie Lépine-Blondeau, qui fait présentement ses premiers pas sur la scène du Théâtre Jean Duceppe, propose une Marie Mancini pleine de répartie, de vivacité, de convictions, de passions et d’ambitions. Après avoir été l’incarnation même de la volupté dans Christine la Reine-Garçon au TNM, de la candeur frivole dans la télésérie Tu m’aimes-tu et d’un mélange d’insécurité et de pragmatisme dans 19-2, l’actrice continue de nous faire voir l’étendue de son registre avec un talent fascinant. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">En début de pièce, François Xavier-Dufour incarne un Louix XIV plus proche du jeune garçon que du jeune homme de 21 ans, tant dans sa démarche que dans ses fluctuations vocales, mais il démontre ensuite tout le charisme et la rigidité nécessaire de l’homme d’État que le roi deviendra avec les années. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Malgré la solidité de la distribution, l’intérêt manifeste de l’histoire, l’efficacité de la mise en scène, la grâce des costumes et des décors, un bémol s’impose : Le Diable Rouge manque d’étincelles. Les spectateurs restent captifs de la pièce sans le moindre problème, mais rares sont les moments de grandes émotions, d’éclats de rires francs ou de colère suprême. Bien que le côté verbeux franchouillard des dialogues puisse créer une distance entre le spectateur et ses émotions, le manque de punch dans l’écriture d’Antoine Rault explique probablement mieux pourquoi on sort de chez Duceppe avec l’impression d’avoir assisté à une pièce brillante, mais peu touchante. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
*Crédits photo : François Brunelle</div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-10115364171735962372013-04-13T08:27:00.000-07:002013-04-13T08:49:08.886-07:00« Yukonstyle » au Théâtre d’Aujourd’hui : la terre de tous les possibles (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpfGDHyU96M_aY82umCX1yCV-THIx2G6Uv6NpWMDTUcUgfsmwtj_QqKpYsKh84Hrt0n9t9TtW0knfJSYDPeswyautuLkBjqzUNvSEmhVOGL4m5BsZNFI0yaNte9j45PfwWYzJ_qo1bijQ/s1600/YKONSTYLE+1_cr%C3%A9dit+Val%C3%A9rie+Remise.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpfGDHyU96M_aY82umCX1yCV-THIx2G6Uv6NpWMDTUcUgfsmwtj_QqKpYsKh84Hrt0n9t9TtW0knfJSYDPeswyautuLkBjqzUNvSEmhVOGL4m5BsZNFI0yaNte9j45PfwWYzJ_qo1bijQ/s640/YKONSTYLE+1_cr%C3%A9dit+Val%C3%A9rie+Remise.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>À chacune de ses nouvelles créations, Sarah Berthiaume démontre qu’elle possède un talent inouï pour raconter les blessures de l’humanité avec sensibilité et subtilité. Avec Yukonstyle, la jeune auteure confirme sa place parmi les dramaturges dont on attendra désormais toutes les pièces avec impatience. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Près d’un an et demi après avoir enflammé la salle Jean-Claude Germain avec sa vision lucide, brillante, drôle et touchante de Kandahar, Pompéi, Gagnonville et le Quartier Dix-30 de Brossard dans Villes Mortes, Berthiaume revient à la charge avec une histoire campée dans Whitehorse la sombre. Après 4 jours et 4 nuits dans un autobus Greyhound à traverser le Canada et quelques semaines à s’imprégner de l’immensité du territoire yukonais, l’auteure est revenue au Québec pour créer une courtepointe avec les personnages marquants qui ont croisé sa route.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">De son imagination sont issus Yuko, la Japonaise de six pieds qui a tout plaqué pour déménager au Yukon, l’endroit où le taux d’immigration japonaise est le plus faible au monde ; Garin, son colocataire métis en crise identitaire, depuis la disparition de sa mère, une prostituée autochtone ; son père, Dad’s, noyé dans l’alcool et les souvenirs de celle qui a quitté Whitehorse avec son âme ; et Kate, une adolescente habillée selon le style des manga japonais, qui se meurt d’exister pour avoir enfin quelque chose à dire. Rongés par les souvenirs, les envies, les hallucinations et les mots qu’ils ne savent pas dire, les quatre personnages se rassembleront autour de leur solitude, réussissant à comprendre et compenser leurs carences respectives. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">En plus de raconter le quotidien avec des mots débordant de vérité, de candeur et de simplicité, Sarah Berthiaume trouve le moyen d’insérer de grands élans fantastico-poétiques inspirés par ce coin de pays larger than life, sans le moindre déséquilibre dans le rythme ou la cohérence de l’histoire. Jamais le langage plus soutenu ne semble trop appuyé et jamais les scènes réalistes ne semblent caricaturales. Dans Yukonstyle, tout est dosé avec finesse. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgyzWl1vmIvDHw8XTATQX9KgrKODHIfVSkg81F_WQMvGJi6mQFDHTJgB2JcoW2S-ZpFLlURDtnwOd1Iaqo0OLNqXgkOUWQuBoMXGiJigD3KgUVgh8ZlNcpza9jdkS6H2AYHZh58wZrhyjo/s1600/YUKONSTYLE+3_cr%C3%A9dit+Val%C3%A9rie+Remise.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgyzWl1vmIvDHw8XTATQX9KgrKODHIfVSkg81F_WQMvGJi6mQFDHTJgB2JcoW2S-ZpFLlURDtnwOd1Iaqo0OLNqXgkOUWQuBoMXGiJigD3KgUVgh8ZlNcpza9jdkS6H2AYHZh58wZrhyjo/s640/YUKONSTYLE+3_cr%C3%A9dit+Val%C3%A9rie+Remise.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">L’histoire de la jeune auteure est portée par une distribution en tous points impeccable. Sophie Desmarais livre l’une des meilleures interprétations de personnage adolescent depuis des années, avec un bagou, une énergie, des réflexes et des intonations crédibles et divertissantes. Cynthia Wu-Maheux est tour à tour impériale, puissante, fragile, amoureuse et juste dans chacun de ses personnages. Vincent Fafard interprète avec un talent rare la force brute de son personnage, son côté renfrogné, sa mâlitude et sa vulnérabilité qui craque de partout. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Au final, Yukonstyle est une histoire universelle de quête de soi, de solitude, d’affranchissement et d’esprit de communauté qu’on n’est pas sur le point d’oublier. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Yukonstyle </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Théâtre d’Aujourd’hui</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">9 avril au 4 mai 2013</span></div>
<div>
<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-11084086166369118472013-02-24T13:05:00.002-08:002013-02-24T13:05:35.673-08:00Les Muses Orphelines : une découverte théâtrale après tant d’années (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjJCddNtl51PgZKPmxOcFj9kKnToGclx_OGGgzXxYqXdb2b8k9Gts7guXS7_tANFADS7W41KWLT48EBQYqdEhds8cBqTIwvqdqZS5VYWESqfr-0xneMAOs0poEM7IzG3lFxU83ujFPqiU/s1600/Muses.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjJCddNtl51PgZKPmxOcFj9kKnToGclx_OGGgzXxYqXdb2b8k9Gts7guXS7_tANFADS7W41KWLT48EBQYqdEhds8cBqTIwvqdqZS5VYWESqfr-0xneMAOs0poEM7IzG3lFxU83ujFPqiU/s400/Muses.jpg" width="318" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>Après avoir été initié aux Muses Orphelines de Michel-Marc Bouchard en lecture (agréablement) imposée au secondaire, après avoir découvert l’adaptation cinématographique et avoir fait un travail comparatif entre les deux œuvres au cégep, voilà que j’ai enfin pu assister à une représentation de ce grand classique du théâtre québécois. Comme il fallait s’y attendre, je n’ai pas été déçu une seconde !</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">D’un côté, on retrouve Isabelle, une jeune femme de 27 ans souffrant d’un léger retard mental, mais possédant quelques kilomètres d’avance en frais de lucidité. De l’autre, il y a sa grande sœur Catherine, qui a joué à la mère de substitution, sa sœur Martine, qui est partie jouer au soldat à l’étranger, ainsi que Luc, qui a tenté de s’écrire une vie, à défaut de vivre la sienne. Près de vingt ans après le départ de leur mère, les quatre enfants souffrent chacun à leur façon. Isabelle s’accroche aux mots qu’elle ne comprend pas, depuis qu’on a rempli sa mémoire de mensonges et de demi-vérités. Catherine refuse d’affronter la réalité, préférant faire comme si la grande maison qu’elle habitait n’avait pas été le théâtre d’un adultère, d’une série de souffrances et de grands déchirements. Martine fait comme si les membres de sa famille n’avaient aucune importante pour elle, alors que leurs paroles ne cessent d’entrer en collision avec la fragilité qu’elle tente de camoufler. Et Luc préfère s’habiller comme sa mère et lui inventer une vie, plutôt que d’accepter qu’elle les a brutalement abandonnés à leur triste sort. Une fois réuni à la maison familiale, grâce aux manigances d’Isabelle, le clan des Tanguay n’aura d’autre choix que de faire face aux vomissures de son passé. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Force est d’admettre que le texte de Michel-Marc Bouchard est d’une solidité sans nom. Personnel et universel, fort et vulnérable, follement réaliste et merveilleusement métaphorique, capable de nous interpeller, de nous confronter, de nous faire rire ou de nous faire pleurer, possédant un rythme et une cohésion indubitables, son œuvre fait partie des grandes.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Avec un tel joyau entre les mains, la metteure en scène Martine Beaulne a eu la brillante idée de se concentrer sur les mots du dramaturge en dirigeant ses acteurs avec un doigté, une précision et une homogénéité remarquables. Complices, solides, nuancés, investis, drôles et touchants, Macha Limonchik, Léane Labrèche-Dor, Nathalie Mallette et Maxime Denommée rendent fièrement hommage au quart de siècle des Muses Orphelines. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-29051600441131484002013-02-23T06:54:00.003-08:002013-02-28T06:44:48.537-08:00« Furieux et désespérés » au Théâtre d’Aujourd’hui : aussi simpliste que prétentieuse (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXi3hOanotcr8VKcqyIAu7J4eWN_Vvv9YoQjn4htBqT4AVvViLbgtNt798uQtF34TJejYORbqnLISUt982uvgDj0h_VVSA6pl7x6AhXtRhyphenhyphenOtmSyne114QpMr4ZG57GER-lj_crlyAGDU/s1600/furieux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="260" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXi3hOanotcr8VKcqyIAu7J4eWN_Vvv9YoQjn4htBqT4AVvViLbgtNt798uQtF34TJejYORbqnLISUt982uvgDj0h_VVSA6pl7x6AhXtRhyphenhyphenOtmSyne114QpMr4ZG57GER-lj_crlyAGDU/s640/furieux.jpg" width="640" /></a></div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>Un an après avoir renversé le public avec la sublimissime « Moi, dans les ruines rouges du siècle », qui mariait avec humour et émotions la petite histoire de Sasha Samar à la grande histoire de l’Ukraine, Olivier Kemeid revient à la charge en se servant de sa propre vie pour écrire « Furieux et désespérés ». Malgré la pertinence évidente du propos, sa nouvelle pièce est aussi simpliste que prétentieuse. </b></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Lorsqu’il avait six ans, le père d’Olivier Kemeid a quitté l’Égypte avec sa famille pour s’installer au Canada. Près de 48 ans plus tard, l’auteur et metteur en scène est parti à la découverte de la terre de ses ancêtres en visitant une des cousines de son père. Accueilli par un chauffeur de taxi fort en gueule et une femme pour le moins étrange, le personnage inspiré du dramaturge rencontre ensuite une partie de sa famille, au moment où le pays vit les débuts du printemps arabe. Troublé par les revendications de la fille de sa cousine, déchiré par l’envie de rentrer au pays et celle de ne pas abandonner les siens, il sera mêlé à une situation qui le dépasse.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Le point de vue de Kemeid sur l’immigration et la révolution est d’une finesse inouïe. Grâce à son histoire, on comprend mieux les différents enjeux des Égyptiens, leurs vieilles blessures et les raisons qui poussent certains à rester sur leurs terres malgré les grands bouleversements du passé et du présent. On imagine le tiraillement de l’immigrant entre ses racines et le lieu où il a construit sa vie, entre cette famille qu’il aime et cette nouvelle existence qu’il chérit, entre les accusations d’être un lâche qui abandonne son peuple et les difficultés d’être constamment considéré comme un étranger dans sa terre d’accueil. En assistant à une représentation de « Furieux et désespérés », on ressent toute la conviction des Égyptiens à vouloir se soulever et se faire entendre. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Malheureusement pour ses idées particulièrement sensibles et lucides, Kemeid n’a pas trouvé les bons outils pour les exprimer. Parmi les nombreux dialogues réalistes et quotidiens qu'il a écrits, l'auteur a intégré des envolées lyriques pompeuses afin d’appuyer tous les passages où il se veut plus sérieux. Non seulement la rupture de ton est-elle dommageable pour le rythme de la pièce, mais elle finit presque par ridiculiser des idées qui ne méritent pas un tel traitement. De plus, lorsque des scènes graves et remplies d’émotions sont présentées avec un peu plus de réalisme, on ne peut faire autrement que de constater à quel point la scénographie n’arrive pas à supporter leur élan. En érigeant des murs qu’on dirait composés de boîtes de carton, rappelant la façade d’un temple ou les blocs d’une pyramide, l’équipe de création a donné un enrobage simplet à l’action. Les éclairages trop peu nuancés n’aident pas non plus à donner de la crédibilité à l’histoire. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Si la présence d’une motocyclette près du plafond se veut une référence à Che Guevera, qui est évoqué pendant une seconde et quart, l’idée s’avère inutile et superflue. Notons également la réaction de l'un des personnages qui craint d’avoir tué un homme : il est troublé quelques minutes, avant de passer à autre chose comme si de rien n’était. C’est à n’y rien comprendre.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Marie-Thérèse Fortin règne sur la distribution avec panache et vulnérabilité, Denis Gravereaux et Johane Haberlin sont particulièrement beaux à voir aller, Maxim Gaudette a l’air d’un grand enfant perdu et trop peu dirigé, alors qu’Émilie Bibeau – généralement reconnue pour être juste et brillante – est agaçante avec sa voix haut perchée et des accents toniques franchement trop appuyés pour nous faire comprendre à quel point le drame de sa vie et de son pays est important.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Voilà une grande histoire qui s’est transformée en petite pièce. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Théâtre d’Aujourd’hui – 19 février au 16 mars 2013</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/furieux </span></div>
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-4526231411882783032013-02-21T20:31:00.000-08:002013-02-21T20:31:56.267-08:00 « La Lanterne rouge » du Ballet national de Chine : la tradition prend le dessus sur le classique (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2yASEI62-cHFhM-uFKF7mipcKS4Qqt-9fcFP8h5X-_IwHsefXGf6dpkNvm7Seyc3V_Er04y54pug2LNEd3bFWvm3nuKQAkSCrif781CdM1CdgbtsVXG7dVmugB44rwPhqrSbRsfj_pGw/s1600/lanterne.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2yASEI62-cHFhM-uFKF7mipcKS4Qqt-9fcFP8h5X-_IwHsefXGf6dpkNvm7Seyc3V_Er04y54pug2LNEd3bFWvm3nuKQAkSCrif781CdM1CdgbtsVXG7dVmugB44rwPhqrSbRsfj_pGw/s640/lanterne.jpg" width="640" /></a></div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>Se produisant pour la première fois de son histoire au Canada, le Ballet national de Chine vient présenter au public montréalais l’adaptation du film « Épouses et concubines » du cinéaste Zhang Yimou, qui signe lui-même le livret, les éclairages et la mise en scène. Si la direction artistique de La Lanterne rouge est franchement sublime, les chorégraphies s’avèrent étonnamment décevantes. </b></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Au début des années 90, Épouses et concubines a remporté le Lion d’argent à la Mostra de Venise, en plus de récolter une nomination aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film étranger. Plus de 20 ans plus tard, Zhang Yimou revient à la charge avec son histoire de seigneur féodal qui allume la lanterne rouge de la femme avec qui il veut passer la nuit. Vient un jour où une nouvelle venue s’ajoute à son épouse et à sa première concubine : après avoir été forcée par le maître de la maison de le suivre dans la couchette, la jeune femme retrouve son amoureux de jeunesse et se fait surprendre par la première concubine. Se mélangent alors jalousie, trahison et tragédie. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Les traditions de l’Empire du Milieu sont admirablement bien représentées par les magnifiques costumes colorés, la musique ensorcelante et les décors majestueux. Rarement a-t-on vu des ombres chinoises aussi bien utilisées qu’au moment où le seigneur impose sa loi à la jeune jouvencelle. En contrepartie, les éclairages sont très mal utilisés pendant le reste de la production, alors qu’un « follow spot » impose à nos yeux ce qu’ils doivent regarder, laissant dans l’ombre le reste du décor et des interprètes.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">De plus, les spectateurs étaient en droit de s’attendre à des chorégraphies d’un niveau technique beaucoup plus relevé. Même si la légèreté gracieuse des danseurs chinois ferait pâlir d’envie bien des Occidentaux, le synchronisme de la troupe était déficient, la difficulté des mouvements n’avait rien d’épatant et l’originalité n’était pas particulièrement au rendez-vous. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Force est d’admettre que l’histoire de Yimou est mieux servie par la liberté du cinéma. Néanmoins, le lyrisme de l’œuvre, la langueur de ses interprètes et la beauté de la scénographie valent à ce point le détour que l’envie de découvrir le pays de Mao s’est imprégnée dans notre imaginaire avec une force étonnante. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Salle Wilfrid-Pelletier de Montréal</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">21 au 24 février 2013</span></div>
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<span style="color: #0c343d;">http://www.grandsballets.com/fr/spectacle/la-lanterne-rouge </span></div>
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<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-2659754630466067862013-02-09T05:57:00.003-08:002013-02-09T05:57:34.139-08:00Critique du spectacle d’Ingrid St-Pierre : comme un petit bout d’éternité<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibjLLbidGJhUQGbFKZ2rbatPhyzsVDDbe1UxdOKhLq_Hb6DWijTcMmyCx2ykl-WzgsYcg4fRN7wjq4yU4q9WY-77oFloxD4UqdOp9URIOYaAFQcyqCRfGOg6LUA7EO8JGIepcDF5hXU8E/s1600/Ingrid.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibjLLbidGJhUQGbFKZ2rbatPhyzsVDDbe1UxdOKhLq_Hb6DWijTcMmyCx2ykl-WzgsYcg4fRN7wjq4yU4q9WY-77oFloxD4UqdOp9URIOYaAFQcyqCRfGOg6LUA7EO8JGIepcDF5hXU8E/s400/Ingrid.jpg" width="400" /></a></div>
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<br /></div>
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</div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>Déjà forte de dizaines de spectacles depuis le lancement de son deuxième album, L’Escapade, le 31 octobre dernier, Ingrid St-Pierre a déposé son univers au La Tulipe afin d’envelopper de sa tendre chaleur les centaines de spectateurs qui ont bravé le froid en ce vendredi de fausse tempête. </b></span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Au son des premières notes du erhu, un violon traditionnel chinois d’une beauté pratiquement impossible à mettre en mots, la salle au coin de Papineau et de Mont-Royal est entrée en transe. Attentifs, émus et attendris par une succession de perles chantées, les spectateurs buvaient les paroles de mam’zelle St-Pierre comme si elle possédait une parcelle d’humanité à laquelle personne n’avait touché avant elle. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Affirmant en entrevue qu’elle ne voulait plus porter l’image de la jeune fille frêle et fragile que certains lui collaient depuis ses débuts, Ingrid St-Pierre est arrivée sur scène plus solide qu’à la même époque l’année dernière, alors qu’elle impressionnait déjà par sa maîtrise vocale, instrumentale et émotive. Pianotant d’un doigté assuré, laissant flotter sa voix avec une douce légèreté et s’amusant à contextualiser ses chansons avec juste assez de mots pour nous charmer, la blondinette chanteuse s’est également permis quelques chansons seule au micro. Dénuée du rempart protecteur qu’est son piano, elle n’a pas hésité à montrer toute la force et la vulnérabilité qu’un tel acte demande, et ce, pour notre plus grand plaisir. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Qu’elle nous raconte ses maladresses amoureuses, ses escapades imaginaires, ses nuits dans l’Ouest canadien, ses envolées déambulatoires dans les quartiers de la métropole, ses plans machiavéliquement romantiques, sa nostalgie de l’âme et du cœur, ou qu’elle attache les ficelles de mémoire de sa grand-mère, Ingrid St-Pierre nous donne l’impression de faire l’amour à chacune de ses chansons, tant elle est connectée avec ses paroles et l’univers qui l’entoure. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Pendant que les non-initiés découvrent ses histoires avec un sourire en coin, une larme à l’œil ou un éclat de rire au fond du ventre, les habitués continuent de se délecter du talent de l’auteure-compositrice-interprète en goûtant aux saveurs insoupçonnées de ses mots et de ses mélodies. </span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">En poursuivant au cours des prochains mois une tournée qui la mènera partout au Québec et ailleurs en France, Ingrid St-Pierre nous fait un peu l’effet d’une nouvelle amoureuse : si une partie de nous voudrait crier au monde qu’elle est l’une des plus belles choses qui soient arrivées à la musique québécoise depuis longtemps, une petite voix fredonne au creux de notre oreille qu’il serait bon de la garder pour nous encore un petit moment, afin de profiter d’une intimité magnifiée pour un semblant d’éternité.</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
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<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Dates de sa tournée : </span><span style="color: #0c343d;">http://www.ingridstpierre.com/Default.asp?p=5<br />********************************************************<br /><a href="http://sagegamin.blogspot.ca/2011/12/la-rentree-montrealaise-dingrid-st.html">La rentrée montréalaise (2011) d'Ingrid St-Pierre dépasse toutes les espérances</a></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://sagegamin.blogspot.ca/2011/10/ingrid-st-pierre-la-voix-dange-dune.html">Ingrid St-Pierre : la voix d'ange d'une petite luciole sur un high</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://sagegamin.blogspot.ca/2011/11/ficelles-une-chanson-sur-les-fils-de-la.html">Ficelles : une chanson sur les fils de la mémoire qui s'étiole</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-65790665650600270432013-02-01T06:04:00.002-08:002013-02-01T06:04:54.096-08:00Critique de « 2 : 14 » à la Maison Théâtre : d’une beauté à couper le souffle !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQsiw6bxIWczl_EAq3NuXV_iv8yGuZCA2omPx0WE7hopwVdTU-Q63hDa4L1a820dvC1lQGhUv-J-kkW8Ug1UqG42JlbKYfJ52IYa5Vqq5ZzprNgv-HoSD4CakaQ-nvDv2AeRygPr21-GI/s1600/12-2h14-03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQsiw6bxIWczl_EAq3NuXV_iv8yGuZCA2omPx0WE7hopwVdTU-Q63hDa4L1a820dvC1lQGhUv-J-kkW8Ug1UqG42JlbKYfJ52IYa5Vqq5ZzprNgv-HoSD4CakaQ-nvDv2AeRygPr21-GI/s640/12-2h14-03.jpg" width="640" /></a></div>
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<span style="color: #0c343d;"><b>Si vous pensiez lever le nez sur la pièce « 2 : 14 » parce qu’elle est classée parmi les œuvres pour adolescents, sachez que vous faites une grave erreur. La pièce écrite par David Paquet fera vibrer chaque recoin de votre cœur en créant une forme de dépendance à tant de splendeur. </b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Quelque soixante minutes suffisent à l’équipe de « 2 : 14 » pour nous faire découvrir Katrina, François, Berthier, Denis et Jade, dont les destins s’entrecroisent et s’entrechoquent sous nos yeux. Si l’un se perd dans la drogue et dans l’amour inavouable, si l’autre se fond dans la noirceur des aveugles pour attirer les regards féminins, si l’une décide de se faire tatouer la noirceur du monde en espérant passer inaperçue, qu’une autre est prête à avaler la chose la plus immonde afin de maigrir et de faire disparaître les insultes qui alourdissent son cœur, et qu’un dernier n’arrive plus à goûter à la vie, tant il est obnubilé par le poids de sa fatigue, les cinq personnages ont tous une chose en commun : ils se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment à 2 h 14. À ce quintette s’ajoute une femme hirondelle : le genre de maman qui s’assure de construire un nid solide pour ses enfants, branche par branche, avec minutie et attention. Une maman hirondelle qui n’arrive pas à comprendre comment son nid a pu se briser en entraînant la destruction de plusieurs autres…</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
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<span style="color: #0c343d;">Déjà récipiendaire du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada en théâtre francophone pour sa pièce Porc-épic en 2010, David Paquet livre ici un texte fort et vulnérable, délirant et sensible, brutalement réaliste et magnifiquement métaphorique. Jamais le dramaturge ne prend le jeune public pour des idiots, préférant opter pour un langage vrai, ni trop gentil, ni trop cru, qui nous révèle la beauté et l’extrême fragilité de l’être humain et de la jeunesse. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La mise en scène de Claude Poissant est ici synonyme de simplicité et d’inventivité, de mouvements et de rythmes. Utilisant à merveille la vitalité de ses interprètes, Poissant arrive à nous transporter d’une bribe d’histoire à l’autre avec une adresse et une légèreté qui sont belles à voir. Sa direction d’acteur est aussi solide que fluide. Chacun des interprètes de « 2 : 14 » livre une prestation sentie, nuancée, énergique, drôle, touchante et franchement divertissante. Les personnages sont à ce point séduisants qu’on s'attache à eux comme s’ils étaient nos amis ou nos propres enfants, rendant l’événement qui se produit à « 2 h 14 » d’autant plus difficile à accepter.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La magie entre le texte, l’équipe de création et la distribution opère au point de nous donner envie d’assister à chacune des représentations qui suivent. Il s’agit ici de grand, grand théâtre. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Maison Théâtre</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">30 janvier au 9 février 2013</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-72136183153776247842013-01-20T16:53:00.001-08:002013-01-20T16:53:26.485-08:00« Le Roi se meurt » au TNM : un classique terni et magnifié (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhm-_hZoWTziVZgB-9t6qafArbvo0TeuarjStkRAEArUzEJrDT5EDnSEhIsFLXWx3k7qzws83nQlPfquSxh_x0P4_TOCT29RIGlg9WEK0RvSfTBs4cEDr6FepxIFBk9NEicrUa2AVjcSNQ/s1600/tnm+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhm-_hZoWTziVZgB-9t6qafArbvo0TeuarjStkRAEArUzEJrDT5EDnSEhIsFLXWx3k7qzws83nQlPfquSxh_x0P4_TOCT29RIGlg9WEK0RvSfTBs4cEDr6FepxIFBk9NEicrUa2AVjcSNQ/s640/tnm+2.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>C’est avec une série d’impressions partagées que les spectateurs risquent de quitter le Théâtre du Nouveau Monde, après avoir assisté à la représentation du Roi se meurt, d’Eugène Ionesco. Dirigée par Frédéric Dubois et reposant en partie sur les épaules de Benoit McGinnis, la production nous éblouit autant qu’elle nous laisse indifférents.</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Quelques minutes après l’ouverture de la pièce, le roi Béranger apprend que sa vie tire à sa fin. Repoussant cette idée avec l’énergie du désespoir et n’ayant visiblement jamais envisagé quitter le monde des vivants, le monarque voit ses forces l’abandonner au fur et à mesure que la pièce avance dans le temps. Critiquant les gouvernements qui sévissent depuis la nuit des temps, l’œuvre d’Ionesco met en scène un roi qui a laissé son royaume dépérir, occupé qu’il était à s’étourdir avec les petits plaisirs de la vie. Le texte laisse également place à une fascinante réflexion sur la mort, inévitable et imprévisible, que l’humain craint et repousse le plus longtemps possible, à défaut de s’y préparer, de l’imaginer et de l’accepter. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Utilisant les moindres recoins de la salle du TNM en demandant à ses acteurs de lancer certaines de leurs répliques au balcon, dans les allées ou depuis l’arrière-scène, Dubois apporte quelque chose de jouissif au spectacle. L’équipe de création a également eu la brillante idée d’installer sur scène un immense miroir qui plonge les spectateurs au cœur de l’histoire et du propos. Notons également l’originalité et la modernité des costumes imaginés par Linda Brunelle, et plus particulièrement ceux des reines Marie et Marguerite, qui ajoutent à l’éclat de ses interprètes, Violette Chauveau et Isabelle Vincent. Fidèles à leurs habitudes, leurs acolytes Émilien Néron, Patrice Dubois et Kathleen Fortin sont brillants, drôles, colorés et très solides.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvgBUeRNnotJkQ9KwWrdjDnVw1Cs5TRS-D1B0md3jZFUybvGAj3ZJEcbDg6ezRZrr9SJYT9yc3Tm9wg0ZKAhEM0L9AJK2RGew4M_eXqV3QAEiWFSJghWo-84FDCiNYpyvOIrzBvw8Yn1k/s1600/tnm.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvgBUeRNnotJkQ9KwWrdjDnVw1Cs5TRS-D1B0md3jZFUybvGAj3ZJEcbDg6ezRZrr9SJYT9yc3Tm9wg0ZKAhEM0L9AJK2RGew4M_eXqV3QAEiWFSJghWo-84FDCiNYpyvOIrzBvw8Yn1k/s640/tnm.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Étonnamment, la présence de Benoit McGinnis en Béranger ne convainc pas comme on l’aurait cru. L’idée de lui confier le rôle habituellement joué par un acteur âgé entre 60 et 80 ans avait quelque chose de particulièrement intéressant : se faire annoncer dans la trentaine que l’on va mourir incessamment offre une richesse dramatique incontestable. Malheureusement, même si McGinnis s’efforce de jouer les étapes de décomposition de son personnage avec brio, quelque chose cloche dans son discours. Jamais le texte d’Ionesco ne précise l’âge avancé du roi Béranger, mais on sent dans les mots du souverain un vécu que ne peut avoir un homme de 34 ans, peu importe le talent de son interprète. Les modulations vocales et la profondeur du regard d'un vieillard n'ayant pas grand choses en commun avec ceux d'un homme dans la fleur de l'âge. Même si ces éléments peuvent sembler secondaires, ils ont un véritable impact sur la réception des spectateurs.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">La façon dont Frédéric Dubois a dirigé ses acteurs et l’ensemble du projet laisse également un sentiment de grande distance avec ce qui se trame sur scène. Malgré la présence de passages d’une splendeur ahurissante dans le texte d’Ionesco, on ne peut faire autrement que d’observer le tout avec une certaine indifférence, un peu comme si on ne croyait pas au désarroi dans lequel baignent les personnages. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Bien qu’imparfaite, la proposition du TNM a tout de même le mérite de sortir des sentiers battus. Rien que pour cette raison (et parce que la finale est d’une beauté incandescente), elle vaut le détour. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">TNM - 15 janvier au 9 février</span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">http://www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Le-roi-se-meurt/Le-roi-se-meurt.html</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">*Crédit photo : Yves Renaud</span></div>
Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-6754223902067465712013-01-16T06:55:00.002-08:002013-01-16T14:07:16.023-08:00 « Les trois exils de Christian E. » : tout simplement irrésistible (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3-9TlZhsyCL3kEnqas4KrI5as6eSdTrEejlFb8zRwdvqKSkBcmiqyMjYzsBytykr9_2LpOue_94kXYKeYfgjNapytBL3EL6onvyNhaklc-wsyCo1ARgmw0hXIy6BrmRl6LEsDhyLwzsw/s1600/les-trois-exils-de-christian-e-614x251.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="259" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3-9TlZhsyCL3kEnqas4KrI5as6eSdTrEejlFb8zRwdvqKSkBcmiqyMjYzsBytykr9_2LpOue_94kXYKeYfgjNapytBL3EL6onvyNhaklc-wsyCo1ARgmw0hXIy6BrmRl6LEsDhyLwzsw/s640/les-trois-exils-de-christian-e-614x251.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><b>« Les trois exils de Christian E. » est définitivement le genre de pièce qui mérite que vous sortiez de votre salon et que vous appeliez votre meilleur ami, votre cousine et votre grand-mère pour leur permettre d’aller au Théâtre d’Aujourd’hui, un soir d’ici au 2 février, afin de succomber au charme magnétique de Christian Essiambre et de son histoire merveilleusement drôle, touchante, personnelle et franchement éclatée. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Pendant 80 minutes qui filent comme l’éclair, Christian Essiambre utilise les mots de l’auteur Philippe Soldevila pour nous raconter sa propre histoire, celle d’un comédien originaire de McKendrick, au nord du Nouveau-Brunswick, qui laisse derrière lui son Acadie chérie pour aller « faire le clown » à Montréal. Véritable feu roulant d’anecdotes, la pièce nous plonge dans une succession d’exils, de remises en question et de blues du passé : à l’époque où lui, ses trois cousins nés la même semaine, sa famille et les habitants de son village étaient occupés à écrire la plus grande histoire du monde.</span><br />
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVEFo6p434a7N3rfk11J9T2OndZSialRn0HBylkDTe4O5eB8rhqTnF7fEVXTVQMw5-vvTjKxMWuqVd6toNBgaZNlF6MBZof1o_TUFNZwjwP294bAbHUitJ4IsgGqdB29riDR9o5ebuSBw/s1600/christianE-184.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVEFo6p434a7N3rfk11J9T2OndZSialRn0HBylkDTe4O5eB8rhqTnF7fEVXTVQMw5-vvTjKxMWuqVd6toNBgaZNlF6MBZof1o_TUFNZwjwP294bAbHUitJ4IsgGqdB29riDR9o5ebuSBw/s400/christianE-184.jpg" width="400" /></a></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Seul sur scène, Essiambre personnifie tour à tour sa mère, son père, ses cousins, sa copine qui étudie en médecine, son partenaire de jeux vidéo avec qui il perd la majeure partie de son temps, la prof de diction qu’il rencontre pour apprendre à parler québécois, les habitants des différentes régions de la belle province qui visitent l’Île-aux-Puces de la Sagouine et quantité d’autres personnages avec un talent incommensurable pour développer l’accent et le non-verbal de tout un chacun. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Misant sur un jeu extrêmement physique, dirigé avec une minutie fascinante par Soldevila lui-même, réussissant à nous faire éclater de rire, nous surprendre, nous émouvoir et nous faire réfléchir, en nous gardant au creux de sa main du début à la fin, l’Acadien fait preuve d’un talent fou !</span><br />
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjH6qXsSce0CNdI7ucvGDgGeWToDYojpGHh_PFfvts8LQVXnq3TaiHE2aGXton8WHpXPuboctAivy5bdkQ73YuFoztwc5atYTSrs977x8EP5_c1WcCcOzs1Z9B3n4zDohHIfL7egL5RVIs/s1600/christianE-144.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjH6qXsSce0CNdI7ucvGDgGeWToDYojpGHh_PFfvts8LQVXnq3TaiHE2aGXton8WHpXPuboctAivy5bdkQ73YuFoztwc5atYTSrs977x8EP5_c1WcCcOzs1Z9B3n4zDohHIfL7egL5RVIs/s400/christianE-144.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">Demandant aux spectateurs toute leur attention, le texte des « Trois exils de Christian E. » permet à n’importe qui de se réconcilier avec la vie ou de s’inspirer d’un jeune homme qui a tout fait pour retomber en amour avec la sienne. Agissant tel un petit électrochoc sur quiconque a quitté sa terre natale, la pièce du tandem Essiambre-Soldevila vient réveiller un savoureux cocktail de souvenirs et de rêves d’enfance.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: #0c343d;">À voir absolument. </span></div>
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<span style="color: #0c343d;">Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</span><br />
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<span style="color: #0c343d;">Théâtre d’Aujourd’hui</span><br />
<span style="color: #0c343d;">15 janvier au 2 février 2013</span><br />
<span style="color: #0c343d;">http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/troisexils </span><br />
<span style="color: #0c343d;"><br /></span>
<span style="color: #0c343d;">*Crédits photo : Nicola-Frank Vachon</span>Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-71222584205302586572012-12-14T13:22:00.000-08:002012-12-15T06:39:58.355-08:00Le Père Noël est une ordure : délirant coup d’envoi du temps des Fêtes (CRITIQUE)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAg833yUhg5AhlqDGwN5Ob2mq8PjxG1_jMuwGLck-dI3pPhq4WC8YGJ_bCscmcJur5ppdrocj8lPGzL0w7qD9yZ4txaZE84-mY9Re1dInklKiVJZUM4Mo4ZR6VNZ5Itk_CPxvgVjQuTC8/s1600/Noel.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAg833yUhg5AhlqDGwN5Ob2mq8PjxG1_jMuwGLck-dI3pPhq4WC8YGJ_bCscmcJur5ppdrocj8lPGzL0w7qD9yZ4txaZE84-mY9Re1dInklKiVJZUM4Mo4ZR6VNZ5Itk_CPxvgVjQuTC8/s400/Noel.jpg" width="266" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Rares sont les œuvres ayant le pouvoir de rassembler les cyniques grincheux et les amoureux fous du temps des Fêtes sous un même toit. Non seulement la version théâtrale du Père Noël est une ordure peut-elle se targuer d’être de celles-là, mais elle fait également du Théâtre Mainline le lieu idéal pour donner le coup d’envoi à la période de festivités. </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Avant d’imposer à vos estomacs un mélange de ragoût, de tourtière, de dinde, de desserts et de boissons alcoolisées, La Compagnie suggère à vos traits fatigués de découvrir la pièce de théâtre à l’origine du film Le Père Noël est une ordure. Alors que l’œuvre du réalisateur Jean-Marie Poiré misait principalement sur l’aspect comique de l’histoire, la pièce profite d’une trame légèrement plus dramatique, sans pour autant délaisser le caractère invraisemblable des différents personnages : Pierre et Thérèse, bénévoles au centre d’appel Détresse-Amitié, Katia la travestie tourmentée, M. Preskovic l’immigrant esseulé, Josette la cousine de Thérèse enceinte jusqu’aux dents et Félix, le fiancé violent et désespérant de la future maman.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Évoluant dans un local un peu crade avec une tapisserie dépassée et des meubles dégotés sur le coin d’une rue, Pierre et Thérèse débutent leur quart de travail du 24 décembre avec l’appel d’un désespéré, l’agression verbale d’un désaxé et un échange de cadeaux franchement particuliers. Bien moins compatissants que leur activité bénévole le laisse présager, Pierre et Thérèse seront plongés dans le trou béant d’un vaudeville rocambolesque où ils subiront les frasques de Katia, Josette, Félix et M. Preskovic. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le caractère suranné du décor plonge habilement les spectateurs dans un univers où la pauvreté du cœur côtoie celle de l’esprit. L’équilibre entre la drôlerie déjantée des personnages et la détresse de leur réalité garde notre intérêt captif jusqu’à la fin. L’habileté avec laquelle le metteur en scène Benoit Ruel a orchestré le mouvement perpétuel de ses charmants névrosés offre à nos yeux un spectacle dénué de temps morts, alors que la sélection musicale résolument kitch a tout ce qu’il faut pour insuffler un élan de joie et d’allégresse à la soirée.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bien qu’il soit difficile pour les cinéphiles de ne pas faire de comparaisons avec les performances marquantes de Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Anémone, Gérard Jugnot et Marie-Anne Chazel, il est impossible de ne pas remarquer à quel point les acteurs de La Compagnie sont investis dans l’aventure. En interprétant une Thérèse timide et coincée, Gabrielle Forcier fait preuve d’un talent indéniable pour la comédie. Bien qu’elle joue avec les limites du surjeu à quelques occasions, l’actrice donne l’impression qu’elle maîtrise son personnage depuis des années. Alexandre Bergeron livre quant à lui une interprétation fragile et touchante du travesti. Sincère en toutes circonstances, l’acteur défend avec brio un rôle qui aurait pu faire basculer la pièce dans la caricature. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En contrepartie, on dénote l’accent inconstant de l’Européen de l’Est interprété par Clément Cazelais, ainsi que le manque d’uniformité des accents franchouillards de Gabriel Dagenais, Annie Darisse et Alexandre Bergeron, aux côtés de Michel-Maxime Legault et de Gabrielle Forcier, qui sont les plus crédibles de ce côté.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Notons également que l’humour très français du Père Noël est une ordure risque de ne pas plaire à tout le monde. Avec un rythme, des intonations et des références bien différentes des comédies québécoises, la pièce de théâtre fait plus souvent sourire qu’elle ne fait rire aux éclats.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
N’empêche, la production de La Compagnie est à ce point divertissante et convaincante que les amateurs de théâtre montréalais ont tout intérêt à découvrir le premier jalon de ce qui pourrait devenir une merveilleuse tradition du temps des Fêtes. Les amateurs du film culte vivront une succession de grands moments en voyant leurs personnages préférés prendre vie, alors que les non-initiés découvriront un monde qu’ils auraient aimé connaître depuis des années.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin<br />
<br />
12 au 22 décembre 2012<br />
Théâtre Mainline<br />
http://www.mainlinetheatre.ca/en/spectacles/le-pere-noel-est-une-ordure<br />
<br />
<br />Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4778232607204122590.post-3948534832090463812012-11-22T15:00:00.002-08:002012-11-22T15:07:03.825-08:00Critique de « L’obsession de la beauté » à La Licorne : le poids de l’apparence<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNq8EYAu-5JE9DXLWlmU58kDDwHprlHAqYzAw9ObPLC4tWAkq3MsTuZNPXkVbRafirvPmKWfOFw-FDzyUak62C6qesUZlTjcSMyQV8Tc11i36bKON0SSksqfnCyURM-5qYb7fjD0LzXm4/s1600/Obsession-De-La-Beaute.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNq8EYAu-5JE9DXLWlmU58kDDwHprlHAqYzAw9ObPLC4tWAkq3MsTuZNPXkVbRafirvPmKWfOFw-FDzyUak62C6qesUZlTjcSMyQV8Tc11i36bKON0SSksqfnCyURM-5qYb7fjD0LzXm4/s640/Obsession-De-La-Beaute.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>Bien que les livres de croissance personnelle fassent leurs choux gras avec des concepts voulant que la beauté soit subjective et que chaque être humain doive cultiver son jardin intérieur afin d’aimer tout ce qu’il est, la question du poids de l’apparence n’en demeure pas moins entière. C’est d’ailleurs en l’abordant de front que l’auteur américain Neil LaBute a construit une histoire coup de poing qui mérite que vous courriez au Théâtre La Licorne. </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lorsque Stéphanie apprend que son copain Greg l’a décrite en disant « qu’elle a peut-être une face ordinaire, mais qu’il ne l’échangerait pour rien au monde », elle se transforme en bâton de dynamite. La pièce s’ouvre d’ailleurs avec une engueulade mémorable où jurons, hystérie, incompréhension, maladresse, malentendu et répliques savoureuses sont au menu.</div>
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Le texte de Neil LaBute s'avère d’une étonnante justesse sur le rapport à la beauté qu’entretiennent les générations actuelles. Grâce à l'habileté de ses mots, on sent chez Stéphanie de vieux complexes se réveiller et détruire la fragile estime d’elle-même qu’elle avait construite avec le temps. Outre la question très sensible du rapport à la beauté, on comprend également que la jeune femme prête des intentions à son copain et qu’elle n’arrive pas à croire à ses explications tout à fait légitimes, alors qu’il est lui-même incapable de traduire sa pensée correctement sans faire de faux-pas. </div>
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En plus de s’attaquer à cette violente confrontation entre les deux « amoureux », Neil LaBute aborde la lourdeur de la beauté, celle d’une amie de Stéphanie, qui a la chance d’avoir un visage attirant, mais qui souffre des regards non-désirés et des vieux cons qui la suivent jusque chez elle pour noter son adresse. Pliant sous le poids de son joli minois, elle avoue souhaiter que la fille qu’elle mettra bientôt au monde naisse avec un visage ordinaire, question de lui éviter une série de commentaires désobligeants qui la font pleurer le soir venu.<br />
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Loin de s’intéresser uniquement au sort des femmes, l’auteur aborde également la façon dont les hommes gèrent le regard des autres, la fierté de sortir avec une copine canon, le besoin d’exprimer leurs élans de libido exacerbée et leur envie d’être le meilleur en tout (au lit, au sport, au travail). </div>
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Bien que la distribution de « L’obsession de la beauté » soit extrêmement solide et équilibrée, il est carrément impossible de ne pas savourer le talent d’Anne-Elisabeth Bossé : enragée, blessée, meurtrie, amère, vulnérable, follement drôle et dotée d’un sens comique indéniable, l’actrice survole la pièce avec une énergie du tonnerre. </div>
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Seule ombre au tableau : la fin prêchi-prêcha ironique et inutile où l'ex de Stéphanie nous raconte la morale de l'histoire et la teneur de son évolution.<br />
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Heureusement, le reste de la pièce est à ce point divertissante et pertinente qu'on retournerait la voir n'importe quand. </div>
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Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin</div>
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L'obsession de la beauté</div>
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La Petite Licorne - 19 novembre au 14 décembre 2012<br />
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<b>Une odeur de consécration flottait dans l’air du Théâtre du Nouveau Monde au terme de la première de « Christine, la Reine-Garçon ». Misant sur une équipe de création dont la somme de tous les talents à quelque chose de presque insensé, l’histoire de la reine de Suède répond aux attentes dangereusement élevées qui la suivent dans son sillage. </b></div>
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Christine de Suède, élevée comme un garçon, féministe avant l’heure, avide de connaissances et de traités de paix, titillée par cette expression nouvelle que l’on nomme « le libre arbitre », est de celles et de ceux qui poussent le peuple à s’éduquer et se prendre à mains. Alors que son entourage immédiat n’a d’autres ambitions que de lui trouver un roi pour l’épauler et l’engrosser, quitte à suggérer le parti d’un cousin ou d’un frère pour la marier et lui ouvrir les jambes, la reine scandinave se montre de plus en plus hostile aux enseignements de Luther. Fascinée par les théories de Descartes, interloquée par les motivations de l’humain et de l’amour, elle tentera d’apprivoiser les aléas incongrus de son cœur qui bat pour une femme, la Comtesse de Spare. </div>
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À travers les mots de Michel-Marc Bouchard, les effluves du tragique se mêlent au comique et au grinçant pour former un doux parfum de scandale. Les trahisons fusent, les vérités éclatent, les déclarations s’enflamment, les mensonges se précipitent, alors que la reine tente de survivre, de réfléchir à sa condition et de s’élever au rang de ceux qui n’appartiennent à personne. En plus de ses coups de gueule et de ses drôleries surprenamment bien incorporées au reste du drame, l’histoire de la reine garçon est enveloppée d’un romantisme à faire pâlir d’envie bien des poètes. </div>
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Nécessitant la rigueur des alexandrins, sans en avoir la structure, les rimes ou la lourdeur, les mots du réputé dramaturge sont délicieusement mis en bouche par une brochette d’acteurs sans pareil. Céline Bonnier en reine garçon, virile et vulnérable, solide et fragile, dangereusement souveraine. Magalie Lépine-Blondeau, dont la volupté et l’intensité justifient à elles seules qu’une reine tourmentée envisage tourner le dos à son peuple pour l’aimer. Éric Bruneau, parfait dans le rôle du frère arriviste, vaniteux et sans scrupule. Catherine Bégin la reine déchue, compose avec habileté un personnage étonnamment cruel et dénué d’humanité.</div>
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La mise en scène de Serge Denoncourt apporte quant à elle un souffle incontestable à l’aventure. Avec une scène pratiquement dépouillée de décor, une ambiance froide et austère où le mouvement se fait néanmoins perpétuel, des costumes sombres et rigides à des années-lumière du clinquant italo-français et une direction d’acteurs précise, riche et surprenante, on ne peut faire autrement que d’aligner cinq petites lettres qui résument si bien notre pensée : bravo.</div>
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« Christine, la Reine-Garçon » possède tous les éléments qui font du théâtre un art dont on ne peut se passer : vérité, surprise et grandeur.</div>
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TNM - 13 novembre au 8 décembre</div>
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Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin<br />
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Samuel Larochellehttp://www.blogger.com/profile/03163935327255007282noreply@blogger.com0