samedi 20 août 2011

Critique cinéma - “One Day” : l’étincelle amoureuse d’une amitié qui traverse le temps

En écrivant le scénario tiré de son propre roman avant de confier les rênes de son histoire au réalisateur Lone Sherfig, l’auteur et scénariste David Nichols propose aux amoureux de comédies romantiques un vent de fraicheur estival qui possède tout ce qu’il faut pour les charmer, les faire réfléchir et les divertir, mais sans jamais passer près de les abrutir.

Le 15 juillet 1988, la grande histoire d’amitié presque non-amoureuse de Dexter et Emma prend son envol. Après avoir passé la nuit de leur graduation ensemble, les deux jeunes diplômés entretiennent une amitié dont les cinéphiles ont un aperçu le 15 juillet de chaque année, pendant près de 20 ans. Support moral inébranlable, confiance aveugle, ambiguïté sexuelle et amoureuse plus ou moins présente pendant des années, la relation d’Emma et de Dexter devient éventuellement un exemple parfait de montagnes russes émotives qui finissent par les éloigner. Malgré la complicité qui les unit et la capacité qu’ils ont de voir le meilleur en l’un et en l’autre, les deux amis sont de parfaits opposés qui finissent par entrer en collision. Dexter est spontané, superficiel et inconscient là où Emma gagne en lucidité et perd en laisser-aller.

Bien que la trame narrative de One Day soit dotée de quelques rares longueurs, à l’image de l’existence de toutes personnes un tant soit peu normales, l’écriture de David Nichols offre quelque chose de simple et de fluide à la construction particulière de son scénario. L’évolution de son histoire à coups de 365 jours reste crédible et agréable à suivre en raison de la direction artistique de la production (costumes, coiffures, accessoires, trame musicale), de la volonté évidente de ne pas rester en superficie et du travail ingénieux de Lone Sherfig. Évitant les esbroufes visuelles qui ne servent pas son histoire, le réalisateur possède pourtant le don de créer des dizaines de passages magnifiquement beaux qui nous font voir la beauté dont sont capables Emma et Dexter.

Au-delà du travail visuel et de l’écriture de One Day, le film gagne en magie et en pertinence grâce au travail de Jim Sturgess et d’Anne Hathaway. L’acteur qu’on a découvert dans Across the Universe possède un charme incandescent et une sensibilité qui lui permettent de se glisser dans toutes les situations avec l’aura d’un acteur d’exception. Quant à Anne Hathaway (à  l’accent britannique fort crédible, au risque de manquer de clarté à quelques reprises), force est d’admettre que l’actrice est une des rares vedettes du cinéma à conserver autant de vérité dans son jeu. Hathaway accepte de ne pas toujours être belle à l’écran, elle possède un sens du timing incontestable, un talent pour l’humour et pour le drame et un abandon dans chacun de ses personnages. Un peu à l’image de celui qu’elle interprétait dans The Princess Diaries il y a de cela 10 ans, sa belle Emma évolue et gagne en beauté pendant les vingt années de son histoire avec Dexter. Touchante, juste, drôle et fort séduisante, Anne Hathaway forme avec Jim Sturgess un duo magnifique qui fait de One Day un joli petit film qu’il fait bon regarder.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin



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