Libre inspiration de la vie de l’un des plus grands chanteurs rock du Québec ou fiction largement influencée par des tendances à saveur documentaire, peu importe le côté avec lequel le film biographique sur Gerry Boulet est analysé, le public québécois a droit à une œuvre qui va le transporter.
Les premières minutes du scénario de Nathalie Petrowski laissent pourtant présager le contraire d’une œuvre toute en émotions. Se voyant dans l’obligation de résumer la jeunesse et les débuts du chanteur d’Offenbach à vitesse grand V, la scénariste évite difficilement l’impression de distance émotive qui s’en détache. Les transitions au montage, les plans de coupe à la réalisation et quelques dialogues en surface sèment le doute sur la profondeur du film au tout début.
Fort heureusement, vient un moment où toutes ces impressions finissent par disparaître. Lorsque le tandem formé par le réalisateur Alain Desrochers et Nathalie Petrowski s’attarde à la spontanéité créative d’Offenbach, le film prend son envol. C’est d’ailleurs dans le travail de création des musiques et des paroles de Gerry et de ses amis-collègues musiciens que réside la force du film. L’évolution du groupe, la transition vers le rock francophone, l’exil français pour participer à une création filmée, les aléas amoureux, familiaux et financiers de la vie de musiciens, les départs d’Offenbach, les débuts de Gerry en solo, toutes ces étapes charnières dans la vie du chanteur sont présentées à travers des moments de création improvisée et spontanée qui sont particulièrement beaux à voir aller.
N’étant encore qu’un enfant lorsque Gerry Boulet est mort en 1990, je n’ai pas connu pleinement l’effet Offenbach, ni l’influence du rockeur sur la musique québécoise. Bien que cité ici et là pendant le film (« les Stones du Québec » ; « le premier groupe québécois à faire le Forum » ; « 100 000 albums vendus », etc.), l’amplitude du phénomène m’est apparue un peu floue pendant la majeure partie du film. Un plus grand budget aurait possiblement aidé la production à présenter en images l’ampleur du succès, mais un scénario mieux tricoté aurait également pu faire ressentir encore plus aux jeunes d’aujourd’hui l’impact de Gerry et d’Offenbach.
N’empêche, grâce à une série de succès signés Gerry Boulet et Offenbach, et grâce à l’interprétation poignante de l’ensemble de la distribution – Mario St-Amant en tête – le film réussit à nous prendre aux tripes à plus d’une reprise et à nous insuffler un peu de ce qu’a pu représenter Gerry pour des milliers de Québécois il y a 20, 30 ou 40 ans.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
Les premières minutes du scénario de Nathalie Petrowski laissent pourtant présager le contraire d’une œuvre toute en émotions. Se voyant dans l’obligation de résumer la jeunesse et les débuts du chanteur d’Offenbach à vitesse grand V, la scénariste évite difficilement l’impression de distance émotive qui s’en détache. Les transitions au montage, les plans de coupe à la réalisation et quelques dialogues en surface sèment le doute sur la profondeur du film au tout début.
Fort heureusement, vient un moment où toutes ces impressions finissent par disparaître. Lorsque le tandem formé par le réalisateur Alain Desrochers et Nathalie Petrowski s’attarde à la spontanéité créative d’Offenbach, le film prend son envol. C’est d’ailleurs dans le travail de création des musiques et des paroles de Gerry et de ses amis-collègues musiciens que réside la force du film. L’évolution du groupe, la transition vers le rock francophone, l’exil français pour participer à une création filmée, les aléas amoureux, familiaux et financiers de la vie de musiciens, les départs d’Offenbach, les débuts de Gerry en solo, toutes ces étapes charnières dans la vie du chanteur sont présentées à travers des moments de création improvisée et spontanée qui sont particulièrement beaux à voir aller.
N’étant encore qu’un enfant lorsque Gerry Boulet est mort en 1990, je n’ai pas connu pleinement l’effet Offenbach, ni l’influence du rockeur sur la musique québécoise. Bien que cité ici et là pendant le film (« les Stones du Québec » ; « le premier groupe québécois à faire le Forum » ; « 100 000 albums vendus », etc.), l’amplitude du phénomène m’est apparue un peu floue pendant la majeure partie du film. Un plus grand budget aurait possiblement aidé la production à présenter en images l’ampleur du succès, mais un scénario mieux tricoté aurait également pu faire ressentir encore plus aux jeunes d’aujourd’hui l’impact de Gerry et d’Offenbach.
N’empêche, grâce à une série de succès signés Gerry Boulet et Offenbach, et grâce à l’interprétation poignante de l’ensemble de la distribution – Mario St-Amant en tête – le film réussit à nous prendre aux tripes à plus d’une reprise et à nous insuffler un peu de ce qu’a pu représenter Gerry pour des milliers de Québécois il y a 20, 30 ou 40 ans.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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