Alors que la crise sociale du conflit étudiant et de la loi spéciale divise le Québec depuis des mois, comment réagiront les spectateurs de la tournée de Star Académie en constatant que les apprentis chanteurs – ou les créateurs qui les entourent - ont choisi de prendre position dans plus d’un numéro? Huées de désapprobation, applaudissements d’admiration ou simple indifférence ?
Saupoudrée un peu partout lors de la répétition générale à laquelle j’ai assistée mercredi soir, l’opinion star académicienne se voyait sur les vêtements des invités Michel Rivard et Paul Piché, qui portaient fièrement le carré rouge, s’entendait dans la chanson « Casseroles » de Damien Robitaille, ainsi que dans l’invitation d’un académicien de profiter de l’entracte pour aller manifester pendant 15 minutes. Et ce, sans compter la chanson « Québec », des Loco Locass, qui faisait appel au patriotisme des spectateurs en demandant aux académiciens d'interpréter les patriotes avec armes en mains, quelques instants avant de les transformer en bâtons de hockey. Même si plusieurs personnes risquent de s'offusquer de la présence de positions engagées (l’amie qui m’accompagnait bouillait chaque fois qu'une opinion contraire à la sienne était exprimée), avouons qu'il n’est pas nouveau de voir le milieu artistique prendre parole.
Ceci étant dit, comment les 14 académiciens s’approprient-ils le Centre Bell cette année ? Si les éditions précédentes nous avaient habitués à d’impressionnantes mises en scène servant à combler l’inexpérience et le talent inégal de certains chanteurs, notons que le savoir-faire de la cohorte 2012 nous donne l’impression que la plupart des bébelles scéniques sont superflues : crachats de feu, canons de fumée avec lesquels s’amusent les chanteurs, éclairages qui manquent de nuances, énormes écrans qui semblent écraser la scène, etc.
Après avoir ouvert le spectacle avec de magnifiques lumières qui recréent le titre de la chanson-thème, « Toi + Moi », en aveuglant la moitié des spectateurs du parterre, les académiciens y vont de plusieurs grands moments. Un medley de chansons interprétées par le gagnant de l’édition 2012, Jean-Marc, avec l’écorchure dans la voix, le groove et le naturel qui lui ont permis de séduire des milliers de Québécois. Une énorme décharge d’émotions, une fois de plus signée Mélissa, qui interprète « Le cœur est un oiseau », de Richard Desjardins, en vibrant autant que lors de son évaluation devant professeurs, cet hiver. Les trop rares apparitions d’Andrée-Anne Leclerc, diminuée par des problèmes de santé qui la rendront moins présente lors des premiers spectacles de la tournée, qui nous a offert deux grands moments vocaux, sans l’esbroufe qui a souvent nui à son talent naturel lors de l’émission.
Aussi, mentionnons Simon qui démontre à quel point son élimination hâtive était une erreur, tant par l’incroyable façon qu’il a d’habiter la scène, que par la voix qu’il garde juste et solide en sautant partout. Sophie qui utilise toute sa vérité, sa simplicité et son intensité pour rappeler à tous les raisons qui ont fait d’elle la finaliste féminine cette année. Sa force brute se faisait d'ailleurs sentir en interprétant sa puissante composition « Sarah sans sourire » à la guitare, aux côtés de Joannie, François et Andréanne A. Malette, ou en chantant « I won’t give up on you », de Jason Mraz, en duo avec Jean-Marc.
N’oublions pas le talent démontré par Olivier pour chanter en interagissant naturellement avec le public, l’intéressant mélange de chansons (« smash-up ») réalisé avec « I lost my baby » de Jean Leloup et « Rolling the deep » d’Adele, l’énergie folle insufflée par Bryan et Andréanne A. Malette, qui se déhanchaient avec fougue sur « Alors on danse », les superbes harmonies vocales du groupe sur « Happy Ending » de Mika et « I will always love you », avec leur professeur Gregory Charles au piano, ainsi que le moment coquin de la soirée, lorsque Simon et Olivier dansent sous la pluie, avant de déchirer leurs chemises, pour le plus grand plaisir de leurs admiratrices et admirateurs.
En contrepartie, impossible de ne pas noter la faiblesse d’une Sarah-May, qui ressent toujours aussi peu ses chansons en faussant « Un petit grain de sable », haut perchée sur une lune suspendue dans les airs. Même chose pour la crédibilité d’un Jason qui s'approprie – avec passion, admettons-le – une chanson de Metallica avec Jean-Marc, ou celle de François qui s’accroche à une quantité incroyable de tics vocaux en finissant ses phrases, au lieu de faire confiance à sa voix qu’il est tout à fait capable de maitriser.
Parlons également du manque d’aisance de la plupart des académiciens lors des transitions parlées entre les chansons, ainsi que de la maladresse incroyable de la styliste qui n’arrive pas à habiller la plupart de ses chanteuses. Si tous les garçons et certaines des filles (Sarah-May, Andrée-Anne et Andréanne) s’en tirent bien du début à la fin, Mélissa, Carole-Anne, Sophie et Joannie risquent de vouloir rayer leurs tenues de spectacle de leur mémoire à la fin de la tournée, question d’éviter quelques cauchemars.
Reproduisant efficacement les meilleurs moments de la saison télé, en y ajoutant quelques belles trouvailles, la tournée de Star Académie réjouira tous ceux qui attendent de voir les académiciens près de chez eux. Reste à voir si le flafla de la mise en scène et l’opinion politique véhiculée par moments les refroidiront ou les laisseront indifférents.
Saupoudrée un peu partout lors de la répétition générale à laquelle j’ai assistée mercredi soir, l’opinion star académicienne se voyait sur les vêtements des invités Michel Rivard et Paul Piché, qui portaient fièrement le carré rouge, s’entendait dans la chanson « Casseroles » de Damien Robitaille, ainsi que dans l’invitation d’un académicien de profiter de l’entracte pour aller manifester pendant 15 minutes. Et ce, sans compter la chanson « Québec », des Loco Locass, qui faisait appel au patriotisme des spectateurs en demandant aux académiciens d'interpréter les patriotes avec armes en mains, quelques instants avant de les transformer en bâtons de hockey. Même si plusieurs personnes risquent de s'offusquer de la présence de positions engagées (l’amie qui m’accompagnait bouillait chaque fois qu'une opinion contraire à la sienne était exprimée), avouons qu'il n’est pas nouveau de voir le milieu artistique prendre parole.
Ceci étant dit, comment les 14 académiciens s’approprient-ils le Centre Bell cette année ? Si les éditions précédentes nous avaient habitués à d’impressionnantes mises en scène servant à combler l’inexpérience et le talent inégal de certains chanteurs, notons que le savoir-faire de la cohorte 2012 nous donne l’impression que la plupart des bébelles scéniques sont superflues : crachats de feu, canons de fumée avec lesquels s’amusent les chanteurs, éclairages qui manquent de nuances, énormes écrans qui semblent écraser la scène, etc.
Après avoir ouvert le spectacle avec de magnifiques lumières qui recréent le titre de la chanson-thème, « Toi + Moi », en aveuglant la moitié des spectateurs du parterre, les académiciens y vont de plusieurs grands moments. Un medley de chansons interprétées par le gagnant de l’édition 2012, Jean-Marc, avec l’écorchure dans la voix, le groove et le naturel qui lui ont permis de séduire des milliers de Québécois. Une énorme décharge d’émotions, une fois de plus signée Mélissa, qui interprète « Le cœur est un oiseau », de Richard Desjardins, en vibrant autant que lors de son évaluation devant professeurs, cet hiver. Les trop rares apparitions d’Andrée-Anne Leclerc, diminuée par des problèmes de santé qui la rendront moins présente lors des premiers spectacles de la tournée, qui nous a offert deux grands moments vocaux, sans l’esbroufe qui a souvent nui à son talent naturel lors de l’émission.
Aussi, mentionnons Simon qui démontre à quel point son élimination hâtive était une erreur, tant par l’incroyable façon qu’il a d’habiter la scène, que par la voix qu’il garde juste et solide en sautant partout. Sophie qui utilise toute sa vérité, sa simplicité et son intensité pour rappeler à tous les raisons qui ont fait d’elle la finaliste féminine cette année. Sa force brute se faisait d'ailleurs sentir en interprétant sa puissante composition « Sarah sans sourire » à la guitare, aux côtés de Joannie, François et Andréanne A. Malette, ou en chantant « I won’t give up on you », de Jason Mraz, en duo avec Jean-Marc.
N’oublions pas le talent démontré par Olivier pour chanter en interagissant naturellement avec le public, l’intéressant mélange de chansons (« smash-up ») réalisé avec « I lost my baby » de Jean Leloup et « Rolling the deep » d’Adele, l’énergie folle insufflée par Bryan et Andréanne A. Malette, qui se déhanchaient avec fougue sur « Alors on danse », les superbes harmonies vocales du groupe sur « Happy Ending » de Mika et « I will always love you », avec leur professeur Gregory Charles au piano, ainsi que le moment coquin de la soirée, lorsque Simon et Olivier dansent sous la pluie, avant de déchirer leurs chemises, pour le plus grand plaisir de leurs admiratrices et admirateurs.
En contrepartie, impossible de ne pas noter la faiblesse d’une Sarah-May, qui ressent toujours aussi peu ses chansons en faussant « Un petit grain de sable », haut perchée sur une lune suspendue dans les airs. Même chose pour la crédibilité d’un Jason qui s'approprie – avec passion, admettons-le – une chanson de Metallica avec Jean-Marc, ou celle de François qui s’accroche à une quantité incroyable de tics vocaux en finissant ses phrases, au lieu de faire confiance à sa voix qu’il est tout à fait capable de maitriser.
Parlons également du manque d’aisance de la plupart des académiciens lors des transitions parlées entre les chansons, ainsi que de la maladresse incroyable de la styliste qui n’arrive pas à habiller la plupart de ses chanteuses. Si tous les garçons et certaines des filles (Sarah-May, Andrée-Anne et Andréanne) s’en tirent bien du début à la fin, Mélissa, Carole-Anne, Sophie et Joannie risquent de vouloir rayer leurs tenues de spectacle de leur mémoire à la fin de la tournée, question d’éviter quelques cauchemars.
Reproduisant efficacement les meilleurs moments de la saison télé, en y ajoutant quelques belles trouvailles, la tournée de Star Académie réjouira tous ceux qui attendent de voir les académiciens près de chez eux. Reste à voir si le flafla de la mise en scène et l’opinion politique véhiculée par moments les refroidiront ou les laisseront indifférents.
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