Jusqu’au 19 mai prochain, le Théâtre Prospero a l’honneur de profiter du grand talent de l’actrice Andrée Lachapelle dans « L’Éclipse », une œuvre écrite par Joyce Carol Oates et mise en scène par Carmen Jolin.
Si vous arrivez à faire abstraction des décors ordinaires et des costumes ridicules, l’Éclipse risque de vous captiver pendant une bonne partie de la représentation. D’un côté, il y a Muriel, une enseignante retraitée qui refuse de se faire appeler « maman » et qui s’imagine être la victime d’espionnage et de complots. De l’autre, il y a Stephanie, sa fille, qui fait partie d’un groupe politique féministe espérant offrir une troisième voix sérieuse au peuple américain lors des prochaines élections. La pièce de théâtre s’ouvre sur les deux femmes rentrant de l’épicerie, après que la mère ait fait un petit scandale afin de « détourner l’attention des caméras ». Pendant le premier tiers de la pièce, le texte est souvent cliché et maladroit, mais on s’attache à ce tandem mère et fille qui s’aiment sans être capables de se le dire.
L’habile confrontation entre les visions du féminisme d’une trentenaire politiquement impliquée et d’une femme ayant vécu les premiers balbutiements du mouvement s’avère particulièrement fascinante. Cependant, la présence du délire grandissant et de la perte d’autonomie graduelle d’une personne âgée, ainsi que du désir de Stephanie de retrouver son père évanoui dans la nature, nous démontre que l’auteure a voulu en faire trop. Heureusement, le jeu des actrices arrive à garder notre attention.
Principalement occupée sur les scènes de Québec depuis le début de sa carrière, Ansie St-Martin foule les planches montréalaises pour la quatrième fois avec panache et assurance. Sa voix grave et rauque, sa force vulnérable et son intensité lui permettent de tenir tête à la grande actrice qui lui offre la réplique. Quand Andrée Lachapelle ouvre la bouche, on écoute, on regarde, on se laisse émouvoir, surprendre et attendrir. Il y a quelque chose dans l’œil de cette femme qui vient nous chercher sans effort. Une impression que toutes ses années de métier lui permettent de jouer avec ses émotions comme une virtuose de la musique le fait avec son instrument.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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Si vous arrivez à faire abstraction des décors ordinaires et des costumes ridicules, l’Éclipse risque de vous captiver pendant une bonne partie de la représentation. D’un côté, il y a Muriel, une enseignante retraitée qui refuse de se faire appeler « maman » et qui s’imagine être la victime d’espionnage et de complots. De l’autre, il y a Stephanie, sa fille, qui fait partie d’un groupe politique féministe espérant offrir une troisième voix sérieuse au peuple américain lors des prochaines élections. La pièce de théâtre s’ouvre sur les deux femmes rentrant de l’épicerie, après que la mère ait fait un petit scandale afin de « détourner l’attention des caméras ». Pendant le premier tiers de la pièce, le texte est souvent cliché et maladroit, mais on s’attache à ce tandem mère et fille qui s’aiment sans être capables de se le dire.
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