En 1991, lorsque Disney a produit le film d’animation La Belle et la Bête, mes six ans faisaient de moi le public cible parfait. Quelque 21 ans plus tard, avec une capacité d’émerveillement tout aussi grande qu’à l’époque, je me suis présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts en me disant que le spectacle allait me charmer en un instant et que j’allais sortir de là combler. Ironiquement, j’avais tout faux : la comédie musicale The Beauty and the Beast n’offre rien de comparable à la magie qui opère dans le film de mon enfance.
Lorsque des chansons légendaires telles que « Belle », « Gaston », « Be Our Guest » (« C’est la Fête ») ou « The Beauty and the Beast » résonnent à nos oreilles, on ne peut faire autrement que de sourire, de sentir notre cœur s’emporter et de s’avancer sur notre siège pour être certain de ne rien manquer. Malheureusement pour notre candide nostalgie, les défauts du spectacle sont si nombreux qu’ils réussissent à gâcher pratiquement tout notre plaisir.
Dès les premiers instants, il se dégage de la Belle et la Bête une impression de rigidité dénuée d’émotions. Les acteurs-chanteurs-danseurs sont plaqués dans leur interprétation. Les déplacements sont tous trop placés. Les scènes de batailles où l’on ajoute des bruits de collision sont ridicules. Et on peine à s’attacher aux personnages autrement qu’en se réfugiant dans nos souvenirs.
Comme si tout cela n’était pas assez, l’acteur interprétant la Bête n’arrive pas à imposer la terreur. En plus d’être trop petit, Carter Lynch (une doublure, en ce soir de première) n’a pas l’étoffe d’un maître de château au tempérament bouillant. L’espèce de cache-sexe avec des paillettes que la designer, Ann Hould-Ward, a eu l’idée d’installer sur son costume réussit d’ailleurs à détruire le peu de crédibilité qu’il insufflait à son rôle.
En plus de nous apparaitre franchement limitée en termes de possibilités scénographiques, la production musicale de la Belle et la Bête a eu la mauvaise idée d’ajouter à l’ensemble des tranches d’histoires d’une fausse profondeur et des chansons qui n’arrivent pas à la cheville de celles qui ont fait la renommée du film de Disney.
Plusieurs sections du décor sont magnifiques, l’interprète de Belle, Emily Behny, possède une voix sublime, les créateurs du spectacle ont usé d’ingéniosité pour inventer une version scénique du petit garçon transformé en tasse, mais après une première partie qui s’éternise pendant 90 minutes, on s’en veut presque de ne pas avoir quitté la salle comme plusieurs l’ont fait à l’entracte, au lieu de subir une deuxième partie accélérée maladroitement jusqu’à la fin.
En bout de ligne, on retient quelques bons passages, une déception monstre et une envie irrépressible de revoir le film de Disney.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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-DANSE : "Alvin Ailey American Dance Theater" : ce que l'Afrique et l'Amérique ont fait de plus beau
Lorsque des chansons légendaires telles que « Belle », « Gaston », « Be Our Guest » (« C’est la Fête ») ou « The Beauty and the Beast » résonnent à nos oreilles, on ne peut faire autrement que de sourire, de sentir notre cœur s’emporter et de s’avancer sur notre siège pour être certain de ne rien manquer. Malheureusement pour notre candide nostalgie, les défauts du spectacle sont si nombreux qu’ils réussissent à gâcher pratiquement tout notre plaisir.
Dès les premiers instants, il se dégage de la Belle et la Bête une impression de rigidité dénuée d’émotions. Les acteurs-chanteurs-danseurs sont plaqués dans leur interprétation. Les déplacements sont tous trop placés. Les scènes de batailles où l’on ajoute des bruits de collision sont ridicules. Et on peine à s’attacher aux personnages autrement qu’en se réfugiant dans nos souvenirs.
Comme si tout cela n’était pas assez, l’acteur interprétant la Bête n’arrive pas à imposer la terreur. En plus d’être trop petit, Carter Lynch (une doublure, en ce soir de première) n’a pas l’étoffe d’un maître de château au tempérament bouillant. L’espèce de cache-sexe avec des paillettes que la designer, Ann Hould-Ward, a eu l’idée d’installer sur son costume réussit d’ailleurs à détruire le peu de crédibilité qu’il insufflait à son rôle.
En plus de nous apparaitre franchement limitée en termes de possibilités scénographiques, la production musicale de la Belle et la Bête a eu la mauvaise idée d’ajouter à l’ensemble des tranches d’histoires d’une fausse profondeur et des chansons qui n’arrivent pas à la cheville de celles qui ont fait la renommée du film de Disney.
Plusieurs sections du décor sont magnifiques, l’interprète de Belle, Emily Behny, possède une voix sublime, les créateurs du spectacle ont usé d’ingéniosité pour inventer une version scénique du petit garçon transformé en tasse, mais après une première partie qui s’éternise pendant 90 minutes, on s’en veut presque de ne pas avoir quitté la salle comme plusieurs l’ont fait à l’entracte, au lieu de subir une deuxième partie accélérée maladroitement jusqu’à la fin.
En bout de ligne, on retient quelques bons passages, une déception monstre et une envie irrépressible de revoir le film de Disney.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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