Pour leur 16e édition, les Contes urbains réunissent les héros d’enfance de plusieurs Québécois en invitant quelques-uns des interprètes de la Souris Verte, de Félix et Ciboulette, de la Ribouldingue, de Fanfan et Dédé, des Zigottos et de Passe-Partout à nous livrer 3 superbes contes et 3 autres franchement décevants.
Précédant la prise de parole de Marcel Sabourin, Marie Eykel, André Richard, Anne Casabonne, Louisette Dussault et Jean-François Gaudet, deux musiciens ouvrent la soirée avec un pot-pourri des thèmes musicaux des émissions de notre enfance, avant de nous servir des intermèdes de quelques-uns des plus grands succès du temps des Fêtes avec une touche toute personnelle. Un petit délice.
Débutant la soirée avec un conte partiellement improvisé, Marcel Sabourin se permet d'affirmer à plus d’une reprise que « ça ne vous intéresse probablement pas… » aux spectateurs, question d’installer un faux-semblant d’interaction avec eux. Malheureusement pour le début de cette veillée qui dure plus de deux heures, le conte de l’ancien Professeur Mandibule ne nous intéresse effectivement pas. Arrivent alors les mots de la prolifique et talentueuse Chrystine Brouillet qui nous offre une histoire de tromperie proprette interprétée sagement par Marie Eykel, alias Passe-Partout.
Alors que Sabourin et Eykel sèment le début d’une impression dans notre tête, le troisième conte livré par André Richard confirme le tout : les trois acteurs sont généralement justes, mais leur rythme, leur sens du timing et leur débit appartiennent à une autre génération. Non pas que la génération du vidéoclip dont je suis issu ait un besoin d’effervescence insatiable, mais l’art de raconter qui est le leur n’arrive jamais à me toucher. Qui plus est, les 3 premiers textes effleurent à peine la thématique des festivités de Noël si chère aux Contes urbains depuis ses débuts.
Heureusement pour nous, Anne Casabonne sauve la première partie de la soirée grâce à l'histoire écrite par Michel-Marc Bouchard. Relevant le pari de nous faire oublier son personnage de Claude Milonga (La Galère) en utilisant les mêmes qualités d’actrice qui lui permettent de marquer l’imaginaire à chacune de ses apparitions, Casabonne nous raconte une histoire de tuerie banlieusarde un jour de Boxing Day avec fougue, émotions et un talent inouï pour nous faire boire ses paroles.
Après une courte pause, les Contes urbains reviennent en force avec une Louisette Dussault pétillante, enflammée, libérée et touchante, qui nous raconte une histoire de femmes, une histoire de jumelles, une histoire comme il s'en fait peu. Notre bonheur continue de s’accroitre.
Se pointe alors la cerise sur le sundae, le point d’orgue, le conte parmi les contes, celui de Fabien Cloutier, rendu avec panache et simplicité par Jean-François Gaudet. Audace, humour désopilant, des rires à la pelletée, un univers hautement improbable, un acteur qui met toute la salle dans sa petite poche d’en arrière dès qu’il ouvre la bouche. Un véritable tour de force.
On sort de la Licorne avec un énorme sourire aux lèvres en se disant que l'édition 2011 des Contes urbains est à l’image des festivités de la plupart des gens : un savant mélange de sourires, de rires, d’attentes déçues, de clash des générations, de surprises et de nostalgie.
Une tradition dont on serait fou de se passer.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
La Licorne – 29 novembre au 17 décembre
***********************************
Textes sur le cinéma, la musique, les romans et la télé dans les archives de droite.
Textes récents sur les arts de la scène :
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