mercredi 3 août 2011

Critique du film STARBUCK : une immense bouffée d’air frais et d’amour filial

Le film Starbuck a beaucoup pour plaire aux distributeurs : une des vedettes masculines les plus en vue des dernières années (Patrick Huard), une actrice qui transforme en merveille tout ce qu’elle touche (Julie Le Breton) et un acteur-animateur qu’on voit partout sans arriver à se tanner (Antoine Bertrand). Toutefois, quand on se retrouve devant le dernier-né du cinéma québécois, on comprend vite que le film tire toute sa force dans le brillant scénario de Ken Scott et Martin Petit.

Simple et originale, l’histoire de Starbuck s’attarde au destin de David Wozniak, un livreur de boucherie irresponsable et immature. Aux prises avec une dette de 80 000$ et une copine enceinte qui en a plus qu’assez de le voir se défiler, Wozniak apprend soudain que les centaines de dons de sperme qu’il a faits dans sa jeunesse ont permis à 533 enfants de voir le jour et que plusieurs d’entre eux veulent le retrouver. Épaulé dans cette « épreuve » par son ami avocat et père de 4 enfants, Wozniak est partagé entre l’idée de protéger son anonymat et sa réputation et le désir de rencontrer ceux à qui il a donné la vie sans le savoir.

Avec des films comme La Grande Séduction, Maurice Richard et Les Doigts Croches, on savait que le scénariste Ken Scott était talentueux et franchement doué pour relever les subtilités de la nature humaine. N’empêche, en écrivant cette histoire avec l’humoriste Martin Petit, l’auteur offre au public québécois une œuvre rafraîchissante, remplie d’une humanité qui ne tombe jamais dans la morale écrasante, dotée de plusieurs moments qui nous font éclater de rire, de séquences qui nous font sourire et de passages qui nous tirent les larmes.

Malgré les contraintes évidentes de la production d’un film au Québec, Starbuck ne souffre pas de raccourcis frustrants, de placements de produits choquants, d’incohérences flagrantes ou d’un quelconque élément un tant soit peu dérangeant. La portée médiatique que prend l’histoire de David Wozniack est un peu tirée par les cheveux, mais la place qu’elle occupe dans le film est trop minime pour qu’on en tienne rigueur aux créateurs.

Tout coule de source dans Starbuck. Les acteurs, fort nuancés, ont été magnifiquement choisis par la production (mention toute spéciale à tous ces jeunes acteurs québécois qui nous font entrevoir un avenir cinématographique des plus intéressant). La direction photo de Pierre Gill et la réalisation de Ken Scott offrent au récit des couleurs, des angles et un rythme tout ce qu’il y a de plus réalistes, brutes et naturels.

Bien que les artisans de Starbuck ne donnent pas l’impression de vouloir imposer un message aux cinéphiles, force est d’admettre que la place occupée par la famille dans nos vies vient réveiller plusieurs émotions en nous pendant toute la durée du film. Ce qu’un père est prêt à faire pour s’assurer du bonheur de ses enfants : l’accompagnement, le sacrifice, le besoin de protéger. Ce qu’une famille peut avoir de bon dans la vie d’un être humain : se savoir entouré, être considéré par un groupe de semblables qui a notre bien-être à cœur et faire partie d’un clan. Voilà quantité de réalités que l’histoire de Starbuck aborde avec émotions et légèreté.

Qu’on se le dise, il fait du bien au cœur, ce Starbuck.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin.




1 commentaire:

  1. Frédéric Lacroix-Couture3 août 2011 à 22:19

    Ce film est absolument à voir cet été! Comme tu l'écris si bien, Starbuck nous fait passer par une gamme d'émotions. J'ai surtout ri, mais j'ai aussi réfléchi et j'ai été touché par certains moments plus émouvant. Un film intelligent que je recommande à tous.

    RépondreSupprimer