Bien que plusieurs de ses œuvres fassent partie de collections privées aux États-Unis, en Allemagne, en Norvège et en Israël, le peintre Mathieu Laca présente ces jours-ci sa toute première exposition solo à Montréal, à la Galerie Modulum. Offrant une revue de ses différents projets, allant d’une série de portraits d'artistes ayant influencé son parcours, en passant par des autoportraits où il apparaît dans sa tenue d’Adam et une sélection d’œuvres où l’homme et l’animal se rencontrent à bien des niveaux, l’artiste ne laisse personne indifférent.
En s’appropriant l’image de peintres, d’écrivains et de compositeurs ayant marqué sa vie (Bacon, Borduas, Van Gogh, Picasso, Genet, Tchaïkovski, Pasolini et plusieurs autres), Mathieu Laca y va de clins d’œil à leur œuvre et de références directes à leur technique, en privilégiant une sélection de pigments anciens (sombres, terreux, offrant une variété limitée de couleurs vives et coûtant une petite fortune). Pendant que certains visiteurs seront surpris de voir une série de visages célèbres transformés en monstres, d’autres verront d’abord l’éventail d’émotions qui se dégagent de chaque portrait. Que le regard de ces artistes expriment la résignation, la candeur, l’indifférence, la profondeur, l’austérité, le pouvoir, la sagesse ou l’innocence, il est impossible de ne pas ressentir la charge magnétique de chacun d’eux.
Laca vous invite ensuite à découvrir une partie de son bestiaire personnel, là où l’homme, la bête et l’érotisme se chevauchent et s’enchâssent. Dans le lot d’œuvres chargées, notons un triptyque d’êtres hybrides : un corps d’oiseau avec une tête d’homme squelettique, agrémentée de croix dans les yeux, un hermaphrodite sans tête, portant un collier de dents animales, ainsi qu’un quartier de viande tout droit sorti de l’abattoir. Mentionnons également la toile où deux hommes nus se font la lutte, surmontés par des chevaux faisant échos à leur propre combat et piétinant un bébé immolé par le feu. Constitué d’œuvres complexes, son bestiaire est une représentation frappante de l’extrême beauté de la violence. Ses toiles nous laissent le souffle coupé, incapables de nous prononcés, tant nous sommes secoués et dérangés.
La troisième et dernière pièce de la galerie nous invite à découvrir le journal intime en peintures de Mathieu Laca. Mélangeant force et tendresse, domination et confiance, les toiles où le peintre apparaît complètement nu nous laissent entrevoir un amour évident pour le corps de l’homme dans toutes ses nuances.
Vous avez jusqu’au 18 novembre pour faire connaissance avec le travail unique de Mathieu Laca.
Galerie Modulum
3081, rue Ontario Est (au coin de Moreau)
Espace 301 et 302
Heures d’ouverture : vendredi de 12 h à 17 h / samedi et dimanche de 12 h à 19
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