Présentée au Théâtre Prospero jusqu’au 19 novembre prochain, la pièce écrite par l’auteure Emanuelle Delle Piane est inspirée d’un fait divers sordide : l’affaire Fritzl, pédophile incestueux autrichien ayant séquestré sa propre fille pendant 24 ans, la violant et l’agressant, en plus de lui faire 7 enfants.
Au Théâtre Prospero, les Enfants de la pleine lune sont représentés par une jeune femme et les jumeaux qu’elle a eus avec son propre père. Pendant que celui-ci leur impose une vie sans lumière et sans contact avec le monde extérieur, les trois enfants s’étourdissent de tables de multiplication et s’amusent à discourir sur le ciel, le soleil, la ville, le temps qui passe et qu’il fait, en écoutant la plus vieille réciter ce qu’elle seule a connu : le vrai monde. Subissant les agressions du patriarche à chaque nouvelle lune – habile manœuvre de mise en scène afin de suggérer l’acte sans le montrer – la plus vieille des enfants est un jour laissée pour morte dans les ordures, alors que les deux plus jeunes grandissent, posent des questions, tentent de comprendre et exigent de plus en plus de réponses.
Les décors de la production se résument à un espace qu’on dirait creusé dans le sol, un petit lit de rien du tout, un palier en retrait où les agressions sont commises, un ciel étoilé et un escalier menant vers le monde réel. Tout est habilement construit pour nous plonger dans la réalité déconcertante de cette famille dysfonctionnelle.
Malheureusement pour la scénographie habilement mise en place, certains passages poétiques écrits par Emanuelle Delle Piane semblent gommés et dénués de leur portée émotive par le jeu des acteurs. Jacques L’Heureux joue faux et ne donne jamais l’impression d’avoir creusé dans la zone d’ombre de son âme afin d’interpréter ce père ignoble. Les trois autres acteurs (Louise Cardinal, Steve Gagnon et Catherine Paquin-Béchard) ne sont ni mauvais, ni tout à fait bons. Ils nous n’offrent rien de plus qu’une série de mots nous permettant d’accéder à la prochaine scène, sans nous ébranler par des élans de vérités bien sentis.
Plusieurs aspects de la mise en scène deviennent répétitifs (jeux avec les chaînes, allers-retours de la cave vers l’extérieur, etc.), au point de perdre de leur impact sur la progression narrative de la pièce.
Malgré toutes ces maladresses, le simple fait d’assister aux Enfants de la pleine lune impose une réflexion sur les faits divers atroces qui lui ont servi de source d’inspiration. Grâce à cette production du Théâtre de l'Opsis, on imagine très bien les effets physiques et psychologiques provoqués par de tels sévices, mais on aurait surtout voulu les ressentir…
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
Au Théâtre Prospero, les Enfants de la pleine lune sont représentés par une jeune femme et les jumeaux qu’elle a eus avec son propre père. Pendant que celui-ci leur impose une vie sans lumière et sans contact avec le monde extérieur, les trois enfants s’étourdissent de tables de multiplication et s’amusent à discourir sur le ciel, le soleil, la ville, le temps qui passe et qu’il fait, en écoutant la plus vieille réciter ce qu’elle seule a connu : le vrai monde. Subissant les agressions du patriarche à chaque nouvelle lune – habile manœuvre de mise en scène afin de suggérer l’acte sans le montrer – la plus vieille des enfants est un jour laissée pour morte dans les ordures, alors que les deux plus jeunes grandissent, posent des questions, tentent de comprendre et exigent de plus en plus de réponses.
Les décors de la production se résument à un espace qu’on dirait creusé dans le sol, un petit lit de rien du tout, un palier en retrait où les agressions sont commises, un ciel étoilé et un escalier menant vers le monde réel. Tout est habilement construit pour nous plonger dans la réalité déconcertante de cette famille dysfonctionnelle.
Malheureusement pour la scénographie habilement mise en place, certains passages poétiques écrits par Emanuelle Delle Piane semblent gommés et dénués de leur portée émotive par le jeu des acteurs. Jacques L’Heureux joue faux et ne donne jamais l’impression d’avoir creusé dans la zone d’ombre de son âme afin d’interpréter ce père ignoble. Les trois autres acteurs (Louise Cardinal, Steve Gagnon et Catherine Paquin-Béchard) ne sont ni mauvais, ni tout à fait bons. Ils nous n’offrent rien de plus qu’une série de mots nous permettant d’accéder à la prochaine scène, sans nous ébranler par des élans de vérités bien sentis.
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Théâtre Prospero - 25 octobre au 19 novembre
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