L’œuvre est troublante par endroits, confrontante, malhabile, clichée, elle fait réfléchir, elle indigne, elle désespère. 20 Novembre met la table aux confidences d’un assassin qui prend le public du Théâtre de la Chapelle à témoin avant de venger son inaptitude à vivre en tuant professeurs et élèves d’une école en Allemagne.
Impossible de sortir indifférent d’une représentation de la pièce 20 Novembre. En écoutant le discours anti-sociétal sortir de la bouche de l’acteur Christian Lapointe, on a le réflexe de vouloir se dissocier, se distancer, se protéger. Aux yeux de son personnage, c’est de notre faute s’il n’a pas su entrer dans le cycle perpétuel de l’adaptation humaine. C’est de notre faute si la vie l’a échoué en le poussant à punir quelques-uns de ses compatriotes par la mort.
Qu’on le veuille ou non, 20 Novembre oblige les spectateurs à se positionner et à déterminer si ceux qui prétendent que la vie est bonne sont de brillants menteurs ou si ces paroles provoquent en eux un sentiment de révolte. Le tueur est dérangeant pour notre confort, pour notre bonheur, pour notre foi en la vie et en l’humain. Il essaie, grâce à quelques passages d’écriture maladroits et peu subtiles, de nous enfoncer un message au fond du crâne : « vous êtes tous responsables et complices de mon crime, votre déresponsabilisation est dégoûtante et votre humanité me pue au nez ». Le spectateur est constamment bousculé entre l’option de comprendre ce qui lui arrive et l'idée voulant que dans la vie, les exclus de la société ont généralement deux choix : se laisser écraser ou devenir plus forts que tout le monde.
À mes yeux, le texte de 20 Novembre n’est pas à la hauteur du travail précis et puissant de Brigitte Haentjens et de Christian Lapointe. Outre de succincts excès de colère, l’acteur ne donne jamais dans les cris ou dans la folie exacerbée pour exprimer le monstre de rage qui habite son personnage. On le sent bouillir de l’intérieur et se faner à mesure que le temps passe. Tout ce qui l’entoure impose l’écoute de son discours. La salle est éclairée aux néons, les accessoires se font rares, les décors sont quasi inexistants, et son regard nous oblige à le soutenir.
De son propre aveu, le tueur veut qu’on se souvienne de son visage. Tant mieux, puisque ce ne sont pas des mots qu’on retient après avoir assisté à 20 Novembre, mais plutôt un regard et une série de conflits intérieurs.
Théâtre de la Chapelle – 8 au 26 mars
Crédits photo : Yannick Macdonald
Impossible de sortir indifférent d’une représentation de la pièce 20 Novembre. En écoutant le discours anti-sociétal sortir de la bouche de l’acteur Christian Lapointe, on a le réflexe de vouloir se dissocier, se distancer, se protéger. Aux yeux de son personnage, c’est de notre faute s’il n’a pas su entrer dans le cycle perpétuel de l’adaptation humaine. C’est de notre faute si la vie l’a échoué en le poussant à punir quelques-uns de ses compatriotes par la mort.
Qu’on le veuille ou non, 20 Novembre oblige les spectateurs à se positionner et à déterminer si ceux qui prétendent que la vie est bonne sont de brillants menteurs ou si ces paroles provoquent en eux un sentiment de révolte. Le tueur est dérangeant pour notre confort, pour notre bonheur, pour notre foi en la vie et en l’humain. Il essaie, grâce à quelques passages d’écriture maladroits et peu subtiles, de nous enfoncer un message au fond du crâne : « vous êtes tous responsables et complices de mon crime, votre déresponsabilisation est dégoûtante et votre humanité me pue au nez ». Le spectateur est constamment bousculé entre l’option de comprendre ce qui lui arrive et l'idée voulant que dans la vie, les exclus de la société ont généralement deux choix : se laisser écraser ou devenir plus forts que tout le monde.
À mes yeux, le texte de 20 Novembre n’est pas à la hauteur du travail précis et puissant de Brigitte Haentjens et de Christian Lapointe. Outre de succincts excès de colère, l’acteur ne donne jamais dans les cris ou dans la folie exacerbée pour exprimer le monstre de rage qui habite son personnage. On le sent bouillir de l’intérieur et se faner à mesure que le temps passe. Tout ce qui l’entoure impose l’écoute de son discours. La salle est éclairée aux néons, les accessoires se font rares, les décors sont quasi inexistants, et son regard nous oblige à le soutenir.
De son propre aveu, le tueur veut qu’on se souvienne de son visage. Tant mieux, puisque ce ne sont pas des mots qu’on retient après avoir assisté à 20 Novembre, mais plutôt un regard et une série de conflits intérieurs.
Théâtre de la Chapelle – 8 au 26 mars
Crédits photo : Yannick Macdonald
Vous êtes un privilégié d'avoir vu en premier ce nouvel objet dérangeant dans lequel Christian Lapointe non-joue. Je ne doute pas un seul instant qu'il ait été à la hauteur du texte de Lars Noren (dont j'ai vu le superbe Kliniken au Trident en novembre dernier). J'espère qu'à Québec nous aurons nous aussi la frousse, peut-être lors du prochain Carrefour international. Je me suis permis de faire suivre votre texte aux Sybillines (via Facebook).
RépondreSupprimer