samedi 5 mars 2011

The Dragonfly of Chicoutimi : do you parler français ? I’m a little bit confused.

Quand vous sortez d’un théâtre en vous disant que vous auriez préféré n’avoir jamais quitter votre siège, vous savez que vous venez d’assister à une œuvre marquante. The Dragonfly of Chicoutimi, présentée à l’Espace GO jusqu’au 19 mars, est une pièce qui ne ressemble à aucune autre et qui démontre une fois de plus que le Théâtre PAP est devenue une valeur sûre dans la dramaturgie québécoise.
 
Qu’on se le dise tout de suite, The Dragonfly of Chicoutimi est jouée en anglais du début à la fin, avec ceci de particulier que le texte est livré dans une syntaxe tout ce qu’il y a de plus francophone. Un anglais moyen suffit pour comprendre ce qui se trame dans la tête de Gaston Talbot, dont la personnalité et ses déclinaisons sont représentées par les cinq acteurs qui se trouvent dans d’énormes « cases » accrochées sous nos yeux.
 
Pendant le premier tiers du spectacle, l’histoire de cette libellule chicoutimienne m’a semblé sympathique, mais n’avait pas encore réussi à me stimuler ou à m’ébranler. Cela n’avait pourtant rien pour me décourager puisque j’étais complètement fasciné par la scénographie et la mise en scène de Claude Poissant. La précision du texte récité en chœur à divers moments du spectacle, l’amplification de certaines voix, l’écho ajouté à certaines autres, les passages musicaux qui s’insèrent habilement dans le cours de l’histoire, la chorégraphie des mouvements intégrés à merveille par tous les acteurs, tout de son travail m’a semblé ingénieux, efficace, approprié, bien dosé, et parfaitement utilisé. J’étais ravi.
 
Après environ 30 minutes, le fond est venu rejoindre la forme dans le plaisir que je ressentais depuis le début. Le talent avec lequel Claude Poissant a mis en image les mots de Larry Tremblay est tout simplement fascinant. The Dragonfly of Chicoutimi est un texte complexe sur lequel bien des metteurs en scène auraient pu se casser les dents. Le récit de Gaston Talbot from Chicoutimi navigue entre le rêve et la réalité, le passé et le présent, en plus d’être servi de cinq façons différentes, selon le pan de la personnalité de Gaston qui prend le dessus pour nous la raconter. Présenté ainsi, on pourrait croire que seuls les spectateurs les plus attentifs peuvent comprendre ce qui se déroule sous leurs yeux, mais il n’en est rien. La foule est captive, divertie, et touchée. Gaston Talbot, un homme-enfant perdu et dévoré par le désir qu’il ressent pour un certain Pierre Gagnon, est un personnage qu’on découvre une couche à la fois, en sachant qu’il nous en reste toujours plus à découvrir. La richesse des mots de Larry Tremblay, la justesse du jeu des cinq acteurs (Patrice Dubois, Dany Boudreault, Daniel Parent, Étienne Pilon et Mani Soleymanlou) et l’intelligente mise en scène de Claude Poissant font de cette œuvre quelque chose de beau et de captivant.
 
À quand le prochain spectacle du Théâtre PAP que je cours me procurer des billets ?
 
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