Qu’on se le dise, la nouvelle mouture d’Hamlet présentée au Théâtre du Nouveau Monde est une rencontre au sommet entre un grand auteur, un traducteur astucieux, une forte distribution, un metteur en scène brillant et un acteur dont le talent ne finit plus de nous impressionner. Du grand, grand théâtre.
On savait le pari extrêmement risqué : plusieurs compagnies de théâtre à travers le monde se sont cassées les dents en essayant de rendre justice aux tourments du jeune Hamlet. Monter du William Shakespeare n’a rien d’anodin, encore moins lorsque l’auteur s’attarde avec autant de dévotion au sens de l’honneur, à la liberté et à la capacité d’agir pour ses convictions. Hamlet est endeuillé, déchiré, son père vient de mourir, et sa mère vient de se remarier avec son oncle, le frère de son défunt père. Aux yeux d’Hamlet, la mort de son père est un assassinat, et le principal suspect est nul autre que le nouveau mari de sa mère. Pleinement décidé à obtenir vengeance, le Prince du Danemark se retire en douce et n’hésite pas à jouer au fou afin d’assouvir ses sombres desseins. Les questions philosophiques qui taraudent le jeune Hamlet se font particulièrement nombreuses tout au long de la pièce, mais jamais les méandres de son esprit ne viennent alourdir son déroulement.
C'est bien connu, la langue de Shakespeare est une langue riche, puissante, évocatrice et cassante qui pourrait faire trébucher bien des acteurs de talent. Pourtant, grâce à un habile travail d’adaptation réalisé par Jean-Marc Dalpé - une coupure par-ci, une nouvelle expression par-là – l’histoire de Hamlet est récitée dans la langue de Molière avec une admirable fluidité.
Saluons bien entendu le travail effectué par le metteur en scène Marc Béland. Les tableaux défilent les uns après les autres avec un rythme et une cohérence des plus efficaces, les déplacements sont étudiés, justifiés et merveilleusement exécutés, les notes de musique placées ici et là nous plongent instantanément dans l’univers tragique du Danemark et de sa royauté, alors que sa direction d’acteurs est tout simplement sublime.
Alain Zouvi, David Savard, Émilie Bibeau, Jean Marchand et Marie-France Lambert, pour ne nommer que ceux-là, sont d’une efficacité sans nom, mais disons-le sans ambages, Benoit McGinnis se démarque en un clin d’oeil. Il serait inapproprié d’affirmer que l’acteur est au sommet de son art, mais force est d’admettre que McGinnis s’en approche de plus en plus. Une diction parfaite, une appropriation fascinante d’un texte incroyablement dense, des émotions qui peuvent aller dans tous les sens, une voix qui se rend jusqu’à la dernière rangée du balcon sans que personne n’ait besoin de tendre l’oreille, un sens du timing exemplaire, une énergie folle qui garde notre intérêt captif jusqu'à la fin, tous les éléments sont réunis pour qu’on puisse dire que c'est du grand art.
Bien entendu, la production d’Hamlet n’est pas parfaite. Quelques répliques sont lancées avec un manque de projection, d’autres avec des accents toniques trop prononcés, et les rares passage qui se déroulent sans la présence énergisante de Benoit McGinnis perdent un peu au change en termes de tension dramatique, mais vraiment rien de grave.
Le rideau tombe. Les gens se lèvent et applaudissent à tout rompre. Longtemps.
On savait le pari extrêmement risqué : plusieurs compagnies de théâtre à travers le monde se sont cassées les dents en essayant de rendre justice aux tourments du jeune Hamlet. Monter du William Shakespeare n’a rien d’anodin, encore moins lorsque l’auteur s’attarde avec autant de dévotion au sens de l’honneur, à la liberté et à la capacité d’agir pour ses convictions. Hamlet est endeuillé, déchiré, son père vient de mourir, et sa mère vient de se remarier avec son oncle, le frère de son défunt père. Aux yeux d’Hamlet, la mort de son père est un assassinat, et le principal suspect est nul autre que le nouveau mari de sa mère. Pleinement décidé à obtenir vengeance, le Prince du Danemark se retire en douce et n’hésite pas à jouer au fou afin d’assouvir ses sombres desseins. Les questions philosophiques qui taraudent le jeune Hamlet se font particulièrement nombreuses tout au long de la pièce, mais jamais les méandres de son esprit ne viennent alourdir son déroulement.
C'est bien connu, la langue de Shakespeare est une langue riche, puissante, évocatrice et cassante qui pourrait faire trébucher bien des acteurs de talent. Pourtant, grâce à un habile travail d’adaptation réalisé par Jean-Marc Dalpé - une coupure par-ci, une nouvelle expression par-là – l’histoire de Hamlet est récitée dans la langue de Molière avec une admirable fluidité.
Saluons bien entendu le travail effectué par le metteur en scène Marc Béland. Les tableaux défilent les uns après les autres avec un rythme et une cohérence des plus efficaces, les déplacements sont étudiés, justifiés et merveilleusement exécutés, les notes de musique placées ici et là nous plongent instantanément dans l’univers tragique du Danemark et de sa royauté, alors que sa direction d’acteurs est tout simplement sublime.
Alain Zouvi, David Savard, Émilie Bibeau, Jean Marchand et Marie-France Lambert, pour ne nommer que ceux-là, sont d’une efficacité sans nom, mais disons-le sans ambages, Benoit McGinnis se démarque en un clin d’oeil. Il serait inapproprié d’affirmer que l’acteur est au sommet de son art, mais force est d’admettre que McGinnis s’en approche de plus en plus. Une diction parfaite, une appropriation fascinante d’un texte incroyablement dense, des émotions qui peuvent aller dans tous les sens, une voix qui se rend jusqu’à la dernière rangée du balcon sans que personne n’ait besoin de tendre l’oreille, un sens du timing exemplaire, une énergie folle qui garde notre intérêt captif jusqu'à la fin, tous les éléments sont réunis pour qu’on puisse dire que c'est du grand art.
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