« Question de souffle et de vie » en est un de ces spectacles qui tend vers la multidisciplinarité avec de grandes ambitions, mais qui n’arrive malheureusement pas à satisfaire nos yeux et notre âme avec autant de ravissement. L’aspect dansant est une pure merveille, mais tout le reste de cette nouvelle création laisse à désirer.
Imaginé par le vétéran chorégraphe Roger Sinha, le projet de Sinha Danse a comme principal objectif celui de conscientiser les spectateurs à l’importance du souffle dans la vie, dans son mouvement et dans son évolution. Pour ce faire, le chorégraphe a demandé à ses danseurs de ne jamais taire les bruits de leur respiration en laissant libre cours à ses effets.
Malheureusement pour les danseurs, tout le flafla qui les entoure finit par nuire à la grâce de leurs mouvements. Les incursions de poésie sont mal dirigées, les rimes sont approximatives, les figures de styles trop faciles, et la danseuse à qui l’on a demandé de tendre vers la théâtralité ne possède visiblement pas les connaissances vocales nécessaires afin de transmettre une émotion à travers sa voix. En l’écoutant parler, on a l’impression d’entendre une succession de lettres lancées au fil du vent, sans la moindre impulsion émotive. Roger Sinha prétend chorégraphier des œuvres de danse-théâtre, mais sans savoir ce qu'il faut pour guider ses danseurs.
Comme si la respiration prononcée des danseurs ne suffisait pas pour saisir toute la beauté de ce geste vital, Sinha a ressenti le besoin d’utiliser un micro afin d’amplifier quelques extraits de leur souffle. Résultat : l’outil devient une nuisance technique qui n’ajoute rien d’autre que du bruit. Dans « Question de souffle et de vie », on retrouve également un semblant de projection vidéo, des danseurs qui s’activent sur scène et à l’écran, ainsi que la présence de capteurs de mouvements qui produisent des bruits aux rythmes des interprètes. Malheureusement pour le bonheur des spectateurs, l’aspect technique de ces trois éléments n’est franchement pas maîtrisé.
La grande question de la soirée : pourquoi Roger Sina a-t-il opté pour autant de flafla, alors que son talent pour la chorégraphie saute aux yeux et qu’il a des danseurs extrêmement talentueux sous la main ?
L’originalité des séquences, la fluidité des mouvements, la beauté des danseurs, leur légèreté, leur complicité, leur rythme, leur langueur, leur intensité, si ce n’était pas de la nervosité des soirs de première qui a nuit au synchronisme de plusieurs passages, les petits tourbillons de danse auraient frôlé la splendeur totale.
Le projet de Roger Sinha aurait pu être un grand spectacle si le chorégraphe avait su se concentrer sur le côté brut de la danse au lieu de s’aventurer maladroitement dans l’esbroufe de la technologie.
Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
Agora de la danse – 9, 10, 11, 12 mars
Imaginé par le vétéran chorégraphe Roger Sinha, le projet de Sinha Danse a comme principal objectif celui de conscientiser les spectateurs à l’importance du souffle dans la vie, dans son mouvement et dans son évolution. Pour ce faire, le chorégraphe a demandé à ses danseurs de ne jamais taire les bruits de leur respiration en laissant libre cours à ses effets.
Malheureusement pour les danseurs, tout le flafla qui les entoure finit par nuire à la grâce de leurs mouvements. Les incursions de poésie sont mal dirigées, les rimes sont approximatives, les figures de styles trop faciles, et la danseuse à qui l’on a demandé de tendre vers la théâtralité ne possède visiblement pas les connaissances vocales nécessaires afin de transmettre une émotion à travers sa voix. En l’écoutant parler, on a l’impression d’entendre une succession de lettres lancées au fil du vent, sans la moindre impulsion émotive. Roger Sinha prétend chorégraphier des œuvres de danse-théâtre, mais sans savoir ce qu'il faut pour guider ses danseurs.
Comme si la respiration prononcée des danseurs ne suffisait pas pour saisir toute la beauté de ce geste vital, Sinha a ressenti le besoin d’utiliser un micro afin d’amplifier quelques extraits de leur souffle. Résultat : l’outil devient une nuisance technique qui n’ajoute rien d’autre que du bruit. Dans « Question de souffle et de vie », on retrouve également un semblant de projection vidéo, des danseurs qui s’activent sur scène et à l’écran, ainsi que la présence de capteurs de mouvements qui produisent des bruits aux rythmes des interprètes. Malheureusement pour le bonheur des spectateurs, l’aspect technique de ces trois éléments n’est franchement pas maîtrisé.
La grande question de la soirée : pourquoi Roger Sina a-t-il opté pour autant de flafla, alors que son talent pour la chorégraphie saute aux yeux et qu’il a des danseurs extrêmement talentueux sous la main ?
L’originalité des séquences, la fluidité des mouvements, la beauté des danseurs, leur légèreté, leur complicité, leur rythme, leur langueur, leur intensité, si ce n’était pas de la nervosité des soirs de première qui a nuit au synchronisme de plusieurs passages, les petits tourbillons de danse auraient frôlé la splendeur totale.
Le projet de Roger Sinha aurait pu être un grand spectacle si le chorégraphe avait su se concentrer sur le côté brut de la danse au lieu de s’aventurer maladroitement dans l’esbroufe de la technologie.
Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
Agora de la danse – 9, 10, 11, 12 mars
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