Avec des chorégraphies signées Mauro Bigonzetti, la nouvelle production des Grands Ballets Canadiens de Montréal (GBCM) a su jumeler la tradition du ballet classique exécuté sur les notes de Vivaldi avec l’éclatement festif interprété sur des airs de musique populaire italienne. Les Quatre Saisons et Cantata est rien de moins qu’un spectacle magnifique qui passe à quelques cheveux du grandiose.
Faire le pari de chorégraphier plus de trois quarts d’heures de ballet sur les Quatre Saisons de Vivaldi, un des airs les plus connus et les plus surutilisés de la musique classique, voilà le défi qu’a choisi de relever Mauro Bigonzetti. En choisissant de marier la mouvance des saisons aux rapports d’attraction et de répulsion entre hommes et femmes, Bigonzetti propose des mouvements alternant entre une douce langueur, un amusement candide et une féroce volonté de marquer l’imaginaire. Les spectateurs sont invités à découvrir une saison qui tente de faire sa place, pendant qu’un homme essaie d’apprivoiser l’objet de sa convoitise : les secousses de la nature faisant ainsi échos aux états d’âmes des êtres humains, dotés d’autant de revirements puissants et subtiles que les changements climatiques imposés par Mère Nature. Les passages de groupes et de duos sont généralement puissants, élégants, percussifs et d’une rare efficacité, alors que les solos m’ont laissé de glace plus souvent qu’à leur tour.
Les Grands Ballets Canadiens de Montréal sont l’incarnation même de la pureté du mouvement. Faisant preuve d’un synchronisme presque sans faille, les 35 danseurs de la production exécutent à merveille quelques passages diablement chargés d’intensité. On les sent totalement en phase avec la musique et capables de profiter de l’énergie folle du groupe qu’ils forment sur scène. Malheureusement, le pouvoir d’être branchés sur la vérité brute de leurs émotions et sur les vibrations émotives de leurs partenaires fait cruellement défaut aux danseurs des GBCM. À de nombreuses reprises, nous sommes les témoins de la perfection des corps et de l’aspect sublime du mouvement, mais jamais les danseurs ne réussissent à se connecter les uns avec les autres autrement que par le rythme et l’énergie qui s’en dégage.
Pas suffisamment de femmes et d'Hommes
Autre fait malheureux : les passages chorégraphiques les plus puissants des Quatre Saisons ont été presque totalement réservés aux danseurs de sexe masculin. Les danseuses sont sous-utilisées et doivent interpréter des élans de légèreté totalement inadéquats pour la musique majestueuse de Vivaldi, alors que leurs collègues danseurs essaient de soutenir la charge brutale de l'oeuvre en ne possédant visiblement pas la virilité et la testostérone nécessaire pour être à la hauteur.
De toute évidence, il manque aux Quatre Saisons de Bigonzetti ce petit supplément d’âme qui permet de partager les grands spectacles des chef-d’œuvres transcendants.
Faire le pari de chorégraphier plus de trois quarts d’heures de ballet sur les Quatre Saisons de Vivaldi, un des airs les plus connus et les plus surutilisés de la musique classique, voilà le défi qu’a choisi de relever Mauro Bigonzetti. En choisissant de marier la mouvance des saisons aux rapports d’attraction et de répulsion entre hommes et femmes, Bigonzetti propose des mouvements alternant entre une douce langueur, un amusement candide et une féroce volonté de marquer l’imaginaire. Les spectateurs sont invités à découvrir une saison qui tente de faire sa place, pendant qu’un homme essaie d’apprivoiser l’objet de sa convoitise : les secousses de la nature faisant ainsi échos aux états d’âmes des êtres humains, dotés d’autant de revirements puissants et subtiles que les changements climatiques imposés par Mère Nature. Les passages de groupes et de duos sont généralement puissants, élégants, percussifs et d’une rare efficacité, alors que les solos m’ont laissé de glace plus souvent qu’à leur tour.
Les Grands Ballets Canadiens de Montréal sont l’incarnation même de la pureté du mouvement. Faisant preuve d’un synchronisme presque sans faille, les 35 danseurs de la production exécutent à merveille quelques passages diablement chargés d’intensité. On les sent totalement en phase avec la musique et capables de profiter de l’énergie folle du groupe qu’ils forment sur scène. Malheureusement, le pouvoir d’être branchés sur la vérité brute de leurs émotions et sur les vibrations émotives de leurs partenaires fait cruellement défaut aux danseurs des GBCM. À de nombreuses reprises, nous sommes les témoins de la perfection des corps et de l’aspect sublime du mouvement, mais jamais les danseurs ne réussissent à se connecter les uns avec les autres autrement que par le rythme et l’énergie qui s’en dégage.
Pas suffisamment de femmes et d'Hommes
Autre fait malheureux : les passages chorégraphiques les plus puissants des Quatre Saisons ont été presque totalement réservés aux danseurs de sexe masculin. Les danseuses sont sous-utilisées et doivent interpréter des élans de légèreté totalement inadéquats pour la musique majestueuse de Vivaldi, alors que leurs collègues danseurs essaient de soutenir la charge brutale de l'oeuvre en ne possédant visiblement pas la virilité et la testostérone nécessaire pour être à la hauteur.
De toute évidence, il manque aux Quatre Saisons de Bigonzetti ce petit supplément d’âme qui permet de partager les grands spectacles des chef-d’œuvres transcendants.
La faiblesse des Quatre Saisons devient la force de Cantata
Les chignons défaits, les costumes voluptueux, les danseurs des GBCM semblent libérés des conventions du ballet classique, et leurs mouvements sont désormais accompagnés de quatre chanteuses italiennes pleinement capables de s’occuper du petit supplément d’âme qui faisait tant défaut aux Quatre Saisons. Grâce aux quatre voix chaudes venues pimenter les rythmes de Mauro Bigonzetti, on ressent cette fois quelque chose de plus viscéral. La chorégraphie de Cantata tend davantage vers un mouvement festif et libérateur qui semble ravir la troupe de danseurs.
Certains préfèrent la tradition sérieusement réglementée des Grands Ballets Canadiens de Montréal. D’autres apprécient davantage que la formation classique de ces danseurs soit mise au service d’une œuvre passionnée et instinctive. Bref, que ce soit pour son divertissement intelligent ou pour la fascination qu’exerce le travail de ses artistes, le nouveau spectacle des GBCM est sans contredit une œuvre qui possède un don pour nous séduire. À vous de décidez s'il a tout ce qu'il faut pour vous charmer.
Théâtre Maisonneuve – 17 au 26 mars 2011
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