jeudi 15 septembre 2011

Critique de “S’embrasent” au Quat’Sous : comme de la ouate pour le cœur

Comment faire autrement que de se sentir soulevé par la brise de douceur et de bien-être ressentie en assistant à l’une des 10 représentations de « S’embrasent » au Théâtre de Quat’Sous ? Jouée un peu partout au Québec et en France depuis sa création en 2009, la pièce qui était d’abord destinée à un public adolescent réussit finalement à rejoindre le cœur de toutes les générations.

Le point d’ancrage du texte de Luc Tartar n’est rien d’autre qu’un baiser, celui que l’incandescent Jonathan donne à Latifa dans la cour d’école, ce baiser que tous les regards capteront, les écoliers, filles et garçons, les adultes, l’infirmière, le directeur et la vieille dame d’en face qui laisse une assiette remplie de condoms sur son balcon. Tous autant qu’ils sont, ils craquent. Le coup de foudre a frappé. Cupidon à une fois de plus plaisanté avec le néant, quitte à laisser derrière lui deux jeunes gens en équilibre instable au bord du temps et quantité de jeunes et moins jeunes gens haletants, interpellés, troublés, qui remettent en question ce qu’ils désirent de la vie et de l’amour.

Bien que frôlant les clichés en quelques occasions, les mots du dramaturge sont remplis de tendresse pour l’humanité, de foi en l’amour et de cette impression toute simple que la beauté du monde n’attend rien d’autre que de caresser notre joue pour nous faire frémir de plaisir. La mise en scène d’Éric Jean est inventive, mouvementée, chorégraphiée, dansée, chantée, dialoguée, projetée en chœur et remplie de petites trouvailles qui ont tout pour nous ravir.

Malgré les problèmes de rythme qui ponctuent la pièce à certains moments, « S’embrasent » profite du talent de quatre jeunes acteurs dynamiques et vivifiants, en plus d’avoir droit à Béatrice Picard en belle dame de cœur.

Une pièce comme S’embrasent, ça ne change pas le monde, sauf que… ça nous laisse une vieille chanson d’amour entre les deux oreilles pour quelques heures et ça nous confirme que le théâtre offert aux adolescents à de quoi ravir tout le monde, même leurs parents.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin.

Quat’Sous – 15 au 24 septembre



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