Pour son retour sur les planches après 10 ans d’absence, l’acteur Raymond Bouchard a choisi de faire confiance aux mots de Michel Tremblay et à la mise en scène de Serge Denoncourt, qui avait affirmé aux dirigeants du Théâtre Jean Duceppe qu’il n’allait pas mener le projet à bien si l’acteur n’acceptait pas son offre. Heureusement pour lui et pour les milliers de spectateurs qui se déplaceront chez Duceppe jusqu’au 24 mars, le personnage principal de « L’Oratorio de Noël » est rendu par le talent vibrant de Raymond Bouchard.
Neurochirurgien autoproclamé le plus doué de Montréal, Noël est aux portes de l’Alzheimer. Vicieuse et foudroyante, la maladie provoque dans son esprit une confusion d’époques et de générations où 9 acteurs le visitent en empruntant les traits de son ex-femme, de son fils et de sa fille, à trois générations différentes. Bien qu’on sente venir les affres de l’Alzheimer et que plusieurs passages de la pièce y soient consacrés directement, la maladie est un prétexte pour que Michel Tremblay parle de ce qu’il connaît le mieux : la famille. Père absent, incapable de reconnaitre le talent de sa fille – une artiste peintre reconnue – ou de croire que son fils ait pu choisir la même profession que lui par passion, en plus de vouloir l’impressionner, Noël est au banc des accusés. En raison du brouillard dans son cerveau et des trous dans lesquels sa maladie le plonge, l’homme ne sait plus s’il divague ou si les siens le visitent réellement, et il ne comprend pas comment les versions adolescentes de ses deux enfants peuvent affirmer certaines réalités qu’ils n’ont pas encore vécues.
Grâce à la maîtrise qu’il démontre une fois de plus pour entremêler les propos de plusieurs générations des mêmes personnages, Michel Tremblay nous fait très bien comprendre le chaos qui embrouille la tête de son personnage principal. À ce sujet, les multiples allers-retours et les phrases commencées par l’un, mais finies par l’autre sont fort habilement orchestrés par Serge Denoncourt.
En ce qui concerne les décors, un lit d’hôpital et quelques chaises sont installés devant un énorme rideau semi-transparent derrière lequel vont souvent s’asseoir les acteurs, devenant ainsi de moins en moins concrets et tangibles, à l’image des souvenirs de Noël qui ne sont plus l’ombre de ce qu’ils étaient.
Loin d’être parfait, le texte de Michel Tremblay nous offre certains passages de confrontation entre la jeune artiste incomprise et le vieux baby-boomer qui sombrent dans le déjà-vu. Sans compter cette idée particulièrement facile de camper les effets d’une maladie dégénérative du cerveau dans la tête d’un neurochirurgien réputé.
Neurochirurgien autoproclamé le plus doué de Montréal, Noël est aux portes de l’Alzheimer. Vicieuse et foudroyante, la maladie provoque dans son esprit une confusion d’époques et de générations où 9 acteurs le visitent en empruntant les traits de son ex-femme, de son fils et de sa fille, à trois générations différentes. Bien qu’on sente venir les affres de l’Alzheimer et que plusieurs passages de la pièce y soient consacrés directement, la maladie est un prétexte pour que Michel Tremblay parle de ce qu’il connaît le mieux : la famille. Père absent, incapable de reconnaitre le talent de sa fille – une artiste peintre reconnue – ou de croire que son fils ait pu choisir la même profession que lui par passion, en plus de vouloir l’impressionner, Noël est au banc des accusés. En raison du brouillard dans son cerveau et des trous dans lesquels sa maladie le plonge, l’homme ne sait plus s’il divague ou si les siens le visitent réellement, et il ne comprend pas comment les versions adolescentes de ses deux enfants peuvent affirmer certaines réalités qu’ils n’ont pas encore vécues.
Grâce à la maîtrise qu’il démontre une fois de plus pour entremêler les propos de plusieurs générations des mêmes personnages, Michel Tremblay nous fait très bien comprendre le chaos qui embrouille la tête de son personnage principal. À ce sujet, les multiples allers-retours et les phrases commencées par l’un, mais finies par l’autre sont fort habilement orchestrés par Serge Denoncourt.
En ce qui concerne les décors, un lit d’hôpital et quelques chaises sont installés devant un énorme rideau semi-transparent derrière lequel vont souvent s’asseoir les acteurs, devenant ainsi de moins en moins concrets et tangibles, à l’image des souvenirs de Noël qui ne sont plus l’ombre de ce qu’ils étaient.
Loin d’être parfait, le texte de Michel Tremblay nous offre certains passages de confrontation entre la jeune artiste incomprise et le vieux baby-boomer qui sombrent dans le déjà-vu. Sans compter cette idée particulièrement facile de camper les effets d’une maladie dégénérative du cerveau dans la tête d’un neurochirurgien réputé.
Bien qu’inégale, la distribution compte sur plusieurs bons acteurs (Ginette Morin, Marie-Chantal Perron, Gabriel Lessard, Pierre-François Legendre, Monique Spaziani, Maude Laurendeau), dont Raymond Bouchard qui propose aux amateurs de théâtre une performance pleine d’émotions, de subtilités, de colère, d’incompréhension, d’impuissance et de résignation. Son jeu est de loin supérieur à tout ce qu’on a pu voir de lui à la télévision depuis années.
Maladroit, mais touchant de vérité, « L’Oratorio de Noël » plaira aux inconditionnels de Tremblay, ébranlera toute personne ayant un proche atteint d’Alzheimer et fera réfléchir tous les autres sur la famille, la compassion et la fragilité de l’esprit.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
Maladroit, mais touchant de vérité, « L’Oratorio de Noël » plaira aux inconditionnels de Tremblay, ébranlera toute personne ayant un proche atteint d’Alzheimer et fera réfléchir tous les autres sur la famille, la compassion et la fragilité de l’esprit.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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Je suis en effet une inconditionnelle de Tremblay. Je reviens de chez Duceppe où je suis aussi une inconditonnelle abonnée depuis 27 ans.
RépondreSupprimerPartant du principe que la perfection n'existe pas, j'ai eu une de mes meilleures soirées de théâtre. Chapeau à M. Tremblay et M. Bouchard