Les producteurs de la comédie musicale Don Juan se sont mis au défi de remplir la plus grande salle de la Place-des-Arts, Wilfrid-Pelletier, à 10 reprises entre le 2 et le 12 février. Profitant du retour des vedettes que sont devenues Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier grâce à l’histoire du tombeur de ses dames depuis 2003, le spectacle voit Natasha St-Pierre, Étienne Drapeau, Jonathan Roy, Normand Lévesque et Amélie B. Simard tenir les autres rôles principaux.
Si à l'époque certains avaient douté du choix de Jean-François Breau en affirmant que le chanteur n’avait pas la virilité masculine nécessaire pour interpréter Don Juan, nul doute que l’Acadien a travaillé pour leur faire ravaler leurs paroles en 2012. Rustre, fier, beau parleur et profondément mâle dans la première partie, vulnérable, transi d’amour et aveuglé par sa jalousie dans la deuxième, Breau incarne parfaitement son personnage. Profitant de toutes les représentations qu’il a données à travers les années pour ajouter quelques couches de crédibilité à son jeu, le chanteur est impeccable vocalement et possède une présence scénique à faire pâlir de jalousie plusieurs de ses collègues.
Si à l'époque certains avaient douté du choix de Jean-François Breau en affirmant que le chanteur n’avait pas la virilité masculine nécessaire pour interpréter Don Juan, nul doute que l’Acadien a travaillé pour leur faire ravaler leurs paroles en 2012. Rustre, fier, beau parleur et profondément mâle dans la première partie, vulnérable, transi d’amour et aveuglé par sa jalousie dans la deuxième, Breau incarne parfaitement son personnage. Profitant de toutes les représentations qu’il a données à travers les années pour ajouter quelques couches de crédibilité à son jeu, le chanteur est impeccable vocalement et possède une présence scénique à faire pâlir de jalousie plusieurs de ses collègues.
L’ex-académicien Étienne Drapeau (Don Carlos) n’a tout simplement pas ce qu’il faut pour être de la distribution. Faux dans son jeu, freiné par une série de réflexes pop (les trémolos forcés et les fins de phrases non soutenues), ne possédant pas la moitié des nuances et du savoir-faire vocal de Jean-François Breau et de Marie-Ève Janvier, Drapeau semble mettre en application les émotions que sa tête lui suggère, sans que son corps et ses tripes entendent le message.
Le rôle de Raphael a quant à lui été donné à Jonathan Roy. Si la performance de l’ex-gardien de but des Remparts de Québec ne lui vaut pas un retour dans les ligues mineures, il n'arrive pourtant pas à nous convaincre qu’il a sa place dans la "ligue nationale" de la chanson. Vocalement correct et laissant entrevoir une capacité louable en termes d’interprétation, Jonathan Roy souffre des comparaisons face à l’interprétation touchante d’un Normand Lévesque et à la pureté vocale d’une Marie-Ève Janvier.
De son côté, Nathasha St-Pierre nous offre du Natasha St-Pierre. Bien qu’elle soit relativement crédible dans le rôle de la femme trahie et qu’elle possède un registre vocal impressionnant, St-Pierre chante de la gorge et du nez sans arriver à mêler sa voix au reste du chœur lorsqu'un numéro l'impose.
Tout est gros dans cette comédie musicale : les décors, la morale, l’envie de ratisser large dans les goûts du public. Néanmoins, les changements de décor sont très réussis, les succès radiophoniques ont tout pour ravir les milliers de fans réunis dans la salle Wilfrid-Pelletier et les danseurs espagnols réussissent à nous enflammer malgré la bande sonore préenregistrée - trop forte - avec laquelle ils doivent composer.
Pour ceux qui sont capables de faire abstraction des grands défauts de la distribution, Don Juan saura émouvoir grâce à une série de chansons pop accrocheuses et grâce au talent incontestable de son interprète principal, Jean-François Breau.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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