Qu’on ait l’habitude d’aller au théâtre une fois par trois mois ou trois fois par semaine, il est généralement très rafraichissant de tomber sur des acteurs que l’on ne connait pas et de découvrir un espace scénique dont on n’a jamais entendu parler. En montant la pièce « Jean et Béatrice », écrite par Carole Fréchette, le Théâtre Parenthèse nous offre non seulement son lot de nouveautés, mais également une soirée que l’on n’est pas sur le point d’oublier.
D’abord, il y a ce lieu, le Théâtre Parenthèse. Samedi soir dernier, 19h30, je marche sur la rue Masson en me demandant à quel moment le 2177 va apparaître sous mes yeux. Je franchis le viaduc, je me perds à moitié, je reviens sur mes pas et j’aperçois un immeuble à mi-chemin entre une école et une ancienne usine. Devant moi, une dizaine de personnes montent les trois étages d’un escalier de béton, sillonnent une série de couloirs impersonnels et rejoignent le reste des spectateurs devant la salle Jean-Pierre Bélanger. Nous serons tout au plus une soixantaine à nous entasser sur trois rangées de sièges pour assister à la représentation. Devant nous, les restes d’un appartement : divans d’une époque révolue, décorations iconoclastes et quantité de bouteilles d’eau dissimilées un peu partout.
Entrent alors en scène Hugo Turgeon, un acteur ayant cumulé des rôles dans plus d'une vingtaine de productions pour enfants, adolescents et adultes, et Diane Cormier, qui roule sa bosse en tant qu’actrice et professeure depuis qu’elle a gagné les auditions du Quat’Sous en 1995. À eux deux, ils ont la responsabilité de reproduire l’énorme tension dramatique qui doit s’installer entre Jean et Béatrice. Imaginée par Carole Fréchette (Les sept jours de Simon Labrosse, Les quatre morts de Marie, La petite pièce en haut de l’escalier et Je pense à Yu, qui sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui en avril), l’histoire est tout sauf quotidienne : Béatrice, jeune héritière, lucide et intelligente, affiche un message sur les murs de Montréal où elle affirme chercher un homme qui pourra l’intéresser, l’émouvoir et la séduire. Dans l’ordre. C’est à ce moment qu’un certain Jean se présente au 33e étage de l’immeuble désaffecté. Convaincu de pouvoir relever le défi, l’homme fait la connaissance d’une femme peu banale : Béatrice est excessive, plus ou moins franche, incapable de s’arrêter de raconter des histoires et victime d’excès de fatigue quand bon lui semble. Le tout dans un climat de tension et de chaleur qui donne envie aux spectateurs de voler une des nombreuses bouteilles d’eau que Béatrice engloutit à un rythme effréné.
Bien que l'interprétation d'Hugo Turgeon soit inégale, le travail de sa collègue Diane Cormier est en tous points remarquable. Fragile, fébrile, entièrement connectée à son personnage d’excentrique vulnérable, nous donnant l’impression de vivre chaque fraction de seconde et chaque parcelle d’émotion comme si c’était la première fois, Cormier n’est rien de moins qu’une révélation !
Profitant d’une histoire infiniment bien écrite où se mêle le drame et la comédie, l’authenticité crue et le mensonge, une impression de suspense et de temps qui s’arrête, en plus d’un espace scénique nouveau genre – qui aurait cru aller au théâtre pour voir un homme menacer de se jeter d’une fenêtre qui mène réellement sur l’extérieur – le Théâtre Parenthèse fait de « Jean et Béatrice » un moment théâtral hors norme qui fait bon à voir.
25 février – 1er, 2, 3, 8, 9, 10, 16 et 17 mars
Billetterie : 514-223-2031
billetterie@theatreparenthese.com
Salle Jean-Pierre Bélanger
Théâtre Parenthèse
2177 Masson, suite 311
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
**********************************
-Les coups de coeur du Sage Gamin en 2011 après 1 an d'existence
D’abord, il y a ce lieu, le Théâtre Parenthèse. Samedi soir dernier, 19h30, je marche sur la rue Masson en me demandant à quel moment le 2177 va apparaître sous mes yeux. Je franchis le viaduc, je me perds à moitié, je reviens sur mes pas et j’aperçois un immeuble à mi-chemin entre une école et une ancienne usine. Devant moi, une dizaine de personnes montent les trois étages d’un escalier de béton, sillonnent une série de couloirs impersonnels et rejoignent le reste des spectateurs devant la salle Jean-Pierre Bélanger. Nous serons tout au plus une soixantaine à nous entasser sur trois rangées de sièges pour assister à la représentation. Devant nous, les restes d’un appartement : divans d’une époque révolue, décorations iconoclastes et quantité de bouteilles d’eau dissimilées un peu partout.
Entrent alors en scène Hugo Turgeon, un acteur ayant cumulé des rôles dans plus d'une vingtaine de productions pour enfants, adolescents et adultes, et Diane Cormier, qui roule sa bosse en tant qu’actrice et professeure depuis qu’elle a gagné les auditions du Quat’Sous en 1995. À eux deux, ils ont la responsabilité de reproduire l’énorme tension dramatique qui doit s’installer entre Jean et Béatrice. Imaginée par Carole Fréchette (Les sept jours de Simon Labrosse, Les quatre morts de Marie, La petite pièce en haut de l’escalier et Je pense à Yu, qui sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui en avril), l’histoire est tout sauf quotidienne : Béatrice, jeune héritière, lucide et intelligente, affiche un message sur les murs de Montréal où elle affirme chercher un homme qui pourra l’intéresser, l’émouvoir et la séduire. Dans l’ordre. C’est à ce moment qu’un certain Jean se présente au 33e étage de l’immeuble désaffecté. Convaincu de pouvoir relever le défi, l’homme fait la connaissance d’une femme peu banale : Béatrice est excessive, plus ou moins franche, incapable de s’arrêter de raconter des histoires et victime d’excès de fatigue quand bon lui semble. Le tout dans un climat de tension et de chaleur qui donne envie aux spectateurs de voler une des nombreuses bouteilles d’eau que Béatrice engloutit à un rythme effréné.
Bien que l'interprétation d'Hugo Turgeon soit inégale, le travail de sa collègue Diane Cormier est en tous points remarquable. Fragile, fébrile, entièrement connectée à son personnage d’excentrique vulnérable, nous donnant l’impression de vivre chaque fraction de seconde et chaque parcelle d’émotion comme si c’était la première fois, Cormier n’est rien de moins qu’une révélation !
Profitant d’une histoire infiniment bien écrite où se mêle le drame et la comédie, l’authenticité crue et le mensonge, une impression de suspense et de temps qui s’arrête, en plus d’un espace scénique nouveau genre – qui aurait cru aller au théâtre pour voir un homme menacer de se jeter d’une fenêtre qui mène réellement sur l’extérieur – le Théâtre Parenthèse fait de « Jean et Béatrice » un moment théâtral hors norme qui fait bon à voir.
25 février – 1er, 2, 3, 8, 9, 10, 16 et 17 mars
Billetterie : 514-223-2031
billetterie@theatreparenthese.com
Salle Jean-Pierre Bélanger
Théâtre Parenthèse
2177 Masson, suite 311
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
**********************************
Textes récents :
-THÉÂTRE - "Ines Pérée et Inat Tendu" au Théâtre d'Aujourd'hui : la révolte gronde et subjugue !
-THÉÂTRE - "Frères" au Théâtre Prospero : la puissance de la candeur fraternelle
-THÉÂTRE - "L'Oratorio de Noël" chez Duceppe : le procès d'un homme souffrant d'Alzheimer
-ROMAN - "T'en con, point" : quand la connerie est irrésistible
-TRANCHE DE VIE - "Faire son deuil d'une carrière en chanson, pas si simple..."
-THÉÂTRE - "Vigile (ou le Veilleur)" au Rideau-Vert : la face cachée de la compassion-THÉÂTRE - "Ines Pérée et Inat Tendu" au Théâtre d'Aujourd'hui : la révolte gronde et subjugue !
-THÉÂTRE - "Frères" au Théâtre Prospero : la puissance de la candeur fraternelle
-THÉÂTRE - "L'Oratorio de Noël" chez Duceppe : le procès d'un homme souffrant d'Alzheimer
-ROMAN - "T'en con, point" : quand la connerie est irrésistible
-TRANCHE DE VIE - "Faire son deuil d'une carrière en chanson, pas si simple..."
-Les coups de coeur du Sage Gamin en 2011 après 1 an d'existence
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire