Lorsque j’assiste aux premières lectures d’une œuvre inédite ou aux premiers balbutiements publics d’un auteur, j’ai toujours l’impression d’être privilégié. En me présentant ce soir au Studio littéraire de la Cinquième Salle de la Place-des-Arts pour être témoin d’une nouvelle rencontre entre Benoît McGinnis et les mots de Serge Boucher, mon impression s’est confirmée.
Ce n’était pas la première fois que McGinnis s’appropriait les mots de Boucher. Que ce soit dans les pièces Avec Norm’, Là et Excuse-moi, ou dans la fascinante télésérie Aveux, le jeune acteur est un habitué de la prose de Boucher. Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait été présenté au public comme étant « l’acteur idéal pour lire les petites histoires inédites de Serge Boucher ». À peine quelques jours après avoir terminé une série de représentations magistralement interprétées du Prince Hamlet au TNM, Benoit McGinnis confirme son envie de continuer le travail de création dans tous ses aspects, sans se laisser prendre au jeu des grands rôles classiques jusqu’à plus soif.
Ce soir, Benoit McGinnis est retourné dans la nostalgie de Serge Boucher, dans son enfance et son adolescence des années soixante à 80. L’acteur nous a invité à suivre la candeur de l’auteur, ses histoires, ses lubies, ses passions secrètes, les interdits qu’il franchissait, les plaisirs coupables qu’il se permettait, les drames familiaux qui l’entouraient. Un trait d’humour par-ci, un peu de tendresse par-là, une pincée de simplicité et un grand bol de vérité. Autant Serge Boucher nous a habitué à gratter le drame jusqu’au sang dans plusieurs de ses autres œuvres avec un talent que lui seul connaît, autant nous propose-t-il cette fois un équilibre entre le souvenir réconfortant et le drame qui le sous-tend.
Pendant près de 70 minutes, Benoit McGinnis se tient devant nous, assis sur le bord d’un bureau, éclairé par une simple lumière et sans la moindre mise en scène. Benoit McGinnis sait lire Serge Boucher. D’abord parce qu’il est un grand acteur. Ensuite parce que les mots de l’auteur semble soutirer un petit quelque chose de plus à McGinnis. Celui qu’on sent toujours en plein contrôle de son jeu, de sa voix, de sa projection, de sa diction, de ses accents toniques, de la structure de son texte et de la fluidité de ses mouvements, tout en étant capable d’émotions véritables ; celui qu’on sent brillant, enlevant, impressionnant, mais toujours un peu propre ; celui-là laisse un peu sa place à quelqu’un autre en parlant du Serge Boucher. Un acteur un tant soit peu plus vrai, plus vulnérable, plus écorché. Un homme-enfant capable de naïveté comme de lucidité. À l’image de Boucher probablement.
En début de soirée, le public était averti : les extraits inédits de Serge Boucher n’allaient peut-être jamais être montés pour le théâtre. Pourtant, se trouvaient dans la salle trois grands amoureux de l’oeuvre de l'auteur : Michel Dumont, directeur artistique chez Duceppe, René Richard Cyr, metteur en scène du dernier Boucher… chez Duceppe, et Maude Guérin, celle que l’on peut décrire comme étant le pendant féminin idéal pour lire les mots de Serge Boucher.
Les possibilités existent. Espérons-le.
Ce n’était pas la première fois que McGinnis s’appropriait les mots de Boucher. Que ce soit dans les pièces Avec Norm’, Là et Excuse-moi, ou dans la fascinante télésérie Aveux, le jeune acteur est un habitué de la prose de Boucher. Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait été présenté au public comme étant « l’acteur idéal pour lire les petites histoires inédites de Serge Boucher ». À peine quelques jours après avoir terminé une série de représentations magistralement interprétées du Prince Hamlet au TNM, Benoit McGinnis confirme son envie de continuer le travail de création dans tous ses aspects, sans se laisser prendre au jeu des grands rôles classiques jusqu’à plus soif.
Ce soir, Benoit McGinnis est retourné dans la nostalgie de Serge Boucher, dans son enfance et son adolescence des années soixante à 80. L’acteur nous a invité à suivre la candeur de l’auteur, ses histoires, ses lubies, ses passions secrètes, les interdits qu’il franchissait, les plaisirs coupables qu’il se permettait, les drames familiaux qui l’entouraient. Un trait d’humour par-ci, un peu de tendresse par-là, une pincée de simplicité et un grand bol de vérité. Autant Serge Boucher nous a habitué à gratter le drame jusqu’au sang dans plusieurs de ses autres œuvres avec un talent que lui seul connaît, autant nous propose-t-il cette fois un équilibre entre le souvenir réconfortant et le drame qui le sous-tend.
Pendant près de 70 minutes, Benoit McGinnis se tient devant nous, assis sur le bord d’un bureau, éclairé par une simple lumière et sans la moindre mise en scène. Benoit McGinnis sait lire Serge Boucher. D’abord parce qu’il est un grand acteur. Ensuite parce que les mots de l’auteur semble soutirer un petit quelque chose de plus à McGinnis. Celui qu’on sent toujours en plein contrôle de son jeu, de sa voix, de sa projection, de sa diction, de ses accents toniques, de la structure de son texte et de la fluidité de ses mouvements, tout en étant capable d’émotions véritables ; celui qu’on sent brillant, enlevant, impressionnant, mais toujours un peu propre ; celui-là laisse un peu sa place à quelqu’un autre en parlant du Serge Boucher. Un acteur un tant soit peu plus vrai, plus vulnérable, plus écorché. Un homme-enfant capable de naïveté comme de lucidité. À l’image de Boucher probablement.
En début de soirée, le public était averti : les extraits inédits de Serge Boucher n’allaient peut-être jamais être montés pour le théâtre. Pourtant, se trouvaient dans la salle trois grands amoureux de l’oeuvre de l'auteur : Michel Dumont, directeur artistique chez Duceppe, René Richard Cyr, metteur en scène du dernier Boucher… chez Duceppe, et Maude Guérin, celle que l’on peut décrire comme étant le pendant féminin idéal pour lire les mots de Serge Boucher.
Les possibilités existent. Espérons-le.
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