Qu’advient-il du french cancan et des amours impossibles du Moulin Rouge lorsque le Royal Ballet de Winnipeg, invité par les Grands Ballets canadiens de Montréal, décide d’y insuffler un élan de classicisme et de grandiloquence ?
La réponse ? Des décors recréant le Paris du Moulin Rouge avec merveille et grandeur, du mouvement perpétuel, un divertissement pour l’œil qui ne prend jamais fin, des danseurs qui ont pour la plupart une capacité d’interprétation plus raffinée que celle de plusieurs autres danseurs classiques, des costumes colorés et magnifiques… le tout avec une trame de fond de prudence et de sagesse.
Pendant la majeure partie du premier acte, on regarde droit devant nous, intéressés, captivés par moment, éblouis par d’autres, mais jamais impressionnés ou franchement convaincus que la proposition chorégraphique qui nous est faite est suffisamment éclatante pour rendre justice à la vénérable histoire du Moulin Rouge. Non pas que le ballet classique qui sous-tend la majeure partie du spectacle soit nécessairement associé à des excès conventionnels (Les Quatre Saisons et Cantata en étaient d’ailleurs la preuve récemment), mais il se dégageait tout un long du spectacle une énergie gentille et polie. Comme si on n’osait pas déranger en allant au bout de la chorégraphie et du drame amoureux qu’elle tentait de mettre en mouvements.
Malgré cette impression perpétuelle de sagesse exacerbée, la version du Moulin Rouge offerte par le chorégraphe Jorden Morris peut compter sur deux solistes extrêmement solides, attachants et charismatiques : Vanessa Lawson et Gael Lambiotte. Elle est suave, légère, magnifique, elle nous accroche l’œil à chaque présence, elle sait jouer aussi bien qu’elle sait danser. Une beauté. Il est capable de faire ressortir le côté homme-artiste de son personnage, tout en ayant l’élégance et la grâce propres aux danseurs classiques si souvent dénués de testostérone. Il n’a pas l’air d’une brute, mais on croit à l’homme.
Ironiquement, même si la femme est l’objet de convoitise de deux hommes-danseurs tout au long du spectacle, on a trop souvent l’impression que les danseurs masculins ne sont qu’objets de parure dans Moulin Rouge. Outre les danseurs interprétants les rôles de Matthew l’artiste amoureux, de Toulouse-Lautrec et de Zidler, les autres danseurs sont des accessoires servant à mettre en valeur les danseuses magnifiques, colorées, dansant le cancan et s’amusant à séduire tout un chacun.
De plus, les solos et les duos de séduction et de confrontation sont de loin plus ressentis et intéressants à regarder que les chorégraphies de groupe où la sagesse du créateur est palpable.
Moulin Rouge est un très joli spectacle, mais les Grands Ballets Canadiens sont capables de nous couper le souffle. Ce n’était pas le cas aujourd’hui.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
La réponse ? Des décors recréant le Paris du Moulin Rouge avec merveille et grandeur, du mouvement perpétuel, un divertissement pour l’œil qui ne prend jamais fin, des danseurs qui ont pour la plupart une capacité d’interprétation plus raffinée que celle de plusieurs autres danseurs classiques, des costumes colorés et magnifiques… le tout avec une trame de fond de prudence et de sagesse.
Pendant la majeure partie du premier acte, on regarde droit devant nous, intéressés, captivés par moment, éblouis par d’autres, mais jamais impressionnés ou franchement convaincus que la proposition chorégraphique qui nous est faite est suffisamment éclatante pour rendre justice à la vénérable histoire du Moulin Rouge. Non pas que le ballet classique qui sous-tend la majeure partie du spectacle soit nécessairement associé à des excès conventionnels (Les Quatre Saisons et Cantata en étaient d’ailleurs la preuve récemment), mais il se dégageait tout un long du spectacle une énergie gentille et polie. Comme si on n’osait pas déranger en allant au bout de la chorégraphie et du drame amoureux qu’elle tentait de mettre en mouvements.
Malgré cette impression perpétuelle de sagesse exacerbée, la version du Moulin Rouge offerte par le chorégraphe Jorden Morris peut compter sur deux solistes extrêmement solides, attachants et charismatiques : Vanessa Lawson et Gael Lambiotte. Elle est suave, légère, magnifique, elle nous accroche l’œil à chaque présence, elle sait jouer aussi bien qu’elle sait danser. Une beauté. Il est capable de faire ressortir le côté homme-artiste de son personnage, tout en ayant l’élégance et la grâce propres aux danseurs classiques si souvent dénués de testostérone. Il n’a pas l’air d’une brute, mais on croit à l’homme.
Ironiquement, même si la femme est l’objet de convoitise de deux hommes-danseurs tout au long du spectacle, on a trop souvent l’impression que les danseurs masculins ne sont qu’objets de parure dans Moulin Rouge. Outre les danseurs interprétants les rôles de Matthew l’artiste amoureux, de Toulouse-Lautrec et de Zidler, les autres danseurs sont des accessoires servant à mettre en valeur les danseuses magnifiques, colorées, dansant le cancan et s’amusant à séduire tout un chacun.
De plus, les solos et les duos de séduction et de confrontation sont de loin plus ressentis et intéressants à regarder que les chorégraphies de groupe où la sagesse du créateur est palpable.
Moulin Rouge est un très joli spectacle, mais les Grands Ballets Canadiens sont capables de nous couper le souffle. Ce n’était pas le cas aujourd’hui.
Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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