samedi 16 avril 2011

« ÉPONYME (FAKE FICTION) » : décoiffant mais franchement décousu

Qu'on se le dise, le concept d’interdisciplinarité n’est malheureusement pas toujours synonyme d’une personne qui possède un vaste étendu de talents. À vrai dire, lorsqu’on introduit ce valeureux concept dans le spectacle Éponyme (Fake Fiction) du collectif Le P.I.Q.U.A.N.T, on regarde des artistes s’aventurer dans tellement de directions à la fois qu’on à droit à des surprises, des sourires, du divertissement, du désagréable et beaucoup de déceptions.

Sophie Cadieux (théâtre), Marie Béland (danse), Guillaume Girard (théâtre et dramaturgie), Hugo Gravel (musique), Frédéric Lambert (musique classique), Anne Thériault (danse) et Martin Vaillancourt (mouvement) sont les sept amis artistes qui ont choisi de tester leurs limites, de briser leurs moules et de sortir de leurs carcans en naviguant d’une discipline à l’autre dans une ambiance franchement sympathique et bon enfant.

On passe de l’amusant « test de popularité » par applaudissement, au très divertissant concours de celui qui arrivera à pleurer en premier, à des semblants de tranches de vie véritablement inventées qui ne sont nullement crédibles, à des versions folks ô combien surprenantes et souriantes de chansons pop de Mika, Britney, Madonna ou Kylie Minogue. On les voit danser de façon approximative, se rentrer les uns dans les autres pour évoquer une séries de souvenirs émotifs traumatisants, jouer de la musique avec ou sans talent, ou crier comme des perdus, question de provoquer de la plus dérangeante des façons. Le spectacle Éponyme (Fake Fiction) part dans tous les sens et donne une nouvelle définition au mot « décousu ».

Voir un artiste sortir de sa zone de confort a quelque chose de beau, de louable même. C'est un exercice qui permet aux artistes autant qu'aux spectateurs d’être surpris et joyeusement déstabilisés. Par contre, on peut difficilement passer par-dessus le fait que plus de la moitié du spectacle a été composée de passages où les artistes ne possédaient tout simplement pas ce qu’il faisaient. On se fait dire n’importe quoi, on voit du n’importe quoi, et on retient de cette œuvre à peu près n’importe quoi.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin

15 au 17 avril à l’Usine C

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