Ils étaient nombreux à prétendre que l’histoire des Filles de Caleb était intouchable et que l’idée de l’adapter en musique était une hérésie. Pourtant, force est d’admettre que les fous qui ont parié sur ce spectacle ont eu raison sur toute la ligne. Presque aussi mémorable que l’adaptation musicale des Belles-Sœurs, la comédie musicale des Filles de Caleb est un grand coup de théâtre.
À peu près tout le monde connaît l’histoire des Filles de Caleb, mais comment résumer trois romans de plus de 1500 pages en un spectacle de trois heures ? La réponse à cette question a été fournie par l’auteure du livret, Micheline Lanctot : en usant de la narration pour expliquer les grands pans de l’histoire et en chantant la plupart des moments charnières de Caleb, Célina, Émilie, Henri Douville, Ovila, Blanche, Napoléon, Clovis et Élise, la petite-fille du couple légendaire. Pendant 180 minutes, avec entracte, les acteurs, chanteurs et musiciens revivent avec nous les passions du siècle dernier, dans un décor simple mais efficace : poutres aux extrémités, des marches occupant la moitié de la scène, et trois écrans servant à plonger les spectateurs du Théâtre St-Denis dans la maison de Caleb, dans l’école d’Émilie, au dispensaire de Blanche, chez les parents de Napoléon ou dans la nature du Lac à la Perchaude.
D’entrée de jeu, il m’apparaît nécessaire d’exprimer la puissance de la musique et des paroles composées par Michel Rivard. Sa jolie musique folk traditionnelle, parente de la fesse gauche des chansons qu’il composait jadis avec Beau Dommage, réussit à nous prendre au cœur dès les premiers instants. Ses paroles sont subtiles, brillantes, séduisantes, vraies, brutes, évocatrices, simples et jamais prévisibles. La trame musicale de ce spectacle est rien de moins qu’un petit chef-d’oeuvre de splendeurs.
Une des nombreuses questions que tout le monde se pose : est-ce que Luce Dufault et Daniel Boucher réussissent à nous faire oublier Marina Orsini et Roy Dupuis ? Aussi improbable que cela puisse paraître, outre les merveilleux souvenirs de la télésérie que ravivent les chansons de la comédie musicale, jamais on ne regrette les deux interprètes originaux. Le couple formé par Dufault et Boucher est complice, amoureux, tendre et passionné. On y croit complètement.
Même si Luce Dufault a visiblement encore beaucoup de travail à faire pour être crédible dans les dialogues parlés (elle termine les deux tiers de ses phrases avec du souffle et des intonations non-conformes au travail d’une actrice), mettez-lui une chanson en bouche et elle vous chavire le cœur en moins de deux. Réussissant à rendre palpables la détermination et les blessures de son Émilie dans chacun de ses tours de chant, Luce Dufault y va d'élans chantés-parlés irréprochables de justesse et d’émotions.
De son côté, Daniel Boucher est comme un poisson dans l’eau en interprétant le bel Ovila Pronovost. Son amour impossible à cacher pour Émilie, son besoin irrépressible de liberté, ses tourments intérieurs, tout est là, à chaque détour. Daniel Boucher palpite de vérité.
Les deux chanteurs sont accompagnés sur scène par une distribution impressionnante de talent : Catherine Sénart et Yves Soutières sont majestueux, Marie-Michèle Desrosiers et Yves Lambert solides et attachants, Bruno Pelletier toujours autant en voix et d’un naturel désarmant pour jouer la comédie. Carolanne d’Astous-Paquet est une belle surprise, alors que Jean-François Poulin est rien de moins que la révélation du spectacle grâce à l’énergie contagieuse qu’il a su insuffler à son Clovis. Stéphanie Lapointe est la seule qui nous fait regretter l’interprétation mémorable de Pascale Bussières à la télévision. Sa Blanche est tendre et touchante, mais elle manque clairement de mordant.
La comédie musicale des Filles de Caleb, c’est nos racines, notre terroir, notre histoire. C’est le Québec dans tout ce qu’il a de plus beau.
À peu près tout le monde connaît l’histoire des Filles de Caleb, mais comment résumer trois romans de plus de 1500 pages en un spectacle de trois heures ? La réponse à cette question a été fournie par l’auteure du livret, Micheline Lanctot : en usant de la narration pour expliquer les grands pans de l’histoire et en chantant la plupart des moments charnières de Caleb, Célina, Émilie, Henri Douville, Ovila, Blanche, Napoléon, Clovis et Élise, la petite-fille du couple légendaire. Pendant 180 minutes, avec entracte, les acteurs, chanteurs et musiciens revivent avec nous les passions du siècle dernier, dans un décor simple mais efficace : poutres aux extrémités, des marches occupant la moitié de la scène, et trois écrans servant à plonger les spectateurs du Théâtre St-Denis dans la maison de Caleb, dans l’école d’Émilie, au dispensaire de Blanche, chez les parents de Napoléon ou dans la nature du Lac à la Perchaude.
D’entrée de jeu, il m’apparaît nécessaire d’exprimer la puissance de la musique et des paroles composées par Michel Rivard. Sa jolie musique folk traditionnelle, parente de la fesse gauche des chansons qu’il composait jadis avec Beau Dommage, réussit à nous prendre au cœur dès les premiers instants. Ses paroles sont subtiles, brillantes, séduisantes, vraies, brutes, évocatrices, simples et jamais prévisibles. La trame musicale de ce spectacle est rien de moins qu’un petit chef-d’oeuvre de splendeurs.
Une des nombreuses questions que tout le monde se pose : est-ce que Luce Dufault et Daniel Boucher réussissent à nous faire oublier Marina Orsini et Roy Dupuis ? Aussi improbable que cela puisse paraître, outre les merveilleux souvenirs de la télésérie que ravivent les chansons de la comédie musicale, jamais on ne regrette les deux interprètes originaux. Le couple formé par Dufault et Boucher est complice, amoureux, tendre et passionné. On y croit complètement.
Même si Luce Dufault a visiblement encore beaucoup de travail à faire pour être crédible dans les dialogues parlés (elle termine les deux tiers de ses phrases avec du souffle et des intonations non-conformes au travail d’une actrice), mettez-lui une chanson en bouche et elle vous chavire le cœur en moins de deux. Réussissant à rendre palpables la détermination et les blessures de son Émilie dans chacun de ses tours de chant, Luce Dufault y va d'élans chantés-parlés irréprochables de justesse et d’émotions.
De son côté, Daniel Boucher est comme un poisson dans l’eau en interprétant le bel Ovila Pronovost. Son amour impossible à cacher pour Émilie, son besoin irrépressible de liberté, ses tourments intérieurs, tout est là, à chaque détour. Daniel Boucher palpite de vérité.
Les deux chanteurs sont accompagnés sur scène par une distribution impressionnante de talent : Catherine Sénart et Yves Soutières sont majestueux, Marie-Michèle Desrosiers et Yves Lambert solides et attachants, Bruno Pelletier toujours autant en voix et d’un naturel désarmant pour jouer la comédie. Carolanne d’Astous-Paquet est une belle surprise, alors que Jean-François Poulin est rien de moins que la révélation du spectacle grâce à l’énergie contagieuse qu’il a su insuffler à son Clovis. Stéphanie Lapointe est la seule qui nous fait regretter l’interprétation mémorable de Pascale Bussières à la télévision. Sa Blanche est tendre et touchante, mais elle manque clairement de mordant.
La comédie musicale des Filles de Caleb, c’est nos racines, notre terroir, notre histoire. C’est le Québec dans tout ce qu’il a de plus beau.
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