jeudi 20 janvier 2011

Quand télévision et célébrations riment avec désirs et tentations

Il y a quelques jours, on m’a fait la requête express d’écrire sur le merveilleux monde de la télévision. Étant donné ma tendance à suivre le troupeau et à faire tout ce que tout le monde me dit tout le temps (insérez ici un bruit de toux dubitative), je m’exécute illico presto.

Quoi de mieux pour vous parler de la chose télévisuelle que de vous faire découvrir mes deux coups de cœur du dernier temps des Fêtes : les téléséries SKINS et ROME, qui traitent toutes deux abondamment de peau, ou si vous aimez mieux, de sexe. 

Rome la magnifique, l’abondante, la toute puissante
Puisque je suis le digne héritier d’un papa qui a un penchant particulièrement prononcé pour toutes les productions à caractère historique (livres, films, émissions de télévision), et que le dit papa m’avait suggéré de lui offrir un coffret de certaines émissions diffusées à Historia, j’ai eu envie de contourner son idée en y allant d’un mélange entre l’histoire et la fiction. Spontanément, j’’ai voulu lui acheter la série The Tudors (une autre de ces émissions ayant recours à l’histoire et au sexe pour engranger des millions), mais j’ai constaté que mon unilingue de papa n’aurait aucune version audio en français à se mettre sous la dent. Je me suis donc tourné vers ROME, cette série à grand déploiement dont j’entendais beaucoup parler depuis des années : reconstitution hautement fidèle (et coûteuse) des décors de Rome, intrigues captivantes et haletantes, équipe d’acteurs crédibles et attachants.

Voilà, tout était en place pour réchauffer quelques après-midi de décembre et de janvier, avant de retourner travailler : scènes de guerre, complots, trahisons, désir absolu du pouvoir, le tout baigné dans une absence totale de censure. Si vous regardez ROME, ne vous surprenez pas si vous voyez une mère un peu despote qui fait assassiner le mari de sa propre fille parce qu’il n’est pas assez bien pour sa noble famille, une mère qui demande à son fils de 16 ans de manger des testicules de bouc pour le rendre plus viril avant de lui demander s’il a déjà pénétré une fille (à la façon « passe-moi le beurre »), ou une mère qui se dit particulièrement fière de ce même fils en croyant que celui-ci est devenu le jeune amant de Jules César (tout pour s’approcher davantage du pouvoir). Ces quelques parcelles d’histoires ne sont d’ailleurs qu’un tout petit pourcentage des intrigues secondaires qui alimentent les affrontements entre sénateurs, entre Pompée et César, entre César et Marc-Antoine, et ainsi de suite.

Bien entendu, en plus des jeux de pouvoir et des histoires de territoires, maman-despote couche avec Marc-Antoine, César couche avec ennemie-de-maman-despote, fille-de-maman-despote finit par trouver de grandes affinités avec ennemie-de-maman-despote après qu’elles aient toutes deux perdues les hommes de leur vie. Marc Antoine se fait nettoyer la sueur par un esclave, flambant nu (Marc Antoine, pas l’esclave), devant les regards indiscrets. Maman-despote prend son bain aux yeux de tous en faisant rougir de jalousie toutes les femmes de 40 ans et plus (moi qui croyais n’offrir que de l’action historique au patriarche…).

Et vous savez quoi ? Je n’ai que six épisodes de regardés, et la première saison en compte 12. Vivement que le papa abitibien finisse le deuxième coffret que je viens de lui envoyer par la poste (avouez que je suis un fils débordant d’attentions) pour que je puisse y goûter jusqu’à la fin.

SKINS
: la jeunesse ne pense qu’à ça !

Fin du mois de décembre, l’enfant prodigue (c’est moi ça) est de retour sur son île. Il a le temps d’aller trois fois au cinoche en une semaine, de lire une brique de 600 pages, de voir plusieurs de ses amis, et de tourner en rond dans son lit pendant des heures. Bref, il se cherche un peu de nouveauté. La solution ? Tou.tv.

En plus de me permettre de rattraper mes séries préférées depuis des mois, voilà que Tou.tv me propose des émissions que les grandes chaînes ne diffusent même pas. L’une d’entre elles a attiré mon attention.

Créée en Angleterre il y a plus de 4 ans, SKINS a bâti sa réputation sur deux éléments bien précis : un casting de jeunes acteurs inconnus qui est changé toutes les deux saisons (renouvelant ainsi les personnages auxquels les gens peuvent s’attacher) et un amalgame de thèmes plus ou moins tabous dans notre société. Dépucelage, troubles de la personnalité, grossesse adolescente, mort, autisme, toxicomanie, anorexie, homosexualité, narcissisme, tous les sujets y sont abordés avec un ton cinglant, bon enfant, ludique, ou carrément dramatique.

Chacun des épisodes de SKINS est construit autour d’un membre du groupe. Il y a Tony le manipulateur à la belle gueule (communément appelé « douchebag » par certains), Michelle l’aguicheuse naïve, Sid le puceau malchanceux, Cassie l’anorexique déconnectée et extra lucide (étrange contradiction, mais pourtant vraie), Anwar le musulman qui tente désespérément de vivre sa foi, tout en succombant à ses envies de sexe et de drogue, Chris l’ado attardé (encore plus que les autres) et amoureux d’une enseignante, Maxyy le danseur homosexuel, Jal la musicienne sans maman, et Effy la désespérée. Tous autant qu’ils sont, ils pensent au sexe tout le temps, de toutes les façons, et dans toutes les positions. Des ados de leur temps, quoi.

SKINS est une série divertissante, drôlement irrévérencieuse, ô combien plus près de la réalité des jeunes d’aujourd’hui que ne la jamais été Watatatow par le passé, en plus d’être le meilleur moyen pour prendre conscience du choc des générations avec un sourire en coin.

Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin

5 commentaires:

  1. Pour moi Rome c'est un mélange savant de faits historiques (pas nécessairement vrais), british humour, BBC et la série Dynastie !

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  2. Je suis trop jeune pour avoir des références précises à Dynastie, mais j'adore la définition toute personnelle que tu viens d'en faire. Ça démontre à quel point c'est unique.

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  3. alors tu peux mettre Desperate Housewives à la place de Dynastie ! :P

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  4. Tu vois le talent avec lequel les générations viennent de disparaître d'un seul coup ? Ah, le fabuleux pouvoir de la télévision.

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  5. Skins, je n'arrête pas d'entendre parler de cette série partout... partout ça ne m'accroche pas. Trop de sexe, c'est comme pas assez lol! Et, ça joue vraiment à Tou.tv (un autre truc qui va falloir que j'essaie ahah)?
    Watatow, y'avais-tu qqchose de plus déconnecté! C'était rendu Virginie à la fin, c'était tellement n'importe quoi... et plate.
    - K

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