dimanche 6 mars 2011

RÉHABILITATION : autopsie d'un échec

Comment une pièce comme Réhabilitation peut-elle être à ce point mauvaise ? Malgré une histoire imaginée par un auteur de talent, la presque totalité de cette production était digne d’une troupe d’art dramatique de secondaire 5.

Réhabilitation a été écrite par Greg MacArthur, l’auteur de l’excellente pièce Toxique, qui joue présentement au Théâtre d’Aujourd’hui. Disons-le tout de suite, la pièce que présente le Centre Segal a été créée il y a 10 ans, et possède probablement tous les défauts dont l’auteur a su se départir avec les années : manque de clarté, incohérences, morales à cinq sous soulignées à grands coups de marqueur rose fluo. Son histoire de science fiction ne convaincrait même pas les plus grands adeptes du genre.

En plus d’être criblée de défauts, l'œuvre de MacArthur est tellement mauvaise que même le programme m’a semblé plus intéressant. Voici ce qu’on pouvait y lire : « Cette pièce examine la vie de cinq personnages et la façon dont ils réagissent individuellement à une situation où progressivement, on leur vole leur vie, leurs souvenirs, leurs opinions. » En lisant pareille description, j’étais emballé à l’idée de passer mon dimanche après-midi dans l’Ouest de la ville. Environ 2h30 (de trop) plus tard, mon sentiment était malheureusement tout autre.

Question d'être plus précis, l’histoire de Réhabilitation s’intéresse au sort de quelques individus qui se retrouvent dans un centre en Antarctique afin de profiter d’une thérapie dont on ne sait pas grand-chose, en espérant régler des problèmes dont on ne connaît absolument rien et en étant confrontés à des voisins aux personnalités tout ce qu’il y a de plus caricaturales. Les personnages sont risibles. L’histoire part dans toutes les directions. Et aucune d’entre elles ne nous donne envie de la suivre.

Malheureusement pour les spectateurs, la moitié des acteurs empirent l’impression d’échec de la production. Outre la présence de Danièle Lorain et de Michel Mongeau, touchants et toujours crédibles, on se demande comment une telle distribution a pu être mise sur pieds. Michel Bertrand est désincarné, Vanessa Schmit-Craan bafouille plusieurs fois, et Charles-Smith Métellus nous donne l’impression qu’il n’a rien d’un acteur. On l’entend réciter son texte, on ne ressent aucune émotion troubler son jeu, ses bras ne cessent de gigoter et sa tête est constamment positionnée vers l’avant comme pour nous démontrer à quel point il travaille fort quant vient le temps « d’exprimer quelque chose ». Sa diction est déficiente et son niveau de langage oscille maladroitement entre le québécois et le français presque international. Le pire dans tout cela, c’est que Métellus est celui qui a le plus de texte dans toute la pièce…

Après 10 minutes, j'aurais préféré partir. Je suis pourtant resté jusqu'à la fin. Grave erreur.

Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin

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2 commentaires:

  1. Héhé!! Je vais cesser de dire que vous ne faites que des critiques élogieuses. Quand c'est mauvais, on le sait! ;o)

    Vous écrivez bien et vous êtes agréable à lire.

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  2. Eh bien voilà un commentaire qui me fait sourire. En effet, on a l'heure juste sur mes impressions dans ce texte comme dans tous les autres. ;-)

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